"Salvini attaque Meloni et suspend le projet de groupe unique de la droite européenne."
02/12/2021
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre largement sur l’avis favorable de l’agence italienne du médicament (AIFA) à la vaccination pour les enfants de 5 à 11 ans et l’appel de la Commission Européenne à débattre sur l’obligation de vaccination au vu du nombre élevé de personnes non vaccinées dans l’UE: « Feu vert pour la vaccination des enfants » - L’AIFA autorise le vaccin. Le nombre de cas positifs augmente, hier le seuil des 100 victimes par jour a été franchi. L’armée sera mobilisée devant les écoles pour les tests de dépistage. Von der Leyen favorable à l’obligation vaccinale dans l’UE (Corriere della Sera), « Il faut que l’Europe débatte sur l’obligation vaccinale » - Von der Leyen lance un appel pour en discuter. L’AIFA donne son feu vert à la vaccination pour les enfants, les premières injections commenceront avant Noël (La Stampa), « Covid, plus de 100 victimes » - Vaccins, c’est le tour des enfants (Fatto Quotidiano). Les prévisions de croissance de l’OCDE et la hausse du coût de l’énergie sont également citées « Reprise économique, l’Italie est la locomotive » - L’économie italienne connait une croissance à +6,3%, grâce à la poussée de l’industrie et à l’augmentation de la consommation. Mais l’inflation et la pandémie mettent en danger la reprise (La Repubblica), « Noël, les achats marqués par l’inflation » - Flambée des prix pour les familles. Le gouvernement cherche 2 milliards pour faire baisser le coût de l’énergie (Il Messaggero).
Les JT couvrent essentiellement l’avis favorable de l’agence italienne du médicament (AIFA) à la vaccination pour les enfants de 5 à 11 ans, les déclarations de l’OMS sur le variant Omicron, l’appel de la Commission Européenne à débattre sur l’obligation vaccinale et la confirmation de la part du gouvernement du projet d’abonder le fonds pour aider les familles les plus démunies face à la flambée des prix de l’énergie.
ARTICLE, La Repubblica, M. Bocci « L’administration des vaccins pour les enfants commencera le 13 décembre dans des centres spécialisés. L’AIFA rassure : les vaccins sont sûrs » : « L’agence italienne pour le médicament a donné son feu vert. En Italie aussi il sera enfin possible d’utiliser le vaccin Pfizer pour les enfants âgés de 5 à 11 ans. La campagne peut ainsi commencer mais il faudra attendre que le producteur livre à l’Italie les doses. Von der Leyen a annoncé qu’elles arriveront en Europe le 13 décembre, ce qui veut dire que la campagne en Italie pourrait commencer vers le 23 décembre. Le ministère de la Santé commencera sa campagne de communication pour convaincre les parents de faire vacciner leurs enfants, avec la participation des pédiatres. Certaines régions, comme le Latium, ont déjà prévu des centres de vaccinations dédiés exclusivement aux enfants. Le rappel sera fait après trois semaines. La vaccination des enfants sera faite sur la base du volontariat et il n’y aura pas de pass sanitaire. Matteo Salvini, pour sa part, a déjà répété que ‘’ce sont les parents qui décideront’’. Hier le seuil des 15 000 contagions a été franchi, chiffre qui n’avait pas été atteint depuis le 22 mai. On a comptabilisé 103 décès, un triste record qui n’avait pas été atteint depuis le 28 mai. »
ARTICLE, La Repubblica, « Les confidences de Di Maio sur la transition vers un duo Draghi-Franco » : « Selon des sources diplomatiques, lors d'un sommet international, le ministre des Affaires étrangère, Luigi Di Maio, s'est laissé aller à une confidence avec certains interlocuteurs, eux-mêmes diplomates : Mario Draghi travaillerait à une transition avec Daniele Franco. L'actuel Premier ministre irait au Quirinal, le ministre de l'Économie s'installerait au Palais Chigi. Selon les confidences des diplomates, l'objectif du chef du Trésor serait de permettre au gouvernement de tenir au moins jusqu'en septembre 2022. Un objectif minimal, étant donné que la législature expire au printemps de l'année suivante. Aujourd'hui, en attendant, Franco sera à Strasbourg pour la commémoration de Valéry Giscard d'Estaing. C'est Emmanuel Macron qui a invité les chefs d'État et de gouvernement. Ursula