"La Cour rejette le référendum sur l’euthanasie."
16/02/2022
Italie. Revue de presse.
La décision de la Cour Constitutionnelle de rejeter la tenue d’un référendum sur la fin de vie fait les gros titres des quotidiens italiens. Les observateurs rapportent les motivations des juges ''afin de protéger les droits constitutionnels des plus fragiles'' et la déception des promoteurs du référendum : « Suicide assisté, la Cour dit non » - Les juges constitutionnels bloquent le référendum sur la fin de vie. L’initiateur de la démarche, M. Cappato, appelle à la désobéissance civile ; les catholiques exultent (La Repubblica) « Le choix de la Cour Constitutionnelle : le non au référendum sur la fin de vie » (La Stampa), « Suicide assisté, non au référendum» (Il Messaggero).
Les JT couvrent essentiellement la crise ukrainienne avec les déclarations de V. Poutine et de J. Biden, la réunion des ministres de la défense qui se tiendra aujourd’hui à Bruxelles, l’entretien téléphonique de M. Draghi et V. Zelensky et le déplacement de L. Di Maio à Moscou, les affaires intérieures avec la décision de la Cour constitutionnelle de rejeter la tenue d’un référendum sur la légalisation de l’euthanasie, le conseil des ministres qui a reporté à 2024 le lancement des appels d’offres pour les concessions balnéaires, et la situation sanitaire avec la baisse des contaminations ainsi que l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale pour les travailleurs de plus de 50 ans depuis hier.
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de Claudia Voltattorni, « Le plan concernant les établissements balnéaires est approuvé : à partir de 2024 la gestion des plages sera attribuée sur appels d’offre – un bonus est prévu pour les gérants actuels, versé par leurs successeurs » : « La mesure gouvernementale a été validée à l’unanimité en Conseil des ministres : les concessions pour la gestion des plages vaudront jusqu’en 2023 après quoi, en 2024, les plages seront à nouveau confiées à l’Etat et leur gestion sera réattribuée à travers des appels d’offre ouverts à tous. C’est l’une des mesures examinées par le gouvernement dans le cadre de la loi sur la Concurrence. Les gérants actuels recevront une forme d’indemnité de la part de ceux qui leur succèderont. Le loyer des établissements balnéaires seront réévalués et réajustés et l’exécutif s’engage à réformer le secteur pour simplifier le système des concessions. Malgré le vote à l’unanimité lors du conseil des ministres, le centre-droit annonce déjà son intention de revenir sur le texte à la Chambre. Le leader de la Ligue, Matteo Salvini, rencontrera dès aujourd’hui plusieurs représentants du secteur afin ‘’d’améliorer la proposition initiale’’. Le Parti démocrate a vivement réagi en dénonçant durement le manque de fiabilité ainsi que le ‘double-jeu’ mené par la Ligue. Forza Italia entend également améliorer le texte et donner le dernier mot au Parlement sur la question. Toutefois la ministre Forza Italia aux Affaires régionales, Mariastella Gelmini, tient à rappeler que le gouvernement est ‘’intervenu afin d’assurer une concurrence juste mais également pour protéger les professionnels eux-mêmes’’. Les associations du secteur, elles, sont sur le pied de guerre et promettent des manifestations et des blocus. La fédération demande à rencontrer en urgence le gouvernement et les régions. »
ANALYSE, Corriere della sera, de G. Bianconi, « Réforme et référendum, l’empêtrement sur la justice. Et Cartabia prévient : ‘’L’Europe nous observe’’. » : « ‘’C’est maintenant au tour du Parlement’’ a déclaré la ministre Cartabia à l’issue du Conseil des ministres d’hier qui a approuvé la réforme de la justice. Et même si la réforme n’est pas directement soumise aux financements européens, la ministre rappelle que l’Italie fait l’objet d’un ‘’très grand intérêt de la part de la Commission européenne’’. Le Parlement reste évidemment autonome et inconditionné, mais les décisions qui seront prises auront des répercussions plus importantes que ce peuvent imaginer les partis. La Ligue et Forza Italia