"Le cyclone Salvini s’abat sur Meloni."
25/10/2022
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre largement sur le discours de la Présidente du Conseil Giorgia Meloni devant la Chambre en vue du vote de confiance de son Exécutif. Les journaux anticipent en partie le programme que prononcera la dirigeante de Fdi, sous le signe d’une certaine continuité avec son prédécesseur, notamment sur les politiques économiques, sur fond de revendications de ses alliés M. Salvini et S. Berlusconi : « Un plan pour cinq ans » - La Présidente du Conseil s’adressera à la Chambre ce matin pour obtenir la confiance, mais Salvini lance ses slogans sur les migrants et les retraites (Corriere della Sera), « Le cyclone Salvini s’abat sur Meloni » - Le vice-président du Conseil léguiste ne perd pas son temps et dicte ses priorités alors que Forza Italia revendique douze sièges pour les prochains secrétaires d’Etat, expliquant : sans nous l’exécutif tombe (La Repubblica), « Meloni devant la Chambre, Salvini sans freins » - A la veille du vote de confiance, le dirigeant de la Ligue rassemble les siens et annonce ses priorités : retraites, flat tax et migrants (La Stampa), « Au gouvernement pendant 5 ans » - Meloni s’adressera à la Chambre avec un programme pour toute la mandature. Salvini renchérit sur les retraites, la flat tax et l’immigration (Il Giornale), « Meloni, Salvini et Berlusconi sont déjà séparés » - La Ligue et FI prennent leurs distances, les alliés avancent en ordre dispersé (Fatto Quotidiano), « Meloni découvre des caisses publiques vides » - Le lourd héritage du gouvernement précédent : le ministre Giorgetti (Ligue) se retrouve avec un trou de 48 milliards pour cause d'émission décevante de titres d’Etat (La Verità). La désignation du nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak par le parti conservateur est aussi largement citée avec couverture photographique en Une. Enfin, le Corriere propose un entretien du Président ukrainien V. Zelensky « Une pleine entente avec Meloni, les Russes ne font que du chantage » (Corriere della Sera).
Les JT de ce matin couvrent essentiellement le discours de la Présidente du Conseil G. Meloni devant la Chambre en vue du vote de confiance de son Exécutif, la désignation du nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak par le parti conservateur, les propos russes sur une possible attaque à la bombe sale par Kiev et enfin l’éclipse partielle du Soleil.
Sur Twitter, le hashtag #whatsappdown, en référence à la panne de ce matin concernant l’application WhatsApp, domine.
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Verderami, « Meloni et le jour du vote de confiance, ‘’Nous maintiendrons le pays uni’’ » : « Giorgia Meloni parlera aujourd’hui face au Parlement de maintenir le pays uni, et ce ne sera pas que pour la forme, compte tenu du contexte de guerre et de profonde crise économique dans lequel elle devra gouverner. Elle est consciente des attentes qu’elle a suscité au sein de l’opinion publique ainsi que des difficultés croissantes, internes et à l’internationale. Il faudra éviter que les crises minent la paix sociale et en appellera pour cela à ‘’l’esprit républicain’’, à la collaboration des forces politiques, mais aussi du monde des entreprises et du travail. Son programme sera bien de droite mais en tenant compte de ce moment particulier. Il ne pourra pas marquer le retour de l’ancienne bipolarisation politique, il y a trop de problèmes pour engager des bras de fer. Sur le plan énergétique par exemple, elle ne peut pas conjuguer la crise actuelle et ‘’la politique industrielle que l’Italie attend depuis des années’’. Sur le plafonnement du prix du gaz, la nouvelle Présidente du Conseil aura besoin de l’appui d’autres pays. On raconte que la rencontre avec Emmanuel Macron s’est ‘’déroulée bien mieux que prévu : il devait durer le temps d’un café et s’est finalement prolonger sur plus d’une heure’’. Giorgia Meloni devra aussi passer l’épreuve de l’Europe et tendre la main aux institutions bruxelloises pour demander un respect réciproque. Sur le plan économique elle fera preuve de réalisme, pas comme certains partis de sa majorité, même si elle sait qu’elle pourra compter sur Giorgetti pour cela. Le soutien à Kiev sera aussi réaffirmé, même si ce choix pourra être difficile lorsque son gouvernement devra voter les sanctions à Moscou et approuver les décrets d’aides à l’Ukraine. C’est l’un des thèmes pour lesquels elle compte sur l’appui de forces de l’opposition. Son discours devrait refléter son ambition d’aller jusqu’au terme de cette mandature. Les tensions au sein de la majorité anticipent un changement de géographie politique qui devra être accompagné. D’où l’importance de la loyauté vis-à-vis du choix des électeurs déjà soulignée lors du premier Conseil des ministres.»