von der Leyen, Charles Michel et David Sassoli seront présents pour les institutions européennes. Pour l'Italie, le ministre sera là pour démontrer le lien de confiance qui le lie au Premier ministre. Le scénario confié par Di Maio reste une option qui n'est pas sans inconnues. Il y en a trois en particulier : c'est un schéma qui risque de mettre en cage le Pd dans un accord d'unité nationale dont Salvini pourrait se défaire peu après, en revenant s'allier à Giorgia Meloni en vue des élections législatives. Et encore : le M5S, qui se sont publiquement prononcés en faveur du maintien du Premier ministre au Palais Chigi, soutiendront-ils cette hypothèse ? Et enfin : le ministre du Trésor aurait-il la force de gérer une majorité qui va de la Ligue au Parti démocrate, et que Draghi lui-même a parfois du mal à contenir ? »
COULISSE, Corriere della Sera, M.T. Meli « Quirinal, la nouvelle stratégie de Letta après les doutes sur la solidité des 5 Etoiles » : « Enrico Letta avait assuré ne pas vouloir évoquer le sujet du Quirinal avant janvier et il avait invité les autres dirigeants à faire de même. Mais hier, pendant l’émission télévisée Carta Bianca (Rai Tre), il a fini par comprendre qu’un silence prolongé pourrait avoir des effets négatifs. Il a déclaré que ‘’si l’on n’arrive pas à trouver une majorité large pour s’entendre sur le nom du futur président de la République, le gouvernement risque de tomber’’. Ce qui signifie une ouverture du PD au scénario prévoyant l’arrivée de Mario Draghi au Quirinal si ce dernier se portait candidat. L’avis de Letta pourrait être lourd de conséquences. Tout d’abord, il s’agit de la fin de l’hypothèse d’une majorité Ursula (PD, M5S et FI) désignant le futur président. Letta a compris qu’il ne pouvait pas faire pleinement confiance au M5S et il sait que les voix d’Italia Viva de Renzi restent indispensables. Mieux vaut alors laisser le temps à Giuseppe Conte de renforcer son leadership auprès des 5 Etoiles. Mais au sein du PD, tout le monde n’est pas du même avis, à commencer par Goffredo Bettini. »
ARTICLE, La Repubblica, « "Il y a trop d'égoïsme de la part des partis" : Salvini attaque Meloni et suspend le projet de groupe unique de la droite européenne » : « Matteo Salvini, en fin de compte, prend acte que son projet ne décolle pas : le groupe unique de la droite européenne a été gelé, celui qui aurait permis - selon les intentions du leader - la participation de la Ligue et de Fratelli d'Italia avec, entre autres, les formations de Marine Le Pen et Viktor Orban. "Il est nécessaire que les solutions mûrissent et que les égoïsmes et les peurs, tant partisans que nationaux, soient dépassés", rapporte un communiqué de la Ligue. Il s'agit d'une attaque claire contre les "cousins" de Giorgia Meloni, qui se sont opposés aux plans de Salvini dès la première minute, travaillant main dans la main avec les Polonais pour que le groupe conservateur (ECR) ne soit pas dissous. En fin de compte, ces travaux ont abouti à un signal clair de la part des Polonais du Pis, le parti au pouvoir à Varsovie, qui souhaitaient conserver un rôle central au sein de l'ECR. Dans la perspective des élections de mi-mandat, toutes les délégations nationales du groupe se sont accordées sur la décision de nommer l'eurodéputé polonais Kosma Zlotowski comme candidat du groupe à la présidence du Parlement européen, confirmant les vice-présidents Ryszard Antoni Legutko, également membre éminent du PIS, et Raffaele Fitto de Fratelli d'Italia. Les conservateurs se protègent donc et, avec la confirmation que les représentants du Pis conservent les plus hauts postes, ils envoient un message clair à Salvini, Orban et Le Pen : le groupe Ecr n'est pas en cause, pas de groupe unique. Pour les conservateurs, cependant, il y aura des formes possibles de collaboration avec d'autres partis et mouvements de la droite européenne. Salvini marque le pas : il n'ira pas au sommet de Varsovie organisé par le parti du Premier ministre Morawiecki (qui aurait dû valider la naissance d'un groupe unique). Toutefois il n'abandonne pas le projet mais marque une pause : "La Ligue - dit le communiqué - continue à travailler pour un centre-droit gagnant et une alternative à la gauche en Italie et en Europe". Dès que les conditions seront réunies, Matteo Salvini effectuera une tournée de quelques capitales européennes. Même si le coordinateur de Forza Italia, Antonio Tajani, profite de l'impasse pour lui tendre la main : "Si quelqu'un, je pense à la Ligue, décide à l'avenir de vouloir se rapprocher du PPE, nous ferons tout notre possible pour aider cette démarche. Mais jusqu'à présent, dit l'ancien président du Parlement européen, on ne nous l'a pas demandé. »
