"Le Parlement européen se prononce contre les ingérences russes ; La Ligue, qui est visée par le texte, s’abstient lors du vote."
10/03/2022
Italie. Revue de presse.
Le conflit russo-ukrainien, et notamment le bombardement de l’hôpital pédiatrique de Marioupol faisant plusieurs victimes civiles, et la reprise des pourparlers entre les parties, prévue pour aujourd’hui, fait la Une de le la presse italienne. Les quotidiens évoquent « de prudents signes de disponibilité à négocier » (Corriere) des parties et « l’ouverture » du président V. Zelensky pour une neutralité de son pays. Les JT citaient ce matin l’entretien téléphonique d’hier entre le Président E. Macron et le Président du Conseil M. Draghi en vue de la réunion informelle du Conseil Européen à Versailles : « L’hôpital des enfants a été détruit » - Bombes sur Marioupol, des victimes et des fosses communes. Le sommet Kiev-Moscou est prévu pour aujourd’hui (Corriere della Sera), « La mort de l’innocence » - Les corridors humanitaires suspendus, en attente de la rencontre entre Lavrov et Kuleba en Turquie. L’UE durcit ses sanctions ; Poutine menace de couper la fourniture de gaz. Bruxelles accélère sur la défense commune (La Repubblica), « Bombes sur les enfants » (La Stampa), « Les bombes sur les berceaux » (Il Messaggero), « Le rouble coule à pic, Moscou nationalise » - Les bourses misent sur les négociations et les aides (Sole 24 Ore), « Les missiles sur les enfants » - C’est le jour le plus noir, les Russes, en difficulté, bombardent Marioupol. Zelensky demande une zone d’exclusion aérienne (Il Giornale)
ARTICLE, Corriere della Sera, de Marco Cremonesi, « Le Parlement européen se prononce contre les ingérences russes ; La Ligue, qui est visée par le texte, s’abstient lors du vote » : « Le centre-droit qui avait confirmé son esprit d’unité à Rome lors du vote sur la réforme du cadastre se désolidarise à l’échelle européenne lors du vote de la résolution ‘INGE’ concernant les ingérences étrangères et en particulier russes, dans l’UE. Fratelli d’Italia et Forza Italia ont en effet voté pour, alors que la Ligue s’est abstenue bien qu’elle soit explicitement mise en cause par le document. Le texte, approuvé par une large majorité de députés, rappelle que le parti autrichien FPOE, le Rassemblement national en France et la Ligue du Nord en Italie ont signé des accords de coopération avec le parti de Vladimir Poutine, Russie Unie, et doivent faire face aux accusations des médias d’avoir pu accepter des financements de la part de la Russie. Malgré son vote favorable, Fratelli d’Italia regrette une forme de récupération politique de la part des partis de gauche. Le texte demande l’interdiction de ‘’dons et de financements à des partis, des fondations ou des femmes et hommes politiques occupant des fonctions publiques ou électorales de la part de puissances étrangères’’. Pour le M5S, cela vaut également en Italie pour ‘’les conflits d’intérêts comme dans le cas de Matteo Renzi’’. La visite de Matteo Salvini en Pologne a quant à elle suscité d’importantes polémiques, en particulier l’épisode du tee-shirt à l’effigie de Poutine semblable à celui que Salvini avait porté par le passé. Ce dernier se défend vivement les accusations d’avoir tiré profit de la crise ukrainienne à des fins de propagande. Giorgia Meloni fait pour sa part preuve de réticence quant à un déplacement similaire en Pologne. »
ARTICLE, Il Corriere della Sera, M. Galluzzo : « Le gouvernement : “Sur le gaz : nous travaillons à de nouvelles mesures”. Draghi envisage même le nucléaire. »
