"Ces Italiens qui sont neutres sur Poutine, alors qu’un sondé sur trois ne veut pas de sanctions."
08/04/2022
Italie. Revue de presse.
L’exclusion de la Russie du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU et les nouvelles sanctions adoptées par l’UE prévoyant notamment un embargo graduel sur le charbon russe font les gros titres de la presse italienne. Les observateurs relèvent une « Russie de plus en plus isolée » (Stampa) et soulignent qu’elle subit un « déshonneur à l’instar de la Libye de Kadhafi » (Repubblica). La rencontre de M. Draghi avec son homologue hollandais M. Rutte, à Rome, est aussi citée dans les pages intérieures. « Embargo et armes contre Poutine » - L’UE prend des décisions sur l’énergie russe ; l’Otan annonce plus d’aides militaires à Kiev et l’ONU chasse Moscou du Conseil pour les droits de l’Homme (Corriere della Sera), « Ce qui reste de Marioupol » - Des photos documentent la destruction totale de la ville, les soldats russes ont été interceptés à Boutcha : « tuons les civils ». Le gouvernement italien met en place plus de sobriété énergétique pour ses bâtiments publics (La Repubblica), « Le front du Donbass » - On va vers un règlement de comptes dans la région contestée par les parties. Un vote historique suspend Moscou du Conseil des droits de l’Homme (La Stampa), « Charbon russe, feu vert à un stop graduel » (Sole 24 Ore), « Marioupol, la ville fantôme » - Poutine critique la posture italienne ; Draghi lui répond : ce sont les massacres qui sont indécents (Il Messaggero), « Le plan pour une guerre sans fin » - Johnson envoie ses tanks et les négociations s’enlisent (Fatto Quotidiano).
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de Marco Galluzzo, « Un nouveau train de sanctions est approuvé ; Draghi négocie avec Rutte sur le gaz. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, G. Vernetti : « La ligne de partage du droit » : « Hier matin, l’Assemblée générale de l’ONU a voté la résolution de « suspension du droit de participation de la Russie au Conseil des Droits de l’Homme ».
SONDAGES, La Stampa, N. Carratelli « Ces Italiens qui sont neutres sur Poutine, alors qu’un sondé sur trois ne veut pas de sanctions » : « M. Draghi l’a répété plusieurs fois ‘’l’Italie est aux côtés de l’Ukraine’’, malgré le positionnement à part de Salvini. Or, cela ne vaut pas pour tous les Italiens. Selon le dernier sondage Ipsos, seuls 57% des Italiens sont du côté de l’Ukraine, alors que 5% se disent ouvertement du côté de la Russie. Au milieu, nous trouvons ces 38% de sondés qui préfèrent rester neutres. D’après les chercheurs de l’institut Ipsos ‘’on a l’impression que les prorusses soient bien plus nombreux ’’ qu’on ne le croit. Par exemple, 34% des sondées estiment que la Russie a raison de se sentir menacée par l’Otan et 32% sont contre le maintien des sanctions ‘’face à une augmentation des prix’’. Le début des négociations a réduit les craintes de voir la guerre s'étendre à l'échelle mondiale : pour plus de 50 %, elle restera une affaire entre la Russie et l'Ukraine ou, tout au plus, cela s'étendra à d'autres pays d'Europe orientale. De même, pour 45% d'entre eux, la probabilité d'une utilisation des armes nucléaires est faible ou nulle. Cependant, 85% des Italiens sont très ou assez inquiets des conséquences de ce conflit. Ils s'inquiètent notamment des conséquences économiques, tant pour leur famille que pour le pays dans son ensemble : hausse des prix des biens et services, risques pour l'épargne, dégradation des comptes publics, ralentissement des exportations et de la production industrielle. Mais la crainte d'une participation directe de l'Italie aux opérations militaires est également en hausse, jusqu'à 30 %. Enfin, Pour 37% des sondés, les médias italiens sont trop biaisés en faveur de l'Ukraine et du président Zelensky. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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