"Le climat est tendu autour de Salvini."
07/10/2021
Italie. Revue de presse.
La réforme de la fiscalité, et notamment la réponse du Président du Conseil M. Draghi au leader de la Ligue M. Salvini réaffirmant qu’aucune nouvelle taxe ne se cachait derrière la réforme du cadastre, fait la Une de la presse italienne. Les observateurs relèvent en général les « difficultés » (Corriere) de la ligne populiste de la Ligue face au pragmatisme de l’exécutif sur les réformes promises à l’UE « Draghi affirme: il n’y aura aucun impôt sur la fortune » - Le Président du Conseil répond à la Ligue (Corriere della Sera), « Salvini se heurte à Draghi » - Le chef du gouvernement ne comprend pas le diktat de la Ligue (La Repubblica), « Draghi donne une claque à Salvini » - Le Président du Conseil souligne : il faut cesser les ambiguïtés, je ne me fonde pas sur l’agenda électoral mais sur celui planifié avec l’UE sur le plan de relance (La Stampa), « Tensions au sein de la Ligue, Draghi va de l’avant » - Salvini continue à s’opposer à la réforme du cadastre, provoquant un coup de froid avec son adjoint Giorgetti (Il Messaggero), « Draghi promet : il n’y aura aucune hausse des impôts » - La parole passe maintenant aux partis (Il Giornale). Le débat en Europe sur la crise du prix du gaz ainsi que sur le débat sur l’autonomie stratégique au sommet UE-Balkans de Brdo (en Slovénie) est aussi largement cité en Une et dans les pages intérieures. En une du Corriere della Sera : « Europa-Usa, l’Atlantique plus large » ; « Le président estonien dit que l’Europe est trop incertaine sur sa défense, et pourquoi Macron a besoin de l’Italie » (la Repubblica).
COULISSES, Repubblica, d’E. Lauria, « Le léguiste s’embrouille : ‘’Notre patience s’épuise’’. Mais il exclut ensuite toute rupture avec le gouvernement » : « Le climat est tendu autour de Salvini et on n’exclut toujours pas une possible sortie du gouvernement de sa part. Il est cependant peu probable que cela arrive avant les élections au Quirinal, match dans lequel Salvini a l’intention de s’investir. Il sait que la pression de la ligue pourrait avoir pour effet collatéral l’épuisement du président du conseil, le poussant ainsi à se présenter pour la présidence de la République. Se produirait alors ce qu’espèrent Salvini et Meloni : le retour anticipé aux urnes. Le leader de la Ligue se dit rassuré par les déclarations du président du conseil, qui, hier, a redit qu’il n’y aura pas de nouvelles taxes. Cette fois-ci, par rapport au pass sanitaire, sujet épineux, Salvini a le soutien de ses ministres et présidents de région. Bien que décidés à le suivre sur le sujet de réforme fiscale, ils ne le soutiendront certainement pas dans une éventuelle crise de gouvernement. Pour l’instant, le principal résultat de la campagne solitaire de Salvini est d’avoir creusé la fracture entre la Ligue et FI. Très explicite, la Ministre Carfagna a déclaré : « Les équilibres du centre-droit sont perturbés par la concurrence entre Meloni et Salvini. Les résultats peu satisfaisants dans certaines villes montrent qu’il est temps d’en finir. ». Or, les deux leaders souverainistes s’entendent à merveille et se sont concertés hier pour organiser une réunion électorale au sujet de la réforme fiscale. Chez Salvini, la tentation d’une alliance en dehors de la majorité est très forte. Cependant, il sait que dans le cas de ce scénario, le gouvernement continuerait avec une majorité Ursula, qui irait des 5 étoiles à FI. Ce ne serait pas la fin de Draghi mais du centre-droit ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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