TRIBUNE, Repubblica, de Luigi Di Maio, ministre des affaires étrangères, « La Méditerranée doit redevenir un espace de dialogue » : « Du 3 au 4 décembre, Rome accueillera la septième édition des Med-Dialogues, une initiative promue par le ministère des Affaires étrangères et par l'Ispi, qui s'est désormais imposée comme le principal événement international consacré à la Méditerranée élargie, une zone d'une extraordinaire importance géopolitique allant du Sahel aux Balkans, de l'Afrique du Nord au Golfe Persique, et où notre pays occupe une position centrale. La Conférence représente le point culminant d'un parcours qui nous accompagne tout au long de l'année, visant à développer et à maintenir vivante la réflexion sur les principaux défis auxquels la région est confrontée, dans la conscience que la complexité des dynamiques en cours et le haut degré d'interconnexion mutuelle exigent un effort continu d'étude et de dialogue. L'édition de cette année s'intitule « Leveraging Transitions » : un titre né de la nécessité de tirer parti des différentes transitions que nous traversons sur les plans politique, social, économique, énergétique et numérique. Pensez à la transition verte et à la manière dont elle accroît la centralité de la Méditerranée pour la sécurité énergétique ; ou à la transition numérique, catalyseur de modernisation, d'intégration et de compétitivité des deux côtés. La gestion des transitions dans un monde interdépendant exige un effort collectif et un renforcement de la coopération. La Méditerranée est historiquement un espace de dialogue et d'échange. Nous souhaitons la construction d'un "Agenda positif", qui considère la Méditerranée non pas comme un épicentre de crise, mais reconnaît son extraordinaire potentiel, avant tout comme une plateforme matérielle et idéale pour relier l'Europe, l'Afrique et l'Asie, unies dans un seul macro-continent. Les rivalités idéologiques, la concurrence pour le contrôle des ressources et l'émergence de nouvelles crises en plus de celles qui sont depuis longtemps non résolues ne doivent pas limiter nos efforts, mais plutôt les renforcer afin de contrer les dynamiques négatives. Dans cette optique, ces dialogues constituent une pièce importante de la mosaïque plus large de l'action de l'Italie pour l'avenir de la région méditerranéenne, fondée sur la volonté de protéger et de gérer, de manière partagée, les "biens communs méditerranéens" : environnement, mer (économie bleue), recherche et innovation numérique, diplomatie scientifique et culturelle, mobilité, santé. Ce sont ces mêmes questions qui sont au cœur du "Nouvel agenda pour la Méditerranée" de l'Union européenne, que l'Italie a inspiré et soutenu avec conviction, afin de relancer le partenariat entre l'UE et son voisinage méridional en stimulant une relance verte, numérique, résiliente et équitable. Enfin, avec les Dialogues, l'Italie revient au centre de la Méditerranée, la "mer entre les terres", en promouvant un programme positif pour contribuer, dans un esprit de partenariat, à surmonter les nombreux problèmes qui affectent encore la région, en s'appuyant sur le dialogue et la coopération. Cette approche est l'héritière d'une importante tradition diplomatique italienne, promue depuis la Seconde Guerre mondiale par de nombreuses personnalités de tout l'arc constitutionnel et redevable de la précieuse contribution - unique et internationalement appréciée - des réflexions de nos universités et centres de recherche, qui sont également à l'avant-garde dans la transformation de la Méditerranée en une zone de prospérité partagée. »
(Traduction : ambassade de F<rance à Rome)
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