"Les programmes de politique étrangère des coalitions : sanctions, Chine, OTAN, diplomatie à plusieurs échelles."
25/08/2022
Italie. Revue de presse.
L’intervention de Mario Draghi hier dans le cadre du Meeting estival de Comunione e Liberazione à Rimini fait largement la Une des quotidiens italiens, beaucoup retenant à la fois le message d’espoir pour la suite, quel que soit le résultat des élections, mais aussi l’avertissement lancé aux « souverainistes », contre « un repli de l’Italie sur soi » : « Les encouragements de Draghi affirmant que ‘’l’Italie réussira’’ » (Corriere della Sera), « ‘’Non au souverainisme’’ dit Draghi. Les derniers objectifs du gouvernement concernent le gaz, la vente d’Ita, le PNRR et la réforme de la concurrence » (La Repubblica), « Draghi, une leçon donnée aux partis » (La Stampa), « L’Italie s’en sortira quel que soit le gouvernement’’ affirme Draghi » (Messaggero), « Pour Draghi ‘’l’Italie s’en sortira cette fois encore’’, il souligne la dette en forte baisse et l’autonomie en matière de gaz » (Sole 24 Ore).
L’attaque russe contre une gare en Ukraine hier, jour de l’Indépendance du pays, est également citée en une de la presse. « Kiev célèbre l’Indépendance, raid russe sur une gare » (Corriere della Sera), « Les Russes font un massacre à la gare de Dnipro » (La Repubblica).
PREMIER PLAN, La Repubblica, C. Tito, « Draghi et l'agenda de la réalité » : « La question la plus simple que les forces politiques, en particulier celles du centre-droit, devraient se poser à ce stade est la suivante : peut-on vraiment être souverainiste en 2022 ? La politique étrangère de notre pays à partir du 26 septembre, c'est-à-dire après le vote, devra démêler les mensonges qui auront été prononcés dans la campagne. L'actuel Président du Conseil a non seulement rappelé que la place de l'Italie est dans l'UE et dans l'Alliance atlantique, mais aussi qu'il est impossible de poursuivre une ligne isolationniste. La guerre en Ukraine sera encore à l’automne le premier détonateur des problèmes européens et italiens. Chacun devra alors faire face à trois répercussions majeures : la crise énergétique et donc économique, la crise humanitaire et la crise alimentaire. La droite a montré ces derniers jours qu'elle est divisée dans sa relation avec Kiev et Moscou. L'idée de Salvini de repenser les sanctions a surtout pour effet d'affaiblir le front occidental et donc d’isoler l’Italie par rapport aux alliés. Un risque qui rendrait encore plus fragile notre pays, déjà fragilisé par la gigantesque dette publique. En outre, faire preuve d'incertitude et d'ambiguïté reviendrait à se mettre à dos les États-Unis, qui ont recommencé à considérer le bras de fer avec le Kremlin et la Chine comme stratégique. Sans compter que Biden s'apprête à affronter l'un des passages les plus délicats de son mandat avec les élections de mi-mandat en novembre. La droite italienne devra probablement admettre que le « programme de Draghi » n'était et n'est que le « programme de la réalité » et qu'elle trouvera des juges sévères à Washington et à Bruxelles. L'UE tentera probablement, dans un premier temps, d'établir une relation avec la nouvelle majorité. Elle en a besoin : l'UE doit elle aussi reconstruire un leadership affaibli par les élections en Allemagne et en France, et par les présidences chétives des principales institutions européennes. Mais si la réponse italienne n'est pas coopérative, 2023 pourrait être l'une des années les plus difficiles pour notre pays.»
