"Les premiers faux pas sur le chemin de la Présidence de la République."
27/10/2021
Italie. Revue de presse.
L’opposition des syndicats à la réforme des retraites qui prévoit une prolongation des durées de cotisation et de l’âge de départ à la retraite, fait toujours les gros titres de la presse italienne. « Haute tension sur les retraites » - La rupture est en cours entre les syndicats et le gouvernement. Draghi va de l'avant : la réforme ne sera pas modifiée» (Corriere della Sera), « Retraites, Draghi rejette les demandes des syndicats » - Le Palais Chigi s'oppose à une modification de la réforme. Landini : nous sommes prêts à lancer la grève » (La Repubblica), « Draghi-syndicats, c'est la rupture » - Aucune entente n'a été trouvée sur les retraites et les impôts. Le conseil des ministres se tiendra demain (La Stampa), « Retraites, on va vers une rupture » - Tensions pendant la réunion avec les syndicats. Les augmentations de salaire pour les fonctionnaires seront décidées au mérite (Il Messaggero). Les intempéries dans le Sud de l'Italie, faisant plusieurs victimes, sont également citées en Une.
COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « Les premiers faux pas sur le chemin de la Présidence de la République » : « La longue querelle en vue de l’élection du Président de la République mi-janvier a déjà commencé. Or le pays est encore très fragilisé par la pandémie et par les défis qui l’attendent notamment pour la relance. Ces mêmes raisons qui avaient mené à la formation d’un gouvernement de semi-unité nationale devraient guider le choix du Chef de l’Etat dans un esprit quasi unitaire. Il faudra ainsi un accord préalable le plus large possible afin d’éviter des déchirements du Parlement. Mais cette voie semble déjà bouchée, suite à l’auto candidature de Silvio Berlusconi, accueillie avec une certaine hypocrisie par Salvini et Meloni. Or presque personne, mis à part ceux qui sont de mauvaise foi, ne pense que le vieux fondateur de Forza Italia pourrait devenir Président de la République mais, en attendant, il barre la route à cet accord autour d’un candidat soutenu par une large partie du gouvernement. Le centre-gauche participe lui aussi à ce désordre. Enrico Letta et Giuseppe Conte en auraient parlé, évoquant Paolo Gentiloni - mais le chef du M5S aurait rejeté cette proposition. Il y a quelques décennies, les partis étaient solides et bien ancrés, ce n’est plus le cas aujourd’hui et avec ces querelles dont on commence à percevoir l’écho, certains s’engagent sur une pente dangereuse. Deux grands noms se distinguent dans ce paysage, et ce sont justement ceux de Mattarella, actuel Président de la République, et celui du Président du Conseil, Mario Draghi. C’est le duo qui porte actuellement l’équilibre des institutions et y mettre fin introduirait une inconnue de plus. Beaucoup voudraient que le tandem se maintienne, notamment Draghi jusqu’en 2023. »
ARTICLE, Stampa, de M. Bresolin, « Le Pen et le tour souverainiste chez Orban : ‘Ensemble contre une UE omnipotente’ » : « Marine Le Pen avait déjà tenté d’entamer son projet d’unification des forces souverainistes en 2019 en vue des élections européennes. Mais cette-fois ci, le scénario est différent : à l’époque elle s’était presque exclusivement adressée à des partis d’opposition, tandis que cette fois-ci elle fait la cour aux Polonais du PiS, aux Hongrois de Fidesz et aux Slovènes de Janez Jansa. Il est vrai que Le Pen regarde vers les élections présidentielles d’avril 2022, mais ces initiatives ne se limitent pas à sa campagne électorale. La Ligue fait partie du projet qui passera avant tout par la création d’un groupe parlementaire unique à Strasbourg. Meloni aussi – bien que dans l’opposition – pourrait être intéressée par ce projet. Mais c’est surtout au Conseil Européen que les souverainistes regardent. « Lorsque je défends la souveraineté française, je défends la souveraineté de toutes les nations européennes […] Je cherche des alliés, je ne suis pas ici pour donner de leçons au peuple hongrois car je suis contre le modèle unique de l’Europe » a affirmé hier Le Pen. Quant à Orban, satisfait de la rencontre, il est resté vague lorsqu’un journaliste lui a demandé qui il soutiendrait entre Le Pen et Zemmour :’Nous les Hongrois, sommes respectueux, nous ne décidons pas à la place des Français’ a-t-il répondu ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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