insistent pour un tirage au sort ‘’tempéré’’ des candidats : un panel d’éligibles choisis au hasard à soumettre au vote des tribunaux. Cette proposition a été rejetée par la Ministre, car jugée inconstitutionnelle, mais l’axe de centre-droit de la majorité continue de la défendre. Italia Viva pourrait se joindre à eux comme le témoigne le soutien que Matteo Renzi a apporté cet été aux différents référendums léguistes et radicaux. On a déjà assisté à la formation d’une majorité alternative à celle de gouvernement en matière de justice : le centre-droit tout entier avec Italia Viva contre une minorité formée par le PD, LEU et le M5S. C’est donc aussi pour cela que la ministre Cartabia a rappelé que ‘’c’est désormais au tour du Parlement’’ mais que ‘’le gouvernement et la Ministre suivront attentivement tout ce qui sera fait.’’ »
PREMIER PLAN, Corriere della sera, d’A. Arachi, « La Cour rejette le référendum sur l’euthanasie. Ses défenseurs : nous insisterons. » : « Hier, les quinze juges de la Cour constitutionnelle se sont prononcés au sujet de la tenue d’un référendum sur la légalisation de l’euthanasie et ils ont établi que celui-ci ne pourra pas voir le jour car il ne présente pas ‘’la protection minimale constitutionnellement nécessaire de la vie humaine’’. La réaction de l’association ‘’Luca Coscioni’’ n’a pas tardé à arriver : ‘’c’est une terrible nouvelle pour les personnes qui subissent une situation insupportable, mais c’est également une terrible nouvelle pour notre démocratie.’’ a commenté Marco Cappato, à l’initiative du référendum pour lequel 1, 24 millions de signatures avaient été récoltées. Enrico Letta, Giuseppe Conte et Matteo Salvini ont déploré la décision de la cour constitutionnelle. ‘’Le rejet d’un référendum n’est jamais une bonne nouvelle’’ a commenté Matteo Salvini, actuellement engagé dans six référendum au sujet de la réforme de la justice. Aujourd’hui, la Cour examinera ces propositions de référendum ainsi que celui sur la légalisation du cannabis. Meloni, quant à elle, se range du côté des associations pro-vie et de la conférence épiscopale qui ont salué la décision prise par la Cour constitutionnelle. ».
ARTICLE, Sole 24 Ore, G. Pelosi « Le soutien de Draghi à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. »
ARTICLE, Corriere della Sera, F. Battistini « Draghi appelle Zelensky et Di Maio se rend à Kiev : L’Italie fera sa part dans l’action de dissuasion » : « Dans les négociations en cours sur la crise, les Français et les Allemands ont joué leur carte avec les missions de Macron et de Scholz. L’Italie non. Après quelques jours d’attente, le Président du Conseil M. Draghi a appelé le président Zelensky pour lui confirmer la position de l’Italie, avec le ‘’soutien ferme à l’intégrité territoriale de l’Ukraine et à sa souveraineté’’. Pendant ce temps, le chef de la diplomatie italienne Di Maio se rendait à Kiev pour rencontrer son homologue pour lui rappeler que l’Italie ‘’participera aux mécanismes de dissuasion décidés en coordination étroite avec les alliés de l’UE et de l’Otan’’. Les tensions entre le président ukrainien et Joe Biden sont montées d'un cran après la décision américaine de transférer son ambassade à Lviv, plus rassurante. Toutefois, les Européens n’ont pas suivi les Etats-Unis dans leur choix de déplacer leur ambassade à Lviv. Par ailleurs, Di Maio a déposé une gerbe au Mémorial de l’Holodomor, qui rend hommage aux victimes de la famine provoquée par Staline que le Parlement Européen considère comme un crime contre l’Humanité, mais pas les Américains. Le chef de la diplomatie ukrainienne a ainsi salué son homologue Di Maio : "Nous espérons que l'Italie sera en mesure de convaincre la Russie de résoudre la situation de manière pacifique", conclut le ministre ukrainien en regardant son ami italien : "Un ami qui est là pour vous lorsque vous êtes en difficulté, comme le font les vrais amis et les vrais alliés...". Ou plutôt un ami qui vous dit la vérité. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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