Giorgia Meloni : "Le centre-droit a les voix pour être déterminant dans l’élection du Chef de l’Etat. Nous voulons un patriote et nous n’accepterons pas de compromis."
13/12/2021
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre sur la campagne vaccinale contre le Covid et sur le débat au sujet de la vaccination pour les plus petits : « Virus, augmentation des vaccinés et des guéris » - Voici le bilan du pass sanitaire renforcé. L’objectif des 5 millions de vaccins administrés a été atteint. Les antivax attaquent Draghi via les réseaux sociaux (Corriere della Sera), « Vaccination pour les plus petits : un parent sur deux est favorable » - D’après le sondage Euromedia Research, il y a plus de doutes dans les familles du Nord-Est de l’Italie ; 24% des familles n’ont pas encore décidé (La Stampa). « Latium, le pic du Covid sera atteint après Noël » (Il Messaggero). L’explosion à Ravanusa (Sicile) pour une fuite de gaz faisant plusieurs victimes est également citée « Gaz, le drame annoncé » - La recherche des survivants va de l’avant. L’ancienne canalisation de gaz est dans le collimateur (La Repubblica, Il Messaggero). Enfin, le débat autour de l’élection du Président de la République est aussi cité en Une et dans les pages intérieures, suite à l’appel lancé par la dirigeante de Fratelli d’Italia Giorgia Meloni pour l’élection d’un candidat de centre-droit « Meloni : au Quirinal, je veux un patriote. Berlusconi en est un » (Corriere della Sera), « Le défi de Meloni : un patriote au Quirinal » (La Stampa).
ARTICLE, Repubblica, de G. Vitale, « ‘’Un patriote au Quirinal.’’ Mais Meloni n’exclut pas l’hypothèse Draghi » : « Sa popularité dans les sondages, le dépassement de la Ligue et le fait qu’elle soit au coude-à-coude avec le PD comptent plus que le nombre réduit de parlementaires de son parti Fratelli d’Italia (FdI) pour Giorgia Meloni. Selon elle, ce sont les Italiens qui lui auraient confié la direction du centre-droit et c’est maintenant à elle de jouer sa carte dans le match du Quirinal. Hier, à l’occasion de la fin de la fête de FdI, ‘’Atreju’’, le sujet du Quirinal a finalement été abordé de façon explicite. À propos des élections de janvier, la leader de FdI a déclaré que le ‘’centre-droit a les voix pour être déterminant dans l’élection du Chef de l’Etat. Nous voulons un patriote et nous n’accepterons pas de compromis’’. Elle ne semble cependant pas exclure l’hypothèse de soutenir Draghi au Quirinal, ce qui faciliterait le retour anticipé aux urnes qu’elle souhaite tant. Les attaques envers le PD n'ont évidemment pas manqué : le parti guidé par Letta ‘’cherche un président de la République qui plaise aux Français […]. Le Palais Chigi est de facto le service de presse de l’Elysée et Letta est le Rocco Casalino [porte-parole du gouvernement et chef du service de presse sous les mandats de Conte, ndlr] de Macron’’ a déclaré Giorgia Meloni. Letta n’a pas manqué de répondre aux provocations : hier soir, il a partagé sur son compte Twitter une photo de l’ancien président de la République Sandro Pertini avec le hashtag ‘’patriote’’. Le message est clair : Pertini, président très populaire, garant pointilleux de la Constitution, était lui aussi un homme de centre-gauche. Un Résistant. Un antifasciste. ».
