Forza Nuova attaque le siège de la principale confédération syndicale, Meloni et Salvini sont embarrassés.
11/10/2021
Italie. Revue de presse.
Rome : des membres du groupuscule d'ultradroite Forza Nuova arrêtés après des manifestations violentes :
https://www.lefigaro.fr/flash-actu/italie-arrestations-da...
Les affrontements entre un groupe d’extrême droite (Forza Nuova) et les forces de l’ordre lors des cortèges contre le pass sanitaire de samedi dernier à Rome et à Milan font encore la Une de la presse italienne. Les observateurs soulignent notamment l’indignation du monde politique et la ligne dure adoptée par le gouvernement contre le mouvement d’extrême droite Forza Nuova qui a attaqué d’abord le siège du syndicat CGIL et ensuite l’hôpital romain « Umberto I » : « Cortèges, le tour de vis contre les violents » - Draghi demande plus de contrôles sur la sécurité. Une douzaine de personnes ont été arrêtées (Corriere della Sera), « Un plan noir contre les villes » - Après le raid néofasciste à Rome, les dirigeants de Forza Nuova – qui avaient organisé une série d’attaques - ont été arrêtés. Le Palais Chigi était lui-aussi visé (La Repubblica), « Le leader de CGIL lance l’appel : il faut dissoudre les mouvements néofascistes » - Maurizio Landini répond à l’attaque de samedi ; Meloni : j’ignore la matrice [des violences]. Le PD critique le comportement flou de la dirigeante de Fratelli d’Italia (La Stampa), « Le tour de vis du gouvernement sur les cortèges. Les dirigeants de Forza Nuova ont été arrêtés » - Des violences ont eu lieu à l’hôpital « Umberto I » après l’hospitalisation d’un antivax. Le monde de la politique exprime sa solidarité à la CGIL (Il Messaggero), « Attaques fascistes, le gouvernement pris de court » - Le ministère de l’Intérieur sur la sellette. 4 millions de travailleurs, dépourvus du pass sanitaire, se trouveront sans salaire à partir de Vendredi (Fatto Quotidiano), « Lamorgese sur la sellette » - La ministre de l’Intérieur critiquée en vertu du fait que des extrémistes connus par les forces de l’ordre ont été laissés libres d’enflammer la Capitale (Il Giornale).
Les JT couvrent essentiellement l’arrestation des dirigeants du mouvement d’extrême droite Forza Nuova, la manifestation organisée à Rome par les syndicats comme réponse à l’attaque de samedi dernier aux institutions démocratiques du pays, l’augmentation à partir d’aujourd’hui de la jauge maximale pour les cinémas, les théâtres et les stades.
PREMIER PLAN, Repubblica, d’E. Lauria, « L’embarras de Meloni et Salvini qui relancent en attaquant Lamorgese » : « Depuis Madrid, où elle s’est rendue pour la convention de Vox – parti d’extrême droite espagnol – Giorgia Meloni déclare qu’elle ‘ne connait pas la matrice des violences’. Avec les ballotages aux portes, FdI envoie certains de ses membres, dont Francesco Lollobrigida et Franco Rampelli, rendre visite à Maurizio Landini, secrétaire de la Cgil. Les déclarations de Meloni apparaissent encore plus malvenues à la lumière du tout récent scandale de la ‘lobby noire’ qui a explosé la semaine dernière. Le média en ligne Fanpage a documenté la présence de néofascistes proches de membres assez influents au sein de FdI, dont Carlo Fidanza. L’enquête a également révélé des affaires de recyclages et de financements au noir durant les campagnes de FdI. Quant à Salvini, qui pour la énième fois accuse la Ministre de l’Intérieur Luciana Lamorgese, il s’interroge : ‘À qui convenait-il que la manifestation dégénère ?’. Au sein de la Ligue elle-même, on souligne que parmi les arrêtés figure Biagio Passaro, leader de l’association ‘IoApro’, dont Salvini avait épousé les instances de désobéissance civile en début d’année. Cristiano Fazzini, lui aussi membre de ‘IoApro’, écrivait sur Telegram des slogans contre Luca Zaia, gouverneur de la Vénétie et représentant de l’aile modérée de la Ligue. La galaxie souverainiste a été frappée. La semaine du second tour des élections municipales s’annonce cauchemardesque »
