Berlusconi soutient Macron, Salvini fait l’éloge de Marine Le Pen alors que Giorgia Meloni prend ses distances avec elle.
12/04/2022
Italie. Revue de presse.
La « bataille finale » à Marioupol, suite à l’offensive russe sur la ville portuaire représentant un point stratégique pour le Kremlin, ainsi que le nombre important de morts civils côté ukrainien, fait les gros titres des quotidiens italiens « La bataille finale de Marioupol » - Le port serait déjà sous le contrôle russe. Kiev annonce des milliers de morts civils ; le Chancelier autrichien se rend chez Poutine pour une rencontre « dure et non amicale » (Corriere della Sera), « La résistance de Marioupol » - Au moins 10 000 civils tués dans la ville qui ne se plie pas à l’invasion russe. Une pluie de bombes sur le Donbass (La Repubblica), « La fin de Marioupol » - Le maire de la ville annonce environ 10 000 civils tués. Le port tombe aux mains des Russes, le Donbass est assiégé (La Stampa), « La bataille finale de Marioupol, où l’on combat dans chaque maison » - Les marins ukrainiens affirment n’avoir plus de munitions (Il Messaggero). La campagne électorale française en vue du second tour est également citée. Les observateurs relèvent comment le centre droit italien est divisé sur les candidats : Berlusconi soutenant « Macron l’Européen », Salvini faisant l’éloge de Marine Le Pen alors que G. Meloni prend ses distances avec le Rassemblement National « Les plans de Macron et de Le Pen » (Corriere della Sera), « Macron cherche à séduire les électeurs du monde ouvrier ; Marine Le Pen mise sur les populistes » (La Repubblica), « Macron et Le Pen cherchent à élargir leur base » (La Stampa), « Le centre droit italien se divise sur la France : Meloni affirme n’avoir aucune entente avec Marine Le Pen (Il Messaggero), « Le sort de l’Europe entre les mains d’un communiste » - Les quelque 17 millions d’électeurs de Mélenchon seront déterminants. Les candidats cherchent les voix des jeunes (Il Giornale).
ANALYSE, La Repubblica, S. Folli « Ces différences entre Rome et Paris » : « Existe-t-il une version italienne de Mélenchon ? En réalité, il n’y a pas de véritable sosie. Jadis, on l’aurait comparé à F. Bertinotti. Aujourd’hui, c’est G. Conte qui, de manière pas complètement explicite, se propose pour le rôle. Certes, il n’a pas la malice du politicien français, si l’on pense à ce qu’il a dit sur les plateaux télévisés ‘’Marine Le Pen a soulevé des sujets pour lesquels les 5 Etoiles sont eux-aussi sensibles’’. Alors que Mélenchon a clairement dit dimanche qu’aucune voix ne devait aller à Marine Le Pen. Par ailleurs, Conte représente la seule personnalité politique à avoir donné un avis positif sur la candidate du Rassemblement National. Salvini et Conte emploient un langage différent mais disent la même chose : ils sont tous les deux séduits par les deux versions d’un populisme qui se ressemblent et dont les racines se trouvent dans un mécontentement réel et diffusé. Chez nous, E. Letta n’est pas le Macron italien : dans son programme européen ambitieux qui plairait à Jacques Delors, il ne peut pas se passer d’un Conte qui fait un clin d’œil à la fois à Mélenchon et à Le Pen. C’est là un problème que le centre gauche devra tôt ou tard résoudre. A droite, Salvini maintient son ambiguïté, tandis que Giorgia Meloni garde ses distances de l’extrême droite française (et propoutinienne). Il faut voir maintenant si cette posture est ou pas définitive au cas où Marine Le Pen devait sortir gagnante lors du second tour. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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