"Salvini est irrité par la stratégie de Forza Italia. Les convoitises sur le Quirinal divisent les alliés."
06/12/2021
Italie. Revue de presse.
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de R. Frignani, « Des transports aux restaurants, des unités spéciales chargées des contrôles. »
PREMIER PLAN, Repubblica, de M. Bocci, « Le pass sanitaire monte dans les bus et les métros. Des agents mobilisés pour le contrôle. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Savelli, « La campagne de vaccination connait une accélération portée par l’administration des doses de rappel, ‘il y a des stocks encore pour deux semaines’.»
ARTICLE, La Repubblica, E. La « Salvini est irrité par la stratégie de Forza Italia. Les convoitises sur le Quirinal divisent les alliés » : « Le dirigeant de la Ligue préfère ne pas commenter les déclarations du vice-président de Forza Italia, A. Tajani [‘’Seul Draghi peut maintenir l’unité du gouvernement, il doit poursuivre son mandat jusqu’en 2023’’]. Et s’il ne veut pas commenter, c’est en raison de ce qui se profile derrière ces propos : une tentative de favoriser l’élection de Berlusconi au Quirinal. Salvini a déjà promis son soutien à la candidature du « Cavaliere », mais veut aussi jouer un rôle central dans les négociations. De manière officielle, Salvini veut préserver l’unité de la droite mais il sait aussi que pour élire un Président de la République, il faut un consensus large. C’est pourquoi il ne partage pas l’idée de Forza Italia de barrer la route à une élection de Draghi au Quirinal. Salvini, tout comme Letta, Conte et Renzi, sait que le nom de l’ancien banquier de la BCE est le plus populaire aujourd’hui. Le problème est que pour faire élire Draghi, il faut d’abord assurer aux députés et aux sénateurs qu’il n’y aura pas d’élections anticipées le lendemain de ce scrutin. Même si pour le dirigeant de la Ligue, l’idée n’est pas en elle-même si mauvaise. Autrement, il n’est pas impossible que la Ligue rejoigne Fratelli d’Italia dans l’opposition si Franco ou Cartabia devaient remplacer Draghi au Palais Chigi. Le risque d’une impasse institutionnelle demeure élevé. Giorgia Meloni veut elle aussi jouer un rôle central et a lancé un meeting de Fratelli d’Italia qui durera sept jours et qui recevra environ une centaine d’invités dont plusieurs ministres et dirigeants de parti ».
ENTRETIEN, La Repubblica, d’Antonio Tajani, vice-président de Forza Italia « Seul Draghi peut préserver l’unité du gouvernement » : « ‘Sur Draghi, je pense que personne d’autre n’a le prestige et la capacité de négociation nécessaires pour diriger un gouvernement d’unité nationale. Il s’agit d’une majorité hétérogène qui s’est formée avec l’objectif principal de vaincre la pandémie et préparer le plan de relance. Seule une personnalité comme Draghi peut faire travailler ensemble Salvini, Letta, Renzi et Bersani. Et cela d’autant plus qu’à l’approche de la fin naturelle de la mandature, chaque parti voudra marquer sa propre identité. Nous devons arriver jusqu’en 2023 car l’urgence n’est pas terminée et nous ne pouvons pas renoncer à Draghi. Je dis cela indépendamment de celui qui ira au Quirinal. Vous savez ce que je pense : outre Draghi, Berlusconi est le seul en mesure d’être élu Chef de l’Etat. Ce sont les sondages qui le disent. Il y a de plus en plus de gens qui considèrent Berlusconi en tant que personnalité impartiale qui travaille pour l’intérêt national, un entrepreneur et un homme de sport. Par ailleurs, à ce stade Berlusconi n’a fait que sourire à ceux qui ont proposé cette solution [sa candidature ; ndt.]. Il est encore trop tôt pour en parler mais nous souhaitons une candidature soutenue par l’ensemble du centre droit. »
