Guido Crosetto, cofondateur de Fratelli d’Italia : "Pour les marchés, le Premier ministre doit rester en place. Mais Berlusconi est sérieux."
14/12/2021
Italie. Revue de presse.
Le plan sanitaire du gouvernement et notamment l’hypothèse de prolonger l’état d’urgence face à la hausse des contaminations fait la Une de la presse italienne ce matin : « L’état d’urgence sera prolongé de trois mois » - Draghi va de l’avant sur la prolongation. Record de prises de rendez-vous pour les plus petits : la campagne vaccinale pour les enfants de plus de 5 ans commence demain (Corriere della Sera), « L’état d’urgence encore jusqu’au mois de mars » - Draghi explique que les normes exceptionnelles seront prolongées jusqu’au 31 mars 2022. Le PD, le M5S et FI y sont favorables. Une campagne vaccinale pour les plus petits à deux vitesses : le Nord fait mieux que le Sud (La Repubblica), « Draghi prolonge l’état d’urgence jusqu’en mars » (La Stampa), « Covid, l’état d’urgence sera prolongé jusqu’en mars » - La montée de la courbe préoccupe, la décision pourrait être prise en conseil des ministres dès d’aujourd’hui (Il Messaggero), « L’échec du pass sanitaire : au vu du nombre de décès, en réalité les cas positifs seraient trois fois plus nombreux que ce qu’indiquent les statistiques » - Selon l’immunologue Crisanti, il y aurait également trop de cocktails de vaccins pour pouvoir établir une durée de couverture idoine (Fatto Quotidiano). Le quotidien turinois la Stampa titre en Une sur le débat sur la fin de vie : « Fin de vie, la honte de cet hémicycle vide » - Le texte, vidé de sa substance, arrive à la Chambre trois ans après l’aval de la Cour Constitutionnelle. Son adoption reste plutôt improbable.
Les JT couvrent essentiellement les opérations de secours à Ravanusa (Sicile) suite à une l’explosion en raison d’une fuite de gaz, l’hypothèse d’une prolongation de l’état d’urgence pour contrer la hausse des cas de Covid et le lancement de la vaccination pour les enfants de plus de 5 ans.
PREMIER PLAN, La Repubblica, « La décision de Draghi : prolonger l'état d'urgence jusqu'au 31 mars » : « Mario Draghi impose finalement la prolongation de l'état d'urgence pour trois mois supplémentaires, jusqu'au 31 mars 2022. Le Premier ministre voulait tourner la page, mais il a décidé de manière pragmatique - et essentiellement seul - que les conditions n'étaient pas réunies pour annoncer un retour à la normale. Comme annoncé hier par La Repubblica, le Conseil des ministres adoptera un décret ad hoc. En effet, il n'est pas possible de renouveler automatiquement l'urgence au-delà du 31 janvier 2022, date à laquelle expireront les deux ans du premier décret exceptionnel, établi à l'aube de la pandémie par l'exécutif de Giuseppe Conte. Le texte ne fait que geler la situation et les règles actuelles pour une période de trois mois. Ce qui le motive est clair : la course folle de la variante Omicron à travers l'Europe, qui promet de s'étendre à l'Italie dans les prochaines semaines, et les prochaines vacances de Noël, avec tous les risques qu’elles comportent. Aussi parce que, dans l'intervalle, le nombre de personnes infectées et le taux de positivité augmentent, tout comme le nombre d'admissions à l'hôpital et en soins intensifs. Et puis, bien sûr, il y a la politique. Il est clair que ceux qui ont l'intention de demander au Premier ministre de rester au Palais Chigi jusqu'en 2023 - abandonnant la tentation du Quirinal - seront renforcés par ce renouvellement de l’état d'urgence. Ce n'est pas une coïncidence si Forza Italia est en faveur de ce prolongement. Le Parti démocratique et le Mouvement y sont également favorables. Giuseppe Conte s'est également montré favorable à l'issue de ses entretiens avec M. Draghi. Et évidemment Roberto Speranza, qui a toujours été convaincu de la nécessité de ne pas baisser la garde. Bien sûr, Fedriga, qui dirige la Conférence des régions, est hostile à cette idée. Mais hier, Matteo Salvini a également fait preuve de souplesse : "Nous déciderons sur la base des données ».