COULISSES, La Repubblica, T. Ciriaco « Signaux à Letta et à Meloni : le pas de côté qu’a fait Draghi pour rester central » : « En substance, Draghi est toujours là, bien que de côté. Hostile aux souverainistes, aux autarchiques, aux protectionnistes. Il ne peut pas dicter de conditions, mais ce sont ses conditions. Il lance un signal à deux leaders en particulier : Giorgia Meloni et Enrico Letta. La première l’appelle souvent et à désespérément besoin de lui pour obtenir du crédit au niveau international, le second, tout comme le Troisième Pôle, vise à le faire revenir au Palais Chigi. Draghi a compris que la formule « de Conte à Salvini » serait improposable. L’unique voie possible – en cas d’égalité ou, du moins, de « non-victoire » - serait celle d’un pacte entre Letta et Meloni. Même si pour l’instant, ce ne sont que des suggestions. Draghi a choisi de se positionner clairement : en tant que garant et près des affaires politiques, quoiqu’en retrait. Utile pour quelque rôle clef, si besoin était : au Palais Chigi, pour une charge européenne ou internationale, dans la perspective du Quirinal, particulièrement. Son discours de Rimini semble dévoiler l’agenda Draghi 2. Il choisit de diviser la droite, en promouvant l’atlantisme et en refusant le poutinisme : d’un côté Meloni, de l’autre, Salvini ; d’un côté, la Ligue de Salvini, anti-européenne, protectionniste, autarcique et, de l’autre, le Caroccio des gouverneurs du Nord. Autre pique à Salvini (et à Berlusconi) : il fallait réformer le cadastre et s’opposer aux remises. Draghi pense également aux Cinq-Etoiles quand il fait la liste des réformes qui auraient dû être faites et que le Mouvement a freinées. Quant à Renzi et Letta, Draghi reste leur espoir pour faire barrage à la droite. Le Premier ministre, en somme, a semé une graine. Restera à compter les voix. Depuis l’estrade, il rappelle son poids international : il parle à Rimini, mais semble s’adresser à Bruxelles et même à Washington. »
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, « Fratelli d’Italia refuse le catastrophisme, Calenda rappelle que Draghi est une “ressource” dont le pays ne peut pas se passer ” par Marco Esposito : « Le retour sur la scène du Premier ministre, acclamé par le public, ne laisse pas indifférents les partis en campagne électorale. Comme si la " blessure " de la chute de son exécutif s'était rouverte. Letta, qui ne voulait pas que Draghi parte, a réagi : " j’écoute le discours de Draghi qui suscite une grande fierté italienne et européenne à Rimini, et puis je repense au fait que Salvini, Berlusconi et Conte ont rejoint Meloni le 20 juillet pour le faire tomber". Calenda dit qu’on ne « peut pas perdre Draghi » et Matteo Renzi lui fait écho : "Les seuls partisans constants de Draghi, depuis toujours, c’est seulement nous ». Mais même Fratelli d'Italia trouve une raison d'applaudir le discours : "Le premier ministre dément le récit de la gauche qui crie à la catastrophe en cas de victoire du centre-droit et d'un gouvernement dirigé par Giorgia Meloni", souligne le sénateur de Fratelli d'Italia Giovanbattista Fazzolari. Fratelli a en particulier apprécié ce passage du discours : "Je suis convaincu que le prochain gouvernement, quelle que soit sa couleur politique, sera capable de surmonter les difficultés qui semblent insurmontables aujourd'hui comme nous les avons surmontées l'année dernière". L'Italie y arrivera, cette fois aussi''. Les grands pontes de Forza Italia et de la Lega ne font aucun commentaire, préférant ignorer ce qui s'est passé à Rimini. Conte se démarque : "Le président Draghi (…) laisse un héritage modeste dans le domaine de la transition écologique : nous aurions donné une impulsion plus décisive aux énergies renouvelables et abandonné les combustibles fossiles. Et même pour l'agenda social, le salaire minimum, l'emploi précaire, il n'y a pas eu de réponse. »