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco : « Premiers gémissements politiques d’un dualisme qui peut saper le gouvernement » : « Le défi politique a commencé bien avant ce que l’on pouvait prévoir. Giorgia Meloni n’a pas eu le temps de se présenter à la passation des pouvoirs avec Mario Draghi, que ses alliés ont déjà montré les premiers signaux de nervosité. Les convulsions de Forza Italia sont les plus évidentes. Elles reprennent la frustration du cercle berlusconien qui se considère puni par la leader de Fratelli d’Italia. Ces tensions montrent des équilibres internes fragiles au point de faire faire penser à une scission. Le premier objectif semble celui de remplacer le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, dans son rôle de coordinateur du parti : un choix qui ressemble à une vengeance de la part de ceux qui sont sortis ‘battus’ dans les choix des ministères. Il faudra voir ce que cela signifie pour une majorité qui dispose d’un écart réduit au Sénat. Le précédent de l’élection d’Ignazio La Russa à la présidence du Sénat, marqué par l’absence des voix de Forza Italia, est révélateur. Berlusconi semble ne pas représenter le garant modéré de la crédibilité internationale du nouveau gouvernement, mais plutôt son destructeur. Par ailleurs, les messages adressés au Palais Chigi de la part de certains membres du parti de Carlo Calenda (Azione-Italia Viva) font penser à une situation bien ‘fluide’ : ‘’A’ la veille du vote de confiance au Parlement, nous ne pouvons pas exclure qu’au cours des prochains mois la majorité issue des urnes le 25 septembre, puisse changer o s’élargir’’. La deuxième menace est représentée par Matteo Salvini, qui a été obligé de renoncer au ministère de l’Intérieur, mais qui semble vouloir aspirer à être une sorte de Ministre « ombre ». Hier, il a rencontré le commandant de la garde côtière pour parler aussi d’immigration, et a assuré que ce sera bien à lui de s’occuper des ports. »
ARTICLE, La Stampa, F. Capurso, F. Moscatelli: « Flat tax, réforme des retraites et guerre aux ONG. Salvini essaye d’imposer son agenda » : « Le leader de la Ligue, Matteo Salvini, rassemble ses ministres en leur expliquant : ‘’Je m’occuperai des migrants et des ports. Nous bloquerons l’ancienne réforme des retraites dite « loi Fornero », pour passer à une retraite à partir de 61-62 ans’’. Pendant que Giorgia Meloni prépare son discours, Matteo Salvini tente ainsi de s’imposer sur le devant de la scène, comme si d’une certaine façon, il voulait dicter son agenda au gouvernement. La journée débute avec un entretien avec l’amiral Carlone, comandant général de la garde-côtière : une façon très explicite de dire à Meloni qu’il ne veut pas laisser la responsabilité sur les ports dans les mains du ministre pour le Sud et la Mer, Nello Musumeci. Salvini s’entoure de son très fidèle conseiller, Edoardo Rixi, et d’un chef de cabinet expert comme Alfredo Storto et se voit déjà gérer les Autorités portuaires, en accord avec son ancien chef de cabinet, Matteo Piantedosi, devenu lui Ministre de l’Intérieur. L’assaut de Salvini à l’agenda de gouvernement ne s’arrête pas au thème des migrants. Hier, il a convoqué ses experts en économie et a annoncé sur les plateaux de Rai Uno des réformes économiques : ‘’ il faut commencer à travailler sur la réforme des retraites, sur la fiscalité à taux unique dite flat tax et à l’annulation des fiches d’imposition ‘’. Un autre des objectifs déclaré par le leader de la Ligue est le Pont sur le Détroit de Messine : ‘’il faire lancer le chantier dans les cinq prochaines années et employer ainsi environ cent mille travailleurs. ‘’