RETROSCENA, Corriere della sera, de M. Guerzoni, « La décision de Draghi pour stopper l’augmentation des cas (et ce qui se cache derrière) » : « Finalement, à la suite de plusieurs évaluations et malgré l’opposition de certains gouverneurs et leaders de la majorité, le Président du Conseil a choisi de prolonger l’état d’urgence. Cette accélération des décisions s’explique par des raisons scientifiques mais également politiques. Il est vrai que l’Italie est moins frappée que d’autres pays par le variant Omicron, mais les admissions en soins intensifs ne font qu’augmenter. Le pic est prévu aux alentours de Noël. Ce n’est qu’en février que l’on devrait revenir à des chiffres moins alarmants, c’est-à-dire au niveau de novembre. Le premier message que Draghi envoie au pays est que ‘’la pandémie n’est pas terminée.’’. Il nous faudra résister au moins jusqu’au printemps. La décision du Président du Conseil sert également à mettre fin à l’instrumentalisation politique sur l’état d’urgence. Giuseppe Conte, à la sortie de son entretien avec Draghi, a déclaré que le Président du Conseil est fatigué des ‘’lectures détournées et dangereuses’’ de ceux qui font un lien entre les élections au Quirinal et la prolongation de l’état d’urgence. Le Ministre Speranza et Enrico Letta, qui poussaient pour une prolongation, se disent soulagés. Conte, initialement indécis, a finalement épousé et soutenu la décision de Draghi. Quant à Matteo Salvini, fièrement opposé, il choisit la voie de la modération : ‘’Attendons d’avoir les données, n’exprimons pas de jugements a priori.’’ ».
ARTICLE, Corriere della Sera, « Le gouvernement accélère sur la loi de finances, mais il n’y aura pas de médiation sur la grève » : « La première étape pour porter la loi budgétaire sur la dernière ligne droite concerne l’examen des amendements sur des sujets aussi sensibles que les réductions d'impôts, les factures élevées, les autorités locales et les écoles. Les amendements rédigés par le gouvernement devraient être déposés demain auprès de la commission du budget du Sénat, bien que cela ne soit pas acquis d'avance. Après tout, l'ensemble du processus d'approbation du budget est très en retard. Hier, la rencontre de près de deux heures entre M. Draghi et Giuseppe Conte, en sa qualité de leader du M5S, a permis d'intégrer les exigences définitives du Mouvement, notamment le super bonus pour les rénovations des bâtiments et la suppression de la contrainte de revenus pour les maisons individuelles et les chalets pour 2022. L'autre sujet d'actualité pour Draghi concerne les syndicats, en vue de la grève du 16 décembre. Pour l'instant, il n’a toujours pas prévu de leur parler avant cette date. Dans le calendrier des travaux, l'objectif était de transmettre le texte à la Chambre des Députés d’ici au 21 décembre, mais en fait il sera transmis après le 26 décembre. En d'autres termes, il y aura un délai serré pour éviter la reconduction provisoire de l’exercice actuel ».
ENTRETIEN, La Repubblica, de Guido Crosetto, cofondateur de Fratelli d’Italia « "Pour les marchés, le Premier ministre doit rester en place. Mais Berlusconi est sérieux" » : « "En ce moment, je parie sur Mario Draghi comme futur président de la République. Il n’a pas exclu l’hypothèse. Et puis parce qu'en dehors de l'Italie, dans la communauté financière, il est vu comme le garant de la stabilité. A l'un des deux postes, celui de premier ministre ou de chef d'État, Draghi devra être présent. Ce qui est sûr, c’est que cette fois, ce ne peut être un président issu du centre-gauche. Berlusconi a aussi le calibre pour accéder au Quirinal. Mais je pense que le centre-droit va d'abord essayer de comprendre s’il parviendra à avoir les voix nécessaires dans l'autre camp également. Giorgia est loyale : si Silvio peut s'en sortir, elle le soutiendra. Elle lui a donné sa parole. Si le vote était libre, Draghi n'aurait pas les voix nécessaires car le ventre du parlement craint la possible dissolution des Chambres. Si Draghi quitte la scène, la spéculation internationale va commencer, ce qui mettra en danger la stabilité du pays. À ce moment-là, les gens iraient chercher les députés avec des fourches. En raison d'une bureaucratie arriérée, nous ne sommes toujours pas assurés d'obtenir tous les fonds du PNRR, et toutes les réformes requises n'ont pas été réalisées. Giorgia est là où on s'attend à ce qu'elle soit. Un parti de droite qui parle de travail, de production, de défense de la natalité, de tradition, dur envers l'immigration clandestine, contre le revenu de citoyenneté, avec une position pro-européenne sans pour autant se renier. Un conservatisme à l'anglo-saxonne taillé dans le monde latin" ».
ARTICLE, Sole 24 Ore, B. Romano « Les mercenaires russes de Wagner figurent dans la liste noire des sanctions de l’UE. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
Guido Crosetto
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