ARTICLE, Repubblica, d’I. Diamanti, « Une Italie présidentialiste. L’élection au suffrage direct plaît à 74% des Italiens » : « Un récent sondage effectué sous la direction de ‘’LaPolis’’ de l’Université d’Urbino et par Demos révèle que 3 Italiens sur 4 sont favorables à une élection directe du Président de la République. Le climat d’insécurité [sur le plan politique] pousserait les Italiens à se rassembler autour d’une autorité. Et comme le montre un autre sondage Demos, le président préféré des Italiens serait Mario Draghi, suivi de Silvio Berlusconi et Sergio Mattarella. Cette tendance vient de loin, depuis que la politique s’est personnalisée. Et cette tendance se retrouve également au sein des institutions gouvernementales et étatiques. D’autre part, c’est bien le Chef de l’Etat qui a appelé Mario Draghi au poste de chef du gouvernement. C’est lui qui ‘’rassure’’ en ces ‘’temps difficiles’’ et qui est le ‘’garant’’ de l’Italie auprès de l’UE, laquelle est devenue de plus en plus populaire chez les Italiens. Il s’agit de changements ‘’de fait’’ mais qui ont des répercussions institutionnelles, comme en témoigne la redéfinition du rôle du Parlement par le recours croissant à des décrets-lois. Et c’est ainsi que l’on parvient à une très large majorité favorable à une République au système présidentiel ou semi-présidentiel. Cependant, le soutien au modèle ‘’présidentialiste’’ varie en fonction de certains facteurs, notamment l’orientation politique. Chez les électeurs de Forza Italia (93%), de la Ligue (91%) ou de FdI (88%), le soutien à ce scénario est quasi unanime. Il est également très large chez ceux qui votent pour le M5S (79%). Il est moins populaire au sein de l’électorat du PD, s’élevant à 61%. Cela s’explique également par le degré de personnalisation de tel ou tel parti : il est maximal chez FI, parti personnalisé par excellence, mais également au sein de la Ligue et de FdI, où les électeurs s’identifient à leurs leaders. Le M5S peut se qualifier de parti polycéphale pour avoir, après Beppe Grillo, connu plusieurs leaders, de Luigi Di Maio à Giuseppe Conte. Quant au PD, qui avec Renzi était devenu le parti de celui-ci, il est redevenu un parti classique. Letta est certes un leader, mais il est moins sur le devant de la scène et centralisateur. Il apparaît cependant évident que dans ce pays politiquement dépaysé, la perspective d’une République présidentielle ne déplaît pas. Elle est de fait déjà présente et à l’œuvre.»
SONDAGES, La Stampa, A. Ghisleri « Les intentions de vote au 5 décembre » « D’après Euromedia Research, avec un sondage effectué le 5 décembre, voici les partis qui ont vu leur bassin de voix augmenter : le PD (20,9%, soit +0,4 points), Fratelli d’Italia (19,5%, soit + 0,5 points), la Ligue (18,4%, soit + 0,3 points), Forza Italia (8,3%, soit + 0,3 points) Azione (4,2%, soit +0,2 points) et Italia Viva (2,3% soit +0,1 points). Les autres partis baissent légèrement, notamment le M5S (15,5%, soit -0,7 points), Articolo 1 (1,8%, soit -0,2 points), +Europa (1,5%, soit -0,3 points), les Verts (1,4 %, soit -0,3 points) et Sinistra Italiana (1,3%, soit -0,3 points). Le premier parti italien demeure celui des indécis : 37,5%, soit +0,9 points. »
ARTICLE, Corriere della Sera F. Basso « Plus de renvois de migrants vers les pays de première entrée : les craintes sur la nouvelle norme Schengen » - La proposition de la Commission inquiète l’Italie et l’Espagne : « Il y a un sujet qui divise les pays de l’Union plus que le Pacte de Stabilité. Il s’agit de la réforme du code des frontières Schengen - qui fixe les règles permettant aux personnes de traverser les pays de l'UE sans contrôle aux frontières et qui s'applique également aux frontières extérieures - et qui est extrêmement délicate car elle impacte également les migrations secondaires (les déplacements d’un pays de l’UE à l’autre pour les demandeurs d’asile). La proposition de la Commission, à laquelle travaille la commissaire pour les affaires intérieures Ylva Johansson, prévoit des changements potentiellement conflictuels, dont le renforcement du retour des migrants irréguliers vers les pays européens de première entrée. Une proposition qui pourra difficilement recueillir l’accord de l’Italie et d’autres pays comme l’Espagne. La nouvelle proposition, qui a pour but premier de dissuader les États européens de réintroduire des contrôles aux frontières s'ils ne sont pas nécessaires (ils sont actuellement en place dans six pays), viserait également à renforcer le retour des migrants irréguliers dans les pays de première entrée. Il s'agit d'une question essentielle pour des pays comme la France, l'Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique, qui doivent gérer le plus grand nombre de demandes d'asile en Europe. Le bras-de-fer se situe entre les pays de première entrée et de destination : les premiers exigent une solidarité que les seconds croient déjà assurer. C'est pourquoi les négociations sur le nouveau Pacte sur les migrations et l'asile sont au point mort. Ce n’est pas un hasard si le Président Macron, en présentant le programme de la présidence tournante de l’UE, a placé la réforme de Schengen parmi ses priorités. L’élection présidentielle en France se jouera aussi sur la question migratoire. Pour l’Italie, une approche globale de la question des migrations, telle qu'elle est abordée dans le nouveau pacte sur les migrations, est cruciale afin de mobiliser les différentes responsabilités. Ce texte très clivant arrive deux jours avant le Conseil européen ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
Giorgia Meloni lors de l'Atreju 2021
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