ARTICLE, Il Corriere della Sera, M. Guerzoni : « Draghi lance un avertissement à ceux qui tenteraient de déchirer la majorité : “Le gouvernement n’est pas là pour ne rien faire” » : « Ce gouvernement n’est pas là pour ne rien faire », martèle Draghi à la Chambre après que le chef de groupe de Fratelli d’Italia l’a accusé d’avoir introduit dans la révision du cadastre un « impôt foncier dissimulé » pour « plumer les Italiens durant la plus grande crise internationale de l’après-guerre ». « Votre question révèle une erreur profonde, répond Draghi à Lollobrigida. Parce que nous nous trouvons en situation d’urgence, il faudrait s’arrêter, ne plus rien faire d’autre, se mettre complètement à l’arrêt (…) Ce n’est pas pour ça qu’est né ce gouvernement ». Le message est clair et non pas tant adressé à l’opposition qu’aux partis de la majorité d’unité nationale, à qui Draghi, en substance, dit qu’il ne bluffe pas. L’ex-président de la BCE est au Palazzo Chigi pour « faire les réformes utiles aux Italiens ». Toutefois, si la majorité venait à s’effriter sur une mesure cruciale, Draghi montera au Quirinal pour dire à Mattarella que les conditions ne sont plus réunies pour aller de l’avant. Trois fois, mercredi soir, le gouvernement a été sauvé par une seule voix, lors de la Commissions des Finances de la Chambre. La même chose s’était déjà produite il y a six jours, quand Maria Cecilia Guerra avait haussé le ton pour faire écarter le projet de loi de révision du cadastre de la réforme fiscale. La Lega, Fratelli d’Italia et même Forza Italia ont essayé d’enterrer la révision du cadastre. La tentative a échoué mais, encore fois, le gouvernement a dû assumer le « risque calculé » d’aller au vote contre la volonté de la moitié de la majorité. Draghi est déterminé et a voulu donner un signal politique sur la réforme du cadastre : l’objectif est d’étouffer dans l’œuf la guérilla parlementaire sur les mesures cruciales liées au Pnrr, de la concurrence aux attributions de marché, de la justice à la réforme fiscale. Les rencontres bilatérales entre gouvernement et partis commencent aujourd’hui pour déminer le terrain, mais la tension reste haute. Un député, sous couvert d’anonymat, avertit le premier Ministre : « Si Draghi veut mener à bon terme les réformes, il ne peut pas penser que les Parlementaires sont là simplement pour obéir et pour appuyer sur un bouton ».
ARTICLE, Corriere della Sera, d’Alessandra Arachi, « le projet de loi sur la fin de vie approuvé par le Parlement italien ; un premier pas est fait en vue du ‘ius scholae’ » : « Le texte de base sur le ‘ius scholae’ a été approuvé en Commission. Les articles au cœur du projet de loi sur le suicide assisté ont été approuvés par la Chambre ; le texte dans son ensemble doit être soumis au vote aujourd’hui dans la matinée. La loi dite ‘’Saman’’ pour que les enfants et les femmes victimes de mariage forcé bénéficient d’une priorité dans les demandes de permis de séjour a été définitivement approuvé par la Commission. Autant de progrès sur les droits civils accomplis hier à la Chambre. Concernant le suicide assisté, le centre-gauche s’est particulièrement mobilisé lors du vote d’hier, le Parti démocrate était presque au complet, alors que les absents étaient nombreux notamment parmi les rangs du centre-droit. Un petit groupe de députés Forza Italia a également voté pour, mais le parti de Berlusconi a surpris surtout pour son vote en faveur du ‘ius scholae’ se désolidarisant ainsi du reste du centre-droit. Le texte prévoit que la nationalité puisse être accordée à des enfants d’immigrés à l’issue de cinq années de fréquentations du système scolaire italien, qu’ils soient nés sur le sol italien ou qu’ils soient arrivés avant 12 ans. Enrico Letta s’est félicité de ce pas important alors que la Ligue affirme qu’il ne permettra pas l’institution de ce qui pourrait être un ‘’droit du sol déguisé’’. Un député Forza Italia affirme par ailleurs qu’une telle loi ne passera pas au Sénat. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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