"Draghi assalli par des pressions venues de toute la majorité l’invitant à rester Président du Conseil."
29/11/2021
Italie. Revue de presse.
Les JT couvrent essentiellement le variant Omicron et le G7 extraordinaire sur la Santé d’aujourd’hui, le plan de vaccination, qui connait une hausse des injections (+40%), le passage du Frioul-Vénétie-Julie en zone jaune et les tensions entre le Royaume-Uni et la France sur les flux migratoires dans la Manche.
ARTICLE, La Stampa, L. Mon. « Loi de finances, Draghi va de l’avant » - Le Président du Conseil entame les premiers pourparlers avec tous les partis afin d’éviter d’éventuelles surprises au Parlement : « Afin d’éviter la cacophonie, le Président du Conseil tente une nouvelle entente sur la loi de finances face à une majorité de plus en plus divisée, avec l’espoir de mettre le texte à l’abri d’un possible mouvement de dernière minute des partis réfractaires au moment du vote. C’est surtout le centre droit qui est en train de faire monter les enjeux. Berlusconi a annoncé que Forza Italia demandera l’extension du bonus pour les travaux de rénovation également pour les villas et les structures sportives outre un autre moratoire sur les avis d’impôts non payés. Matteo Salvini, pour sa part, provoque la colère du M5S en continuant à demander de déplacer une partie des fonds prévus pour le revenu de citoyenneté en faveur du fonds censé aider les familles face à la hausse du prix de l’énergie. Visiblement, Draghi écoutera les demandes des partis tout en répétant que les aides, à hauteur de 600 millions, ne seront pas pour autant augmentées. Le sénat devra se prononcer d’ici le 20 décembre pour permettre une adoption rapide à la Chambre avant la date butoir du 31 »
ENTRETIEN de Silvio Berlusconi, Corriere della sera, « ll faut continuer d’avancer avec ce gouvernement. Draghi est un atout. Un tournant pour l'environnement est nécessaire » : « Face à la pandémie, nous avons été les premiers à proposer un gouvernement ouvert à toutes les forces du pays. Pour une fois, les indicateurs sanitaires et économiques italiens sont meilleurs que ceux d’autres pays européens. Concernant le variant Omicron, il faut rigoureusement appliquer les instruments dont nous disposons et il est nécessaire d’accélérer sur la troisième dose. Je suis persuadé que ce gouvernement doit rester en place jusqu’en 2023. Draghi est une ressource pour la nation. Du reste, c’est moi ai voulu qu’il occupe la place de gouverneur de Bankitalia et ensuite de président de la BCE. Il est trop tôt pour parler de son avenir ainsi que du mien. Je comprends les réserves de mes alliés, au sujet du Traité du Quirinal mais il faut regarder vers l’avenir. C’est dans la logique des choses que deux pays fondateurs de l’UE renforcent leurs liens, surtout après le Brexit. La question environnementale est absolument centrale, et même des pays comme la Chine le reconnaissent. J’espère que l’engagement de mettre fin à la déforestation d’ici 2030 sera respecté. En tant que pays ‘’de transformation‘, nous ne pouvons pas accepter que notre système industriel ne soit pas intégré dans les logiques d’innovation orientées vers plus de durabilité. Évidemment, la transition doit être accompagnée des ressources et nous en disposons grâce à l’Europe. »
ARTICLE, La Repubblica, de T. Ciriaco, « Draghi assalli par des pressions venues de toute la majorité l’invitant à rester Président du Conseil ; Letta refuse l’hypothèse d’un vote anticipé » : « De Berlusconi à Di Maio en passant par Calenda, tous affirment que Mario Draghi doit rester à son poste de Président du Conseil jusqu’en 2023. Il ne manquait plus que le spectre du vote anticipé pour compliquer davantage le grand jeu en vue de l’élection présidentielle. Il a suffi d’une phrase d’Enrico Letta pour déclencher la panique, à l’issue d’une rencontre avec le Président du Conseil : ‘’Lorsque Draghi aura achevé sa mission, nous aurons besoin d’un parti démocrate uni autour de ses choix’’. Ce que beaucoup ont interprété comme une manière de se préparer rapidement à un vote dès le printemps 2022. Tous affirment pourtant, au moins au sein de la ‘majorité Ursula’, ne pas vouloir voter avant le terme régulier du mandat en 2023. Cette possibilité semble être l’inconnue à éviter à tout prix. Les démocrates et les 5 Etoiles ont immédiatement démenti tenter d’utiliser l’élection présidentielle pour obtenir le vote anticipé. Les souverainistes restent toutefois plus flous. Mara Carfagna (Forza Italia) quant à elle, favorable à Draghi et à Gianni Letta, met en garde ceux qui