PREMIER PLAN, La Repubblica, de V. Conte, « Gaz, vente d’Ita, PNRR et renouvellement des concessions balnéaires ; l’agenda de Draghi pour les deux prochains mois » : « Il faudra compter environ deux mois avant l’investiture du prochain gouvernement. Si les élections se tiendront dans un mois, la mise en place d’un nouvel exécutif pleinement opérationnel requerra un peu de temps. Le nouveau Parlement sera intronisé le 13 octobre et il faudra ensuite nommer le gouvernement. D’ici là, le Président du Conseil entend clore une série de dossiers : aller vite tout en consultant tous les partis, y compris l’ancienne opposition représentée par Fratelli d’Italia, évitant si possible les amendements au Parlement. L’objectif est de laisser au gouvernement entrant un ‘’bureau vide’’ lors de son arrivée. Les directeurs de cabinet de tous les ministres sont convoqués pour une réunion la semaine prochaine, afin de faire le point sur les dossiers et préparer un calendrier de travail, de la vente d’Ita, à l’urgence autour du gaz, en passant par les 55 échéances du PNRR devant assurer 19 milliards d’euros à l’Italie ou encore la réforme de la concurrence, question des concessions balnéaires comprise. Concernant Ita, le Mef devrait se prononcer sur les offres début septembre et la privatisation devrait être achevée d’ici les élections. Il a par ailleurs pour objectif de décorréler le prix de l’énergie électrique renouvelable du prix maximum du gaz afin de créer une sorte de double robinet, à double tarif. Le but étant d’utiliser cette énergie pour soutenir les entreprises les plus en difficulté. La semaine prochaine, le Président du Conseil fera le point avec l’Autorité énergétique sur la situation du pays. On s’attend également à une nouvelle intervention pour venir en aide aux ménages et aux entreprises face à la hausse des prix de l’énergie, avec notamment une possible prorogation de la réduction sur l’essence qui arrive à échéance le 20 septembre. Au niveau européen, lors du sommet d’octobre, il relancera l’idée d’un plafonnement du gaz à l’échelle de l’UE. Le ministre de l’Economie Daniele Franco travaille à la Note de mise à jour du document d’économie et de finances, la NADEF, qui sera présentée le 27 septembre. A noter que la dimension programmatique sera laissée aux soins du prochain gouvernement, mais il s’agit toutefois d’un document fondamental pour prédisposer la loi de finances de 2023. Sur le plan des réformes, il faut accélérer, à commencer par celle de la concurrence qui fait partie des objectifs du PNRR et qui nécessite encore 14 décrets. Le décret concernant service public local est presque prêt, ce sera le premier, mais il y aura aussi les concessions balnéaires, les taxis, les ports… Autant de questions qui génèrent des tensions politiques. La réforme fiscale et celle du code régulant les appels d’offres sont également attendus. »
EDITORIAL, Corriere della Sera, « Des choix obligatoires” de Dario Di Vico : « Si le public de Rimini a applaudi plus que tout autre leader Giorgia Meloni il y a deux jours, pour applaudir tout aussi chaleureusement Draghi hier, ce n’est pas contradictoire. Ce public représente l’opinion italienne qui approuve massivement l'action du gouvernement et récompense aussi la force politique qui s'y est le plus opposée au Parlement et dans le pays. Il appartiendra aux politologues de démêler ce dilemme et de nous expliquer les contours de cette Italie de l'oxymore. Il est probable que les électeurs italiens soient animés par un désir de nouveauté et, comme l'a affirmé Giovanni Orsina dans La Stampa hier, ils sont constamment à la recherche d'un "autre produit" à essayer après avoir consommé et jeté Beppe Grillo, Matteo Renzi et Matteo Salvini. Toutefois, le discours de Draghi rappelait son héritage, qu’il sera impossible de laisser de côté. Le prochain gouvernement ne pourra pas l’annuler. »
PREMIER PLAN, Il Messaggero, F. Bechis et A. Bulleri, « Elections, les programmes de politique étrangère des coalitions : sanctions, Chine, OTAN, diplomatie à plusieurs échelles » : « La pierre angulaire sur laquelle doit s'appuyer la politique étrangère italienne du centre-droit est la « protection de l'intérêt national et la défense de la patrie ». A commencer par la promotion d'un « plan européen extraordinaire » pour le développement du continent africain, destiné à freiner les vagues de migration vers notre pays. Dans le domaine international, le « respect des alliances » est envisagé, à commencer par celle de l'Atlantique, ainsi que le « renforcement du rôle diplomatique de l'Italie ». Il n'y a pas d'hésitation sur l'Ukraine : le programme commun de Fratelli d’Italia, de la Ligue et de Forza Italia met noir sur blanc le « respect des engagements pris dans le cadre de l'OTAN », également au sujet des futurs « ajustements des allocations de défense », c'est-à-dire d'éventuelles nouvelles livraisons d'armes à Kiev. Une condition demandée par Giorgia Meloni pour empêcher d'éventuels bonds en avant des alliés Berlusconi et Salvini, qui ne