Giorgia Meloni : "Pour une Europe plus forte, avec moins de globalisation et plus de valeurs."
13/04/2022
Italie. Revue de presse.
La guerre en Ukraine, et notamment l'avancée des troupes de Moscou dans l'Est du pays, fait toujours les gros titres des quotidiens italiens. Les commentaires mettent en exergue l'enlisement des pourparlers ainsi que l'agonie de la ville de Marioupol « Poutine marche vers le Donbass » - Le Tsar confirme l'objectif militaire et ferme la porte aux négociations. Le martyr de Marioupol, qui dénonce l'utilisation d'armes chimiques (Corriere della Sera), « Le coup de poing de Poutine » - Le chef du Kremlin annonce vouloir aller de l'avant. Les Etats-Unis pourraient annoncer d'autres sanctions sur le gaz (La Repubblica), « Zelensky demande l'interruption des fournitures de gaz de Poutine » - Le chef ukrainien lance un nouvel appel devant le parlement de Lituanie (Stampa), « Poutine ferme la porte aux négociations » (Sole 24 Ore), « Le centre de Marioupol tombe aux mains des Russes » - Les troupes de Moscou entrent dans la ville, la bataille dans le port fait rage. C'est le coup de froid entre Zelensky et Scholz sur le gaz russe (Il Messaggero), « Poutine dit non à une trêve » (Fatto Quotidiano), « Le plan secret du Tsar » - Mis en difficulté, Poutine renoncerait à Odessa pour s'emparer du Donbass, de Marioupol et de la Crimée (Il Giornale).
LETTRE au directeur du Foglio, de Giorgia Meloni, dirigeante de Fratelli d’Italia « Pour une Europe plus forte, avec moins de globalisation et plus de valeurs » : « Je tiens à préciser que Fratelli d’Italia n’est pas un parti antieuropéen comme on aime le faire croire. Il est en revanche lz protagoniste d’une famille politique européenne, les Conservateurs Européens, qui ont pris le choix d’une idée différente d’Europe, différente par rapport à celle qui a été bâtie jusque-là. Nous sommes pour une Europe confédérale, qui soit respectueuse de la souveraineté nationale des pays membres. Avec Enrico Letta je partage l’idée d’une Europe plus forte et qui puisse avoir une âme. Ce sont les défis de l’avenir qui nous l’imposent. C’est cependant sur la manière avec laquelle rendre cette Europe plus forte que ma vision diffère de manière inexorable avec le dirigeant du Parti démocrate. La gauche voudrait fédérer davantage les pays de l’Union par le biais d’une cession plus importante de notre souveraineté. Or, j’estime que c’est une erreur grave car cela divise au lieu de nous unir. Le 24 février, l’Europe s’est présentée au rendez-vous de l’Histoire sans politique étrangère et de défense et presque totalement dépendante sur le plan économique et des matières premières, avec des chaines de valeur trop longues et trop souvent délocalisées, et divisée sur les sanctions. Le processus d’intégration européenne a trahi son esprit original : il a fini par mettre au centre les marchés et la finance à la place des personnes. Quand vous avez la guerre à vos portes, il faut une dissuasion que seule une capacité militaire adaptée peut donner. »
ENTRETIEN, La Repubblica, de Matteo Renzi, leader d’Italia viva, par C. Vecchio : « Macron passera. La gauche réformiste, c’est lui. Mélenchon est comme les Cinq Etoiles » : « Je pense que Macron passera. J’espère que Macron passera, pour la France, mais surtout pour l’Europe et pour nos enfants. Si Macron gagne, l’Europe change. S’il perd, c’en est fini de l’Europe. Le mécontentement existe et il est même fort, particulièrement sur les sujets quotidiens, à commencer par le pouvoir d’achat. Il se passe ce qu’il s’est passé, chez nous, en 2018 : Le Pen ressemble à Salvini, Mélenchon au M5S. Heureusement, le second tour permet aux citoyens de trancher. Je crois au le bon sens de nos cousins transalpins. Macron n’est pas le problème mais la solution : il a été très bon. A la différence de Hollande et de Sarkozy, il peut être réélu. Il faut arrêter de prendre le fait d’être compétent pour de l’élitisme. Être capable ne signifie pas nécessairement faire partie de l’élite : cela veut dire savoir faire les choses - ce qui, souvent, ne réussit pas aux populistes. Quand le PD a pris parti pour Hidalgo, j’ai dit que c’était de la folie. Ou bien la gauche est réformiste « à la Macron », ou bien elle est radicale « à la Mélenchon » : il n’y a pas d’autres options possibles. Letta l’a compris et fait passer le PD à une position réformiste. Espérons que ça tienne. Entre Macron et Le Pen, même les plus radicaux voteront Macron : l’antifascisme est une chose sérieuse en France. J’espère que les jeunes [qui votent Mélenchon et attendent des réponses radicales] regagnent en lucidité et comprennent que, même pour un radical, un réformiste vaut mieux qu’un néofasciste. Les Rouges qui, au nom de la pureté idéologique, mettent sur le même plan Macron et Le Pen sont les meilleurs amis de la droite. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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