"Grillo, énervé par les querelles internes, annule sa visite à Rome."
23/06/2022
Italie. Revue de presse.
La scission au sein du M5S avec le départ de son ancien dirigeant L. Di Maio et d’une soixantaine de parlementaires opposés à la ligne du Mouvement sur l’Ukraine fait toujours les gros titres de la presse italienne. Dans l’ensemble, les observateurs relèvent qu’à ce stade, le soutien de la majorité au gouvernement Draghi demeure, malgré quelques possibles turbulences : « Conte ne cherche pas la rupture et dit « oui » à Draghi » - Le M5S soutient encore le gouvernement. La résolution pour l’envoi d’armes à Kiev passe aussi à la Chambre, 61 parlementaires suivent Di Maio (Corriere della Sera), « Beppe Grillo sur la sellette » - Les critiques internes contre la gestion de la crise par le fondateur du Mouvement montent mais Conte le défend. Berlusconi fait l’éloge de Di Maio ; le PD se dit prêt à dialoguer à la fois avec les 5 Etoiles et avec les parlementaires qui suivent Di Maio (La Repubblica), « Conte, premières failles au sein du parti » - L’ancien Président du Conseil confirme son soutien au gouvernement Draghi mais les 5 Etoiles fidèles au Mouvement se divisent. Grillo, énervé par les querelles internes, annule sa visite à Rome (Il Messaggero), « Draghi exploite Di Maio pour redevenir le seigneur de la guerre » (Fatto Quotidiano). La décision du gouvernement de prolonger les aides économiques contre la flambée des prix énergétiques est aussi citée « Energie : 3,2 milliards ont été alloués » - Alerte sècheresse : les entreprises sur le Po ferment (Sole 24 Ore), « Factures, une remise à hauteur de 3 milliards a été décidée » - Les aides économiques pour les ménages et les entreprises ont été prorogées de trois mois (La Stampa).
Les JT couvrent essentiellement les mesures contre la hausse des prix de l’énergie adoptées hier en Conseil des ministres, l’adoption à la Chambre de la résolution pour l’envoi d’armes à Kiev, la création du nouveau groupe parlementaire dirigé par le ministre L. Di Maio, l’intensification du conflit dans le sud du Donbass et le nouveau paquet de sanctions contre Moscou que le président J. Biden proposera au G7.
ARTICLE, Corriere della Sera, F. Verderami « Le bouclier de l’Europe pour affronter l’échéance de la Loi de finances » : « Le rendez-vous au Quirinal entre Mattarella et Draghi en vue du Conseil européen n’était pas l’occasion d’évoquer la situation politique intérieure. Du reste, la crise du M5S n’a pas provoqué de crise de gouvernement. Toutefois, l’analyse des thématiques qui seront au cœur du prochain sommet à Bruxelles sont liées à la situation interne. L’automne approche, entre inflation, flambée des prix des matières premières et hausse des taux d’intérêt. Au Quirinal, l’analyse faite est que sans une aide européenne on risque de voir apparaitre de fortes tensions sociales. Uniquement si des politiques de soutien aux économies sont adoptées, il sera alors possible de sauver la tenue de l’euro et de l’Europe, en surmontant ainsi cette « phase critique ». En même temps, l’Italie devra réaliser toutes les réformes structurelles sur lesquelles sera mesurée l’action du gouvernement. Draghi est conscient du fait que la stabilité de son gouvernement dépend de l’instabilité (croissante) des partis qui le soutiennent. A l’automne, il y aura la présentation de la Loi de finances, la dernière avant les élections législatives. Il sera difficile de trouver un compromis entre le peu de ressources disponibles et la nécessité des partis de ne pas se présenter les mains vides devant leurs électeurs. Draghi n’est pas disposé à un jeu au rabais, que ce soit sur l’Ukraine ou sur le budget. Il l’a fait comprendre clairement lors de son allocution aux Chambres. Pour le reste, le tout dépendra des partis. Certains voudraient même anticiper les élections de mai dès le mois de mars, juste après l’adoption de la loi de finances. Comme ce fut le cas pour Mario Monti. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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