sont pas aussi clairs dans la condamnation de l'invasion russe. L'Union européenne, l'OTAN et l'ONU doivent rester les organisations internationales « de référence » pour l'Italie, selon le Parti Démocrate, l’Italie doit jouer « un rôle de premier plan ». Le centre-gauche s'accorde sur un soutien à l'Ukraine, à mener de pair avec une initiative diplomatique commune des grands pays européens pour entamer des négociations de paix. Positions discordantes sur l'envoi d'armes à Kiev : le Parti Démocrate, +Europa et Impegno civicio sont pour, Verts et la Gauche italienne sont contre. En ce qui concerne l'UE, le Parti Démocrate propose une réforme des traités pour surmonter le droit de veto, en étendant le champ des décisions pour lesquelles une majorité qualifiée est suffisante. Multilatéralisme et « Europe des peuples contre l'austérité » sont les points cardinaux du Mouvement 5 Etoiles en matière de politique étrangère. Accusés par beaucoup d'être trop tièdes sur l'adhésion de l'Italie à l'OTAN, ils tentent de dissiper les doutes dans leur programme, dans lequel ils envisagent un « placement solide de l'Italie dans l'Alliance atlantique et l'Union européenne ». Le Troisième Pôle affiche un soutien total aux choix de l'Alliance atlantique sur la scène internationale, à commencer par la guerre en Ukraine. Au point que, selon Azione et Italia viva, les dépenses militaires italiennes devront augmenter de 2,6 milliards d'euros par an, pour atteindre 2 % du PIB en 2025 (comme le prévoient les accords de l'OTAN). Une politique étrangère et de sécurité européenne commune est également nécessaire. Il est prévu de commencer la mise en place d'une armée de l'UE, formée dans un premier temps par les contingents nationaux des États qui veulent s'engager dans cette voie et viser, à long terme, l'intégration complète des systèmes de défense. Autre point du programme : l'abolition de la règle de l'unanimité au Conseil européen, qui permet aux petits États de « prendre Bruxelles en otage ». »
ARTICLE, Corriere della Sera, « Anciens premiers ministres, ministres, alliés et rivaux acharnés. Pourquoi (presque) tout le monde se présente à Naples » par Tommaso Labate : « Dans la circonscription la plus folle du monde, qui part du centre de Naples et s'étend jusqu'à la périphérie de la ville, le 25 septembre prochain, au scrutin uninominal pour la Chambre des députés, Luigi Di Maio (centre-gauche), Mara Carfagna (Azione-IV), l'ancienne assistante de Berlusconi Mariarosaria Rossi (centre-droit) et l'ancien ministre de l'environnement du gouvernement Conte I Sergio Costa (Cinq étoiles) s'affronteront. Berlusconi – cette fois à la proportionnelle - est candidat au Sénat pour Forza Italia, défiant dans la circonscription pas moins de deux des cinq Premiers ministres qui lui ont succédé (Matteo Renzi et Giuseppe Conte), son ancienne fidèle Mariastella Gelmini (Azione IV) et le ministre de la Culture Dario Franceschini. Et dans la partie du scrutin réservé aux listes bloquées, se succéderont le ministre de la Santé Roberto Speranza, l'ancien président du Parlement européen Antonio Tajani et Marta Fascina, la fiancée de Berlusconi. Aujourd'hui ici, demain là ; l'ennemi de votre ennemi peut devenir votre ami ; vous, à votre tour, pouvez devenir l'adversaire de votre ancien ami et peut-être même, un jour, l'adversaire de celui que vous étiez avant. Deux simples bulletins de vote, l'un pour la Chambre des députés et l'autre pour le Sénat, à Naples, seront là pour le prouver. »
ARTICLE, La Stampa, F. Moscatelli « L’offensive de la droite contre l’avortement : “Des mesures d’aides financières et pas de Ru486 dans les centres de santé pour les femmes” » : « Renforcer les aides pour les femmes qui pensent avoir recours à l’avortement « et qui se trouvent en situation de difficultés économiques » et s’opposer à l’administration du Ru486 dans les centres de santé (la compétence relève de la région) car « l’IVG médicamenteuse est plus économique pour le service sanitaire mais plus dangereuse pour la santé des femmes » : voilà les deux chevaux de bataille de la Ligue et de Fratelli d’Italia. Au centre-gauche, on soupçonne que si Meloni et Salvini arrivaient au gouvernement, ils pourraient faire reculer l’Italie sur les droits des femmes, alors que Meloni est présidente des Conservateurs européens (regroupement auquel appartiennent les conservateurs polonais du Pis qui ont voté, en 2020, la loi la plus restrictive d’Europe sur