"Letta et Meloni se rendent visite depuis quelques temps."
22/12/2021
Italie. Revue de presse.
Certains soulignent également un recul de l’Italie dans la transition écologique pour face à la hausse des coûts de l’énergie : « L’énergie est trop chère, l’Italie aussi revient au charbon » (La Stampa), « Réouverture des puits italiens afin de contrer la hausse des tarifs » (Il Messaggero), « Nouveaux records pour l’électricité et le gaz, les coûts pour l’industrie s’envolent (+22%) » (Il Sole 24 Ore).
ARTICLE, Repubblica, d’E. Lauria, « Letta, un pacte Pd-5S et de bonnes relations avec Meloni pour arrêter Berlusconi » : « L’objectif commun de Meloni et Letta est de contrecarrer les ambitions de Silvio Berlusconi. C'est ce que disent, entre les dents, les sympathisants des uns et des autres. Le secrétaire démocrate a compris, depuis un certain temps déjà, que pour briser le front de centre-droit et déjouer la menace qui vient d'Arcore, il doit tout miser sur FdI. Le secrétaire du PD continue d’affirmer la méthode qu’il entend suivre : une large coalition qui parvienne à une présidence inspirée par des choix de neutralité en impliquant aussi les forces à l’opposition. D’autre part, les clarifications continues de Meloni au sujet de Berlusconi laissent entrevoir une adhésion peu enthousiaste de sa part. Avec tout le respect dû au noble père de la coalition, la jeune leader de la droite voit dans l'ascension de Berlusconi au Palais des Papes un obstacle à son propre avenir en tant de Présidente du Conseil car cela mettrait fin à son rêve d’élections anticipées et Draghi pourrait rester au gouvernement même après 2023. Mais malgré leurs chamailleries – Letta avait qualifié Meloni d’‘’invité d’honneur des franquistes de Vox’’ tandis que Meloni avait défini le leader démocrate de ‘’Rocco Casalino (communicant des M5S, ndlr) de Macron’’ – le mariage, consolidé par l'intérêt, se poursuit. Parce que Letta et Melon partagent une même vision sur de nombreux fronts : voulez-vous mettre la passion commune pour la majorité et la bipolarité ? Après tout, l'un légitime l'autre. On ne sait cependant pas si ce dialogue débouchera réellement sur une solution commune pour le Quirinal. Certes, avec sa rivale bien-aimée, Letta partage silencieusement l’intention de transférer Draghi au Quirinal, voire l'hypothèse d'élections anticipées qui lui permettraient de fidéliser ses élus, s'il n'y avait pas de résistance de la part des parlementaires sortants. Enfin, c’est également un jeu de positionnement. Parce que l'axe entre le secrétaire du Parti démocrate et la leader de FdI, en ce moment, fonctionne en miroir de celui entre Renzi et Salvini. Un défi pour voir qui est le plus transversal, dans le but ultime de ne pas cesser de compter. »
COMMENTAIRE, Repubblica, de C. De Gregorio, « Faites attention à ces deux-là. Le couple Meloni-Letta » : « C'est un peu comme dans ces mariages où elle apporte la dot et il apporte le titre, ou vice versa. Peu importe qui est riche et qui est noble, ce qui compte est qu'ils aient le même objectif en commun : le saut dans la société. Cela doit leur convenir à tous les deux, et c'est le cas. Voyons voir. Elle veut entrer dans le gouvernement, et lui aussi. Elle a un allié, Matteo Salvini, qui lui sourit le jour et qui, la nuit, réfléchit à la manière de l'éliminer de la course. Lui aussi, mais pire : il a un ancien allié nommé Matteo Renz> qui l'a déjà éliminé une fois du Palais Chigi. Elle est puissante mais pas assez autoritaire. Il est autoritaire mais pas assez puissant. Elle a besoin du titre de crédibilité démocratique qu'il peut lui donner, il a besoin du poids de ses voix pour éviter une défaite au Quirinal, et donc il n’exclut rien. Letta et Meloni se rendent visite depuis quelques temps, par exemple hier encore à la présentation d'un livre de Luciano Violante au titre éloquent Pedagogia politica. C'est là que les amis se mêlent, comme dans les fêtes, car le co-auteur du livre est Pietrangelo Buttafuoco, un écrivain et intellectuel aux sympathies nettement conservatrices, que Violante, dans cette histoire le dernier des communistes, voulait à ses côtés dans la Fondation Leonardo. Giorgia, quant à elle, a filtré le nom alternatif de Letizia Moratti. Enrico a prétendu ne pas y avoir pensé en premier et a dit, pourquoi pas, parlons-en. Mais alors pourquoi pas Gianni Letta, pour tout dire équivoque. Ou pourquoi pas Violante lui-même, qui était certes un peu diviseur mais toujours très bien relié aux principales structures de l'État. C'est à ce moment-là qu'Enrico Letta a dit que j'aurais aussi une candidate : Anna Finocchiaro, qui est très proche de Violante même si elle n'est clairement pas Violante elle-même. Giorgia aurait du mal à convaincre son propre peuple de voter pour elle, explique-t-il, elle serait donc une candidate phare. Et c’est là que l’histoire risque de s’assombrir. Mais nous ne voudrions pas d’une fin tragique, puisque cette histoire entre Meloni et Letta est un conte heureux. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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