voudraient aller au vote plus tôt en rappelant la mission de Draghi et le risque pour le Plan de Relance, invoquant le ‘sauvetage national’ qui est en jeu. Le secrétaire du PD ne dit pas explicitement que l’actuel Président du Conseil doit continuer à guider l’exécutif, il se limite à demander que le gouvernement d’unité nationale reste en place. Letta laisse donc la porte ouverte à l’autre possibilité : Draghi président de la République mais avec un accord qui reste large (étendu au moins jusqu’à Berlusconi, peut-être pas jusqu’à Salvini). Puisqu’on parle de Plan de Relance, certains pensent aussi à Gentiloni, mais ça semble compliqué puisque Berlusconi a des vues sur le Quirinal et répète, comme Matteo Renzi et Carlo Calenda, que Draghi doit rester au Palais Chigi jusqu’en 2023. Mais entre Meloni et Salvini, c’est la course à qui sera le plus radical pour demander les élections anticipées, quitte à soutenir la candidature de Draghi à la tête de la République. Même Giuseppe Conte dit aujourd’hui vouloir la continuité et la stabilité à travers Draghi. Pour Di Maio aussi, un changement d’exécutif ne ferait que ralentir tous les processus en cours et ‘’l’Italie ne peut se permettre de perdre Draghi’’. Les deux leaders 5 Etoiles pourraient en revanche se diviser sur le nouveau chef de l’Etat. »
ARTICLE, Corriere della sera, d’Emanuele Buzzi, « Di Maio se repent à propos des Gilets jaunes. « En France, je voterais pour Macron. Le M5S décide sur la question du 2x1000. » : « Invité à la fête du Foglio, Luigi Di Maio revient sur l’incident diplomatique qu’avait provoqué sa photo avec Christophe Chalençon. ‘’En France je voterais pour Macron. Je n’ai aucun problème à mettre noir sur blanc mes erreurs du passé. Le Traité du Quirinal est une très grande opportunité pour l’Italie et la France, mais aussi pour l’Europe, par exemple au sujet de la question migratoire. ‘’ Mais la vraie question de la journée est le vote pour faire inscrire le M5S dans le registre des partis qui ont accès au 2x1000. Cette question provoque d’importantes divisons au sein du parti. En plus de ce vote qui s’étendra sur les journées d’aujourd’hui et demain, les électeurs du M5S seront également appelés à voter pour la ratification des vice-présidents et des comités techniques proposés par Conte. ‘’Des défis difficiles nous attendent dans les semaines à venir. Ce que nous construisons aujourd’hui nous permettra d’être plus forts lorsque nous devrons affronter les autres forces politiques’’ commente un 5 étoiles. Mais avant ses parlementaires, ce sont d’abord ses militants que le M5S doit parvenir à convaincre. »
SONDAGE, Repubblica, d’Ilvo Diamanti, « Jeunesse sans espoir. La génération suspendue voit son futur à l’étranger. » : « Le sondage Demos effectué dans les dernières semaines restitue le résultat suivant : plus du 2/3 des sondés estime que ‘’dans le futur proche, la position sociale des jeunes se dégradera par rapport à celle qu’occupaient leurs parents.’’. Cela s’explique aussi bien par la pandémie que par la situation économique. Les jeunes ne voient leur avenir qu’à l’étranger. De nombreuses données expliquent et confortent ce sentiment général : l’ISTAT souligne depuis longtemps que l’Italie ‘’n’est pas un pays pour les jeunes’’ mais non plus un pays de jeunes : l’âge moyen est de 46 ans, et les plus de 65 ont atteint 14 %. Le nombre d’enfants par femme est descendu à 1,2 ce qui représente la moitié de ce qui est nécessaire pour maintenir l’équilibre démographique. La population vieillit depuis désormais une dizaine d’année parce que, malgré les flux migratoires, les départs de jeunes ne font qu’augmenter. Dans les dix dernières années, 350 000 jeunes ont quitté l’Italie. Il s’agit surtout de personnes ‘’qualifiées’’ qui partent pour ‘’perfectionner’’ leur parcours et qui, en général, ne reviennent pas. En somme, bien que la ‘’Next Generation’’ soit évoquée dans les plans de relance du gouvernement italien, on ne pense pas à l’avenir des jeunes. Avec la pandémie, la part de ceux qui ne travaillent pas ou n’étudient pas, a augmenté chez les moins de 29 ans. En Italie, elle a atteint les 2 millions, soit le 25 % selon les données Eurostat. La moyenne en Europe est aux alentours du 15 %. Ainsi, les jeunes s’inquiètent de l’avenir, et ce, d’autant plus après la pandémie. Si au début les jeunes étaient les plus optimistes ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les jeunes : une ‘’génération suspendue’’. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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