l’avortement) et que Salvini annonce s’inspirer des politiques familiales de la Hongrie d’Orban. C’est le secrétaire de la Ligue qui a rouvert le débat hier, au micro de Radio24 : « La loi 194 [sur l’avortement, ndlr] doit être mise en place. Je ne veux pas revenir en arrière, je veux seulement aller de l’avant. Je voudrais renforcer les aides économiques pour qui est en difficultés. Personne ne remet en discussion le droit que les femmes ont de choisir ». Chiara Ferragni est intervenue ensuite pour pointer du doigt sur la politique familiale de Fratelli d’Italia dans les Marches : « FdI a rendu pratiquement impossible d’avorter dans les Marches qu’ils gouvernent. C’est une politique qui risque de devenir nationale si la droite remporte les élections ». Applaudissements de la gauche. »
ENTRETIEN, La Repubblica, de Carlo Calenda, leader d’Azione, par L. De Cicco : « Calenda : “Draghi ? Même à droite certains veulent encore de lui” » : « Au sein du centre-droit, d’aucuns se disent – évidemment pas dans les interviews – absolument convaincus qu’après les élections, Draghi sera la personne la plus apte à continuer à guider le pays. Pour l’instant, ils n’osent pas le dire haut et fort. [Quel serait le périmètre de la majorité Ursula, dont vous rêvez ?] Sans Fratelli d’Italia ni le M5S, ni la Ligue qui, de toutes façons, sera mis dehors trois minutes après les élections. Draghi n’a pas fait un froid discours de banquier, mais un discours très politique. Pour moi, l’agenda Draghi existe : il s’agit de compléter le Pnrr, de ne pas faire de dérapages budgétaires insensés et d’accomplir tout ce dont il a parlé dans son discours sur la confiance [discours prononcé au Sénat au moment de la crise politique, le 20 juillet dernier, ndlr]. Evidemment, Draghi devait dire que le pays resterait debout, reste à savoir dans quel état. Si nous nous retrouvons dans une impasse, sans majorité claire, ce sera inévitable de continuer avec lui. Les premiers à rompre avec Meloni seront Berlusconi et Salvini. Nous n’avons pas perdu Draghi. Avec Renzi, nous ferons ensemble les groupes parlementaires et, dès le 2 septembre, nous lancerons une initiative pour réunir, non seulement Italia Viva et Azione mais aussi tous ceux qui se reconnaissent dans une aire libérale, populaire et réformiste. Nous devons construire un parti pour la République. Malheureusement, on ne peut pas l’appeler « parti républicain ». Ses portes resteront ouvertes à Cottarelli, Bonino et Giorgetti. »
ENTRETIEN, Il Messaggero, P. Piovani, Entretien de Matteo Renzi : « Nous avons formulé une proposition et Calenda l'a expliquée dans une vidéo de cinq minutes : nous devons travailler sur un plafond du gaz au niveau européen mais aussi garantir des prix administrés pour certains secteurs de l'économie. Cela nécessite un rôle pour le Gse (Gestionnaire des Services Énergétiques) et un investissement de dix milliards. Les sanctions contre la Russie doivent être confirmées mais un fonds doit être mis en place pour indemniser les entreprises les plus touchées par la perte des relations avec la Russie. Le 25 février, au lendemain de l'invasion, j'ai proposé un fonds similaire à celui destiné aux entreprises touchées par le Brexit. Nous avons besoin de quelque chose de similaire et de substantiel. Meloni et Letta font semblant de se disputer, mais s'entendent en fait. Ils se chamaillent sur des questions qui fascinent leurs électorats respectifs : ne parle aux électeurs centraux. Se disputer sur l'étymologie du concept de déviance alors que vous avez des guerres, de l'inflation, des affrontements géopolitiques pour de la nourriture est embarrassant. Meloni aide Letta à être le leader de l'opposition alors que Letta travaille depuis un mois à plein temps pour le succès de la droite : il s'appelle Enrico mais ressemble à Gianni… Nous sommes prêts à ouvrir le débat avec le centre-droit sur la réforme constitutionnelle. Nous entrerons dans toute majorité qui a Mario Draghi comme Président du Conseil. Nous serons cependant dans l'opposition à toute majorité qui aura Giorgia Meloni comme Président du Conseil. »
PREMIER PLAN, La Stampa, « Le tarif du gaz dépasse les 300€ au kW/h, sur le bureau du ministre Cingolani, le plan d’urgence à trois niveaux. »
ARTICLE, Corriere della Sera, « Plan pour le gaz, vers un rationnement de la consommation plus tôt que prévu. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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