PREMIER PLAN, La Repubblica, de P. Berizzi « Le pacte scélérat entre Forza Nuova et la zone grise des antivax » : « Eux aussi disent ‘’les gens comme nous ne lâchent pas la prise’’. Ils l’ont écrit sur leurs t-shirts. Eux aussi parlent depuis des mois de ‘’peuple et liberté’’, devenu ce réservoir, un des nombreux, de la galaxie multiforme et très ambiguë des antivax et des opposants au pass sanitaire. Eux aussi utilisent le slogan ‘’stop à la dictature’’ qui est, de fait, le nom d’un qroupe Telegram qui comptait 43 000 abonnés. Le compte a été fermé il y a quinze jours par les opérateurs du service de messagerie parce qu'il était devenu le réceptacle préféré des ennemis du vaccin et du pass sanitaire, des conspirationnistes et des négationnistes. Ces derniers se sont tous transférés vers un autre groupe Telegram « No Green Pass », caractérisé par le symbole de la croix gammée, où l'on parlait d ' "esclavage du passeport" et de "dictature anti-covid". La folle comparaison avec le nazisme et le ‘régime’ est une constante. La communication via Telegram se révèle un instrument utile pour de plus en plus rapprocher, voire pour les superposer, la zone grise des antivax à la zone noire des fascistes. Après des mois de clins d'œil d'abord et de répétitions générales ensuite, le populisme rebelle a atteint de la manière la plus dangereuse, le résultat qui, depuis un an et demi, est aussi sa raison sociale : assiéger les gouvernements en place et attaquer le palais du pouvoir en accueillant et en logeant dans son ventre l'extrémisme violent de FN et d'autres mouvements néo-fascistes. Ce n'est pas la première fois que les membres du « No Green Pass » ont montré leur agressivité : lors d'autres manifestations, ils s'en étaient pris aux journalistes, les accusant d'être des "vendus au service du pouvoir" et des "ennemis du peuple". Il a suffi au leader romain de FN Castellino de crier ‘’les criminels, ce sont les syndicalistes’’ pour déclencher l’attaque d’une partie du cortège au siège de la CGIL. »
PREMIER PLAN, La Stampa, de Paolo Griseri, « Le pass sanitaire n’a rien à voir. Il s’agit d’une attaque pour frapper les syndicats et la démocratie. » : « Ce n’est pas qu’une attaque à la Cgil mais à tout le monde du travail qui se doit de réagir. La solidarité est la bienvenue mais elle ne suffit pas. Il faut passer à des actions concrètes » a déclaré le Maurizio Landini, secrétaire du syndicat Cgil. ‘Il faut que s’applique la Constitution et déclarer illégales les organisations fascistes’. Landini se presse de faire des évènements de samedi le symptôme d’un malaise social profond : ‘Cette pandémie est destinée à augmenter et non pas à réduire les inégalités sociales. L’assaut n’a rien à voir avec les polémiques à propos du pass sanitaire. Ce n’est pas une attaque envers la Cgil en tant que telle mais contre ce que nous représentons parce que les syndicats sont un rempart de la démocratie. Nous avons mis 3 minutes à nous organiser avec la Cisl et la Uil, [ les deux autres principaux syndicats italiens ] pour organiser le cortège unitaire de samedi prochain.’. Landini demande au gouvernement d’accélérer les réformes et d’impliquer davantage les syndicats dans la préparation des mesures financées par le Pnrr. Pour Landini, le pass sanitaire n’est qu’un prétexte, et ce d’autant plus que la Cgil a jusqu’à la fin essayé d’éviter que le pass sanitaire devienne ‘un instrument qui divise les travailleurs.’. Landini pense notamment à une fiscalité qui ne pèse pas sur les épaules des travailleurs et à un système d’amortisseurs sociaux qui protège surtout durant la période de reconstruction qui va débuter. ‘Le malaise social existe, nous devons le combattre à coups de réformes. En 2021, il n’est pas possible que les fascistes l’instrumentalisent’. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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