PREMIER PLAN, Il Messaggero, d’A. Bassi, « L’ouverture de Picchetto, ‘’oui au nucléaire propre’’, Roberto Cingolani se concentre sur la question du gaz » : « Lors du sommet des ministres européens de l’énergie qui se réuniront aujourd’hui au Luxembourg pour poursuivre les discussions sur le gaz, il y aura deux ministres pour l’Italie : l’ancien et le nouveau. Ainsi commence l’inédite gestion partagée du ministère de la Transition écologique que Giorgia Meloni a rebaptisé ministère de l’Environnement et de la sécurité énergétique : Gilberto Pichetto Frattin et Roberto Cingolani travailleront ensemble. Pour six mois tout au plus, seulement le temps d’affronter cet hiver qui s’annonce compliqué. Tous les pouvoirs reviennent au ministre en charge, l’ancien ministre, Roberto Cingolani, ne pourra rien signer. Pour l’instant, c’est l’harmonie totale entre les deux, sur les dossiers qui seront traités aujourd’hui, mais aussi sur d’autres thèmes, comme celui du nucléaire. ‘’Nous sommes favorables à des expérimentations sur le nucléaire de nouvelle génération afin de faire face à la crise énergétique’’ a déclaré Pichetto hier. Mais avant cela, le duo devra se pencher sur le paquet de mesures européennes sur le gaz. L’intention est de continuer à faire pression sur la Commission pour un plafonnement ‘’dynamique’’ des prix du gaz mais il ne faudrait pas que Bruxelles ou les autres gouvernements ne perçoivent plus l’urgence de la mesure suite à la baisse des tarifs ces derniers jours. Les prix sont en effet au plus bas depuis plusieurs mois. Dans quelques jours, lorsque l’autorité italienne pour l’énergie électrique et le gaz devra décider des tarifs à appliquer aux prochaines factures, elle pourra même maintenir des prix contenus pour les familles. Mais le problème principal qui a soulevé le débat en Europe n’est pas tant les prix en eux-mêmes que la volatilité des marchés. Pichetto et Cingolani n’entendent donc pas abandonner la bataille. Ils ont d’ailleurs plusieurs cartes à jouer dans les négociations : l’Italie est le pays qui a réagi le mieux et le plus rapidement, grâce notamment à la proactivité d’ENI, dans le but de trouver des alternatives au gaz russe. Les Allemands, plus en difficulté, avaient demandé l’introduction de mécanismes de ‘’solidarité obligatoire’’ entre les pays. Rome et Berlin avaient annoncé, il y a quelques mois, un pacte en ce sens, mais rien n’avait été signé. La livraison de gaz à Berlin en échange d’un prix-plafond pourrait être un accord juste. Les ministres européens de l’énergie devront travailler ces prochaines semaines en vue du sommet extraordinaire du 18 novembre. Charles Michel a souligné l’objectif de parvenir à des décisions concrètes d’ici deux ou trois semaines. Il a également laissé entendre qu’il était favorable à la proposition de Rome sur le plafonnement dynamique. Une approche progressive donc, alors qu’il faut encore vaincre les réticences des pays prépondérants comme l’Allemagne et les Pays-Bas. La partie menée par le duo Pichetto-Cingolani partira de là. »
ARTICLE, Corriere della Sera, S. Montefiori « Macron, la rencontre et les polémiques » : « La poignée de mains à l’hôtel romain entre Emmanuel Macron et Giorgia Meloni n’a pas été appréciée par tous en France. Selon l’opposition de la gauche française il s’agit d’un acte de « complaisance avec le fascisme » plus qu’un signe d’une continuité encourageante dans les relations des deux pays. Avec l’accélération de la naissance du gouvernement italien, entre le serment et la passation des pouvoirs, ‘’la rencontre était inévitable’’ a expliqué hier matin Clément Beaune. ‘’Impossible pour Macron de se retrouver à Rome et de ne pas rencontrer la nouvelle Présidente du Conseil. Vous pouvez penser ce que vous voulez, mais elle est l'interlocuteur désigné par le président de la République italienne, et vous ne pouvez pas faire l'Europe en choisissant vos interlocuteurs’’. Macron s'est donc retrouvé entre deux feux : d'une part respecter Meloni et avec elle le vote démocratique des Italiens, et d'autre part s'exposer aux accusations de ceux qui en France voient dans la nouvelle Présidente du Conseil l'héritière de Mussolini. Le président français a posté sur Twitter une photo de sa dernière réunion à Bruxelles avec Draghi, ajoutant un chaleureux "Merci Mario", puis un message sur sa conversation informelle avec Meloni, parlant de "poursuivre tout le travail engagé" et de "réussir ensemble, avec dialogue et ambition". Hier, les sources du Palais Chigi ont précisé que Macron n'avait jamais évoqué le terme " vigilance ", et à une question d'Agi, à l'issue d'une visite des fouilles archéologiques du Palatin, Macron lui-même a dit que la vigilance " n'est pas le bon terme ". ‘’Ce qui compte, c'est la relation bilatérale France-Italie et l'Europe, nous avancerons ensemble". Ces clarifications confortent le gouvernement italien mais contribuent à alimenter l'indignation de la gauche française. »