ARTICLE, La Repubblica, de G. Vitale « A la Chambre, Conte en lice sur le siège de Gualtieri, avec la bénédiction du Parti démocrate » : « Il ne s’agit pour le moment que de rumeurs mais l’annonce officielle ne devrait pas tarder : Giuseppe Conte pourrait bien être le candidat représentant le centre-gauche aux élections partielles à Rome, prévues le 16 janvier, historiquement considérée comme une forteresse démocrate. Il s’agit d’une candidature pensée afin de renforcer l’alliance entre les démocrates et le Mouvement 5 Etoiles, notamment en vue de la désignation du Président de la République. Mais Carlo Calenda est prêt à défier l’ancien Président du Conseil Giuseppe Conte dans sa conquête du siège laissé vacant par le nouveau maire de Rome Roberto Gualtieri. L’idée viendrait du PD et les principaux membres du parti y seraient tous favorables, Letta, Zingaretti, Franceschini, et naturellement Gualtieri, mais aussi Speranza de LeU. Giuseppe Conte a demandé du temps avant de se prononcer publiquement et, en attendant, le Mouvement ne fait aucun commentaire. Le défi n’est pas évident, surtout sans l’approbation de l’ancien démocrate et leader d’Azione, Calenda, qui refuse catégoriquement d’apporter son soutien et devrait donc annoncer le candidat de son parti dans les prochaines heures. Il dénonce une ‘’soumission du PD vis-à-vis du Mouvement 5 Etoiles’’. Ses proches affirment qu’il est prêt à défier personnellement Conte. Une possibilité qui pourrait remettre en cause la décision des 5 Etoiles, lesquels semblent désormais hésiter. Il semblerait que le parti de Renzi ne soit pas particulièrement favorable non plus, certains demandant une ‘’candidature réformiste afin d’empêcher la droite de gagner. »
SONDAGE, Repubblica, d’I. Diamanti, « Des alliances plus difficiles à gauche. Dans le panorama politique, la droite est plus reconnaissable. » : « Concernant les élections du président de la République, un récent sondage Demos révèle que Draghi est le candidat favori des Italiens, mais qu’il n’est préféré que par une minorité. On est bien loin de la première République, lorsqu’au gouvernement centriste de la DC s’opposait le PCI devenu imprésentable à la suite de la chute du mur de Berlin. Berlusconi aussi avait recréé une opposition similaire, entre les siens et les ‘’héritiers du PCI’’, comme il définissait le centre-gauche. Mais ce mur aussi est tombé, et depuis, le panorama politique italien apparaît instable et orphelin de références politiques. Ainsi, depuis un an, le pays est gouverné par un Président du Conseil sans parti ou orientation politique, soutenu par une majorité quasi-unanime. Un gouvernement de presque tous mais privé de centre. Aujourd’hui, moins de 10 % des électeurs se reconnaît dans le centre. Les sondés préfèrent se situer à droite ou à gauche, mais surtout ‘’en dehors’’. Ce n’est pas un hasard si, depuis une dizaine d’années, on a vu s’imposer des leaders et des partis qui se présentent comme « anti-politiques ». Et voilà donc qu’au sein de l’espace politique, ce n’est qu’au centre-droit que se distinguent des références précises. Ainsi, la candidature de Berlusconi apparait comme une stratégie vouée à souder des rapports instables. Quant à la gauche, engagée dans un projet de refondation du PD, elle apparaît moins unie : chez les électeurs de ce dernier parti, la sympathie envers le M5S reste assez limitée. Quant au parti de Matteo Renzi, Italia Viva, sa position reste floue. Proche du centre, il regarde avec attention du côté de FI pour construire une base moins précaire et limitée que son ‘’parti personnel’’ actuel. Il peut cependant profiter d’un système politique fragmenté et instable et il l’a déjà fait lorsqu’il a provoqué la crise de gouvernement qui a mené à la fin du précédent gouvernement et à la formation de l’actuel.»
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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