"Que se passera-t-il dans la deuxième quinzaine de janvier, lorsque le vote pour le Président de la République aura lieu ?"
03/12/2021
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre largement sur les nouvelles mesures pour contrer la pandémie qui entreront en vigueur le 6 décembre ainsi que celles adoptées dans les autres pays de l’UE : « Hôpitaux, la pression monte » - Les admissions en soins intensifs augmentent. Record de vaccins injectés. La campagne vaccinale pour les enfants commencera le 16 décembre. Toute l’Europe est en zone rouge sauf l’Italie et l’Espagne (Corriere della Sera), « L’Europe des vaccins obligatoires » - Après l’Autriche, l’Allemagne aussi imposera le vaccin. Pour le Palais Chigi, la question se posera pour les travailleurs à partir du mois de janvier. Les nouveaux cas positifs augmentent : environ 17 000 en 24 heures (La Repubblica), « Zaia : nos agences sanitaires locales n’effectueront pas de test de dépistage pour les antivax » - Le président de la Région Vénétie choisit la ligne dure mais s’oppose à l’introduction de l’obligation vaccinale (La Stampa), « Covid, l’Allemagne impose le confinement pour les antivax » (Sole 24 Ore), « Bus et locaux publics, voici le plan pour les contrôles » - Les vigiles et les forces de l’ordre seront déployés. Le président du premier syndicat patronal demande que le pass sanitaire différencié soit étendu à tous les travailleurs (Il Messaggero), « Merkel fait l’éloge de l’Italie sur sa gestion de la pandémie » - Pass sanitaire différencié : voici les nouvelles règles pour les contrôles (Il Giornale). Enfin, le quotidien romain Il Messaggero publie en Une l’entretien du commissaire européen pour l’Economie Paolo Gentiloni « Le Pacte de stabilité sera moins rigide ».
PREMIER PLAN, Il Messaggero, de M. Evangelisti, “Il y aura davantage de contrôles : plus d’agents dans les bus, les transports et les restaurants. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, de Stefano Folli, « Une voie rationnelle pour un nouveau mandat de Mattarella » : « Un épisode mineur, sauf pour les personnes directement concernées, s'est déroulé hier au Sénat, confirmant le climat peu serein dans les rangs de la majorité. Le jeu des "franc tireurs" a empêché le président de la Lazio, Lotito, d'obtenir justice pour le siège auquel il aspire depuis longtemps. Toutefois, lors du vote à bulletin secret, les décisions prises par le comité chargé des désignations ont été annulées et l'affaire est devenue houleuse. Or, au-delà des raisons et des torts, le fait est que les relations entre le PD et Italia Viva, alliés dans la majorité qui soutient Draghi, sont usées au point de ne plus tenir, même sur une question aussi mineure. La question est inévitable : que se passera-t-il dans la deuxième quinzaine de janvier, lorsque le vote pour le Président de la République aura lieu ?A présent, on a perdu l'ancienne discipline dans les partis. Il est vrai que les parlementaires n'ont, comme on le sait, aucune envie d'être renvoyés chez eux en cas de dissolution anticipée des chambres. Tout comme il est vrai - et ici Enrico Letta a raison - que le législateur aurait peu de chances de survivre à l'effondrement de la grande majorité qui soutient Draghi. Imaginer un grand accord de type Ciampi semble pour l'instant un exercice louable mais futile tant les inconnues sont nombreuses sur le M5S, le PD, le jeu d’Italia Viva. Berlusconi ne renoncera certainement pas à jouer un rôle de premier plan dans ce qui pourrait être la dernière étape importante de sa vie politique. Garder le centre-droit attaché à sa candidature ne le mènera pas au Quirinal - il le sait au fond de lui - mais cela lui permettra d’être l'interlocuteur du centre-gauche pour toute solution réaliste. Il faudra passer par lui, plus que par Salvini ou peut-être Giorgia Meloni. La voie à suivre ne serait pas un renouvellement pur et simple du mandat de Mattarella, auquel le président est opposé, mais un accord sur le projet de révision constitutionnelle qui supprimerait le semestre blanc et interdirait en même temps la réélection du président en exercice. S'il y a un accord de principe sur le projet de loi qui est déjà au Sénat, Mattarella pourrait rester en fonction jusqu'à la fin du processus, qui coïncide plus ou moins avec la fin de la législature en 23. La modification de la Constitution sur ce point précis justifierait sa démission. »
ARTICLE, Corriere della Sera, « Renzi et Toti tissent leur toile en vue de l’élection au Quirinal » : Matteo Renzi, amateur de vitesse et de tactique parlementaire, veut s’occuper du vote à la présidentielle. Les rencontres entre Italia viva et Coraggio Italia, la formation dirigée par le gouverneur de la Ligurie Giovanni Toti et le maire de Venise Luigi Brugnaro, se succèdent. L'ancien premier ministre est en bons termes non seulement avec le premier citoyen de la capitale vénitienne, mais aussi avec le maire de Gênes, Marco Bucci, qui est lié à Toti. Les trois sont en contact et se consultent mutuellement. Davide Faraone et Gaetano Quagliariello, au Palazzo Madama, Maria Elena Boschi et le président des députés de Coraggio Italia Marco Marin, à Montecitorio, travaillent sur l'idée d'une fédération entre leurs groupes respectifs. Une fédération qui n'a pas (encore) de valeur politique, mais qui devrait naître en fonction de l'élection du successeur de Sergio Mattarella : elle regrouperait de plus de soixante-dix grands électeurs. Un groupe parlementaire pas indifférent, au cas où, en janvier, pour choisir le nouveau président de la République, on procéderait au quatrième tour de vote, c'est-à-dire celui où la majorité des deux tiers exigée par la Constitution n'est plus nécessaire et où plus de soixante-dix voix pourraient faire la différence. Pour Renzi, "le centre existe déjà. Quelqu'un la représentera. J'aimerais qu'il s'agisse d'un centre pluriel, comme l'a fait Macron en France. Mais cet espace existe déjà et sera déterminant lors de la prochaine législature. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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