ARTICLE, La Stampa, F. Grignetti « Macron précise : il est faux de dire que nous surveillerons Rome » : « La photo de la conversation au clair de lune entre Macron et Meloni devient une affaire. Cela était peut-être inévitable, compte tenu de sa polémique anti-française de longue date. 'Nous jugerons le nouveau gouvernement sur les actes', ont fait savoir des sources de l'Elysée citées par l'Afp tard dans la nuit. Après les phrases au début du mois d'octobre sur une "surveillance sur les droits et les libertés", les collaborateurs de la Présidente du Conseil ont clarifié cette fois-ci : "Il n'y a aucune trace dans l’entrevue d'une quelconque référence à des hypothèses de surveillance étrangère de la démocratie italienne, comme l'ont au contraire rapporté certains organes de presse". Un incident qui a obligé Macron, au dernier jour de sa visite à Rome, à clarifier : "Vigilance ? Ce n'est pas le bon terme. Ce qui compte, en revanche, c'est la relation bilatérale France-Italie et l'Europe, et nous allons donc aller de l'avant". En France, c'est un scandale à gauche que le Président ait rencontré l'Italienne le jour même de son investiture, en toute tranquillité. Toute la journée, aux JT, Sandrine Rousseau, des Verts, a condamné la "condescendance de Macron envers le fascisme et l'extrême droite. Il aurait pu insister sur le fait que la France ne coopère pas avec des régimes qui rappellent Mussolini". ‘’Le président’’, a commenté le chef de file des socialistes à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud, ‘’n'était pas obligé d'être en première ligne. Nous ne devons pas avoir de naïveté, de complaisance, avec un gouvernement qui est d'extrême droite, avec une Première ministre qui vient d'une famille politique qui admire Mussolini". Et la gauche radicale de Mélenchon se déchaîne contre un Macron qui " court parler à la leader fasciste Meloni ". En revanche, la photo a été très appréciée par le parti de Marine Le Pen, une rencontre qualifiée de ‘’rassurante’’ par le président du RN Jordan Bardella. En Italie, en revanche, l’opposition met l’accent sur l’incohérence de Meloni ‘’cette rencontre, qui est le premier acte de politique étrangère du nouveau gouvernement, dément le vote de Fdi de juillet contre le Traité du Quirinal’’, explique Lia Quartapelle du PD. »
Conversation au clair de lune entre Giorgia Meloni et Emmanuel Macron
ARTICLE, La Verità, G. Gandola « Sur les droits, des sources venant de Paris insistent mais Palais Chigi met fin aux polémiques » : « Lors de la rencontre informelle entre le chef de l’Elysée et la Présidente du Conseil, les thématiques abordées ont été l’Ukraine, l’énergie et l’immigration. Dans la nuit, des précisions venant de « sources françaises » pourraient soulever une polémique mais le Palais Chigi a démenti « la surveillance étrangère n’a pas été évoquée’’. La première Présidente du Conseil de la République a inauguré son aventure internationale en montrant son bel accent français au Président Macron. Il ne s’agissait pas d’une bilatérale mais d’une entrevue d’une heure, le signal de la volonté commune de collaborer et de rendre moins flou le Traité du Quirinal afin de ne pas laisser les « prairies » italiennes en proie à la suprématie de l’Allemagne et de ses vassaux hollandais et scandinaves. Une visite à Paris suivra ‘’quand elle le voudra’’. Dans la note diffusée par le Palais Chigi, Meloni a voulu souligné ‘’une confrontation pragmatique et sincère, avec des limites et des concessions des deux côtés dans le respect des intérêts nationaux’’, suivi par ‘’nous nous comprendrons avec la franchise qui nous caractérise’’, comme pour dire que s’il devait y avoir des problèmes, elle le dira clairement. Certes, les différences sont évidentes, pour l’Elysée l’entente « technocratique » avec Mario Draghi était autre chose mais les Français ont besoin de l’Italie pour éviter le retour du Pacte de Stabilité en sauce berlinoise. Et le gouvernement italien a besoin de consensus afin d’éviter d’entrer immédiatement dans la tempête parfaite des lettres, des ultimatums ou des préjugés d’antan. Tout s’est donc bien passé, sauf une polémique de la dernière minute venant d’une source non spécifiée qui aurait dit à l’agence de presse italienne que « sur les droits humains la France vigilera ». Cette fois-ci le Palais Chigi a montré un profil bas, en affirmant à l’Adnkronos que ‘’lors de la rencontre de dimanche il n’y a eu aucune référence à des hypothèses de vigilance étrangère sur la démocratie italienne’’. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Volodymyr Zelensky, « Je demande à l’Italie des armes de défense aérienne ; je ne parle pas à Poutine si j’ai un pistolet braqué sur la tempe » : « Pour le moment je ne peux que parler de manière positive du tout nouveau gouvernement italien. J’ai parlé au téléphone avec Giorgia Meloni qui a exprimé son plein soutien à l’Ukraine contre l’agression russe et a promis de poursuivre le travail engagé par Mario Draghi et de continuer à améliorer encore nos relations. Je l’ai invitée à Kiev, elle a dit qu’elle viendrait. Elle s’impliquera notamment à Bruxelles pour la livraison de nouvelles aides militaires. Concernant les propos de Silvio Berlusconi, je ne pense pas qu’ils reflètent ses opinions personnelles, il s’est contenté de répéter directement le discours de Poutine. Et seulement 8% des Italiens ont voté pour lui, cette réponse rassurante de votre électorat me suffit. Je vois que le peuple italien soutient réellement l’Ukraine, même si c’est un défi difficile et qu’il faut supporter certaines incertitudes économiques. Après avoir parlé avec Giorgia Meloni, je ne vois pas comment l’Italie pourrait devenir le ‘’cheval de Troie’’ de la Russie. Nous avons besoin de moyens de défense aérienne. Nous voulons que nos réfugiés reviennent en Ukraine, reconstruire notre économie, que la société reprenne son cours normal. Nous devons pour cela garantir la sécurité des civils et nous protéger des attaques aériennes. L’Italie produit des systèmes de défense de ce type avec la France et l’Allemagne : nous espérons qu’ils puissent nous aider. Quant à la recherche d’une solution pour la paix, nous savons bien que c’est le nouveau récit. Moi, j’ai toujours voulu discuter mais pas avec un pistolet braqué sur la tempe. Depuis le début, le dialogue a été impossible, Poutine s’est contenté d’une série d’ultimatums. Si vous voulez dialoguer pour la paix, n’occupez pas une centrale nucléaire, ne tuez pas de civils, ne lancez pas 130 missiles en une journée. La fin de la guerre ne dépend pas de moi. Les combats ont lieu en Ukraine, pas sur le territoire russe. Une fois retirés, alors il sera possible de commencer à négocier. Nous libérerons la région de Kherson mais cela nous coûte cher, notamment en vies humaines. Les Russes ne fuient pas Kherson, ils font semblant, ce sont des retraites stratégiques L’accusation de préparation d’une bombe sale est grave, les Russes cherchent à construire des prétextes, pour frapper par exemple des infrastructures nucléaires, et à justifier leurs agressions vis-à-vis du monde et de la société russe. C’est pourquoi nous tenons à la présence des inspecteurs internationaux dans toutes les centrales nucléaires du pays. Nous avons vu les horreurs commises par les Russes faisant d’eux des terroristes. Si la Russie a décidé d’utiliser l’arme atomique, elle le fera, indépendamment de sa situation sur le terrain. La Russie ne négociera que quand elle aura compris qu’elle ne pourra pas l’emporter militairement. Nous sommes toujours prêts à négocier. La Communauté internationale, y compris la Chine, doit faire pression sur Moscou. Quant à la crise énergétique, cela n’a pas de rapport avec l’Ukraine. Moscou a déjà utilisé l’énergie comme arme par le passé, Poutine déteste que les Européens puissent devenir indépendants du gaz russe. Dès l’année prochaine, vous aurez trouvé des alternatives alors que si vous cédez au chantage aujourd’hui, ce sont vos enfants qui en paieront les conséquences demain. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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