"Tensions au sein de la Ligue, notamment M. Salvini et Giancarlo Giorgetti."
29/09/2021
Italie. Revue de presse.
Les tensions au sein de la Ligue, notamment entre le dirigeant M. Salvini et son adjoint Giancarlo Giorgetti, ministre du développement économique, sur fond de campagne électorale difficile et d'une enquête pour une affaire de stupéfiants visant l'ancien conseiller en communication de la Ligue font la Une de la presse italienne : « Bras de fer à la direction de la Ligue » Salvini accuse Giorgetti et défend Morisi d'une enquête arrivant « à 5 jours des élections » - (Corriere della Sera), « La colère de Salvini contre tous, le défi a été lancé à l'encontre de Giorgetti » (Repubblica) « La Ligue aux couteaux tirés » - Salvini, acculé, défend Morisi et attaque Giorgetti (Il Giornale). La flambée du coût de l'électricité et du gaz est également citée : « Hausse du coût de l'électricité, la facture sera plus lourde » - Augmentation du prix de l'électricité (+30%), et du gaz (+14%) malgré l'intervention du gouvernement (Il Messaggero), « Hausse globale de l'énergie ». Le gouvernement intervient à hauteur de 35 millions d'euros pour les familles et les PME (Sole 24 Ore).
Sur Twitter, à signaler l'hashtag #Morisi, en référence à l’ancien conseiller en communication de Matteo Salvini, Luca Morisi, contre qui le Parquet de Vérone a ouvert une enquête pour une affaire de stupéfiants, qui figure toujours parmi les premières tendances.
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, d’A. Logroscino, « ‘’Rouvrons à plein régime’’ ; les partis soutiennent à l’unanimité l’appel des artistes et des sportifs » : « Tous s’accordent pour demander la levée des limitations pour l’accueil du public dans les lieux dédiés à la culture et au sport. Le comité technique et scientifique a récemment suggéré de fixer la limite à 80% dans les lieux culturels, à 75% dans les stades et à 50% dans les gymnases, mais cet avis est contesté, jugé ‘’insuffisant et non motivé’’. ‘’Nous avons la plus haute couverture vaccinale d’Europe et les mesures les plus restrictives’’ déplore la Société italienne des Auteurs et des Editeurs (SIAE) dont la pétition a déjà recueilli 15 000 signatures. Les représentants des secteurs concernés sont solidaires. Matteo Salvini fait de la polémique et attaque le ministre de la Santé pour ses choix alors que Matteo Renzi s’en prend au comité d’experts. Le message du Président de la Chambre est plus optimiste, convaincu que la jauge reviendra très vite à 100% et même Enrico Letta souhaite que le pas soit franchi. Finalement, c’est parmi les présidents de région que le CTS a le plus de soutiens : Massimo Fedriga qui les représente répond à la SIAE que ‘’le signal est déjà positif et qu’il ne s’agit que d’une première étape’’. Pour lui, ‘’la mesure est réaliste et il faut viser à un retour à la normale pour décembre’’. »
COMMENTAIRE, Sole 24 ore, de Lina Palmerini, « Les municipales accélèrent les choix de vote pour le Quirinal » : « Bien que Salvini ait qualifié l’éclatement de l’affaire Morisi d’‘horreur médiatique’, le véritable coup pour le leader léghiste réside surtout dans les dernières déclarations de Giorgetti (Ligue). Ce dernier a en effet invité à voter Calenda à la place de Michetti, candidat officiel du centre-droit. Ces élections municipales posent deux questions : si l’agenda du centre-droit devient celui de Draghi ou s’il reste sous la houlette du souverainisme et si l’on ira, ou pas, aux urnes en janvier. Des questions se posent aussi à gauche où Letta et Conte ne parviennent pas à donner de la substance à leur alliance nationale au point que le nouveau chef des 5 étoiles ne promet pas de soutenir les candidats Pd au second tour. Conte semble déjà se préparer à la fin de la mandature en analysant les divisions de la Ligue comme le détonateur pour le gouvernement. Or, Letta et la plupart des groupes parlementaires Pd font confiance à la fin naturelle du gouvernement en 2023. Ce sont donc les élections municipales qui confirmeront, ou pas, l’unité de la majorité qui soutient Draghi. C’est à ce moment que le président du conseil décidera de son sort, et ce d’autant plus qu’il aura de nombreux arguments politiques : la réunion restreinte qui s’est tenue hier au Palais Chigi au sujet de la note de mise à jour annuelle de la planification économique (NADEF) risque d’attiser le débat sur les risques fiscaux d’une éventuelle mise à jour des cadastres en Italie. Seront également traités les questions de Quota 100 et de Revenu de citoyenneté. Draghi n’aura donc pas besoin d’attendre jusqu’en janvier pour connaitre son avenir ».
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de F. Verderami, « Le défi de Giorgetti à l’ouverture du congrès pour une Ligue plus proche du PPE » : « En ouvrant le congrès de la Ligue avant même d’attendre le résultat des urnes, Giorgetti parie sur un échec du projet de Salvini aux élections locales. Or, si après la tumultueuse avancée aux européennes, le parti devait obtenir moins de 10% des voix dans les villes du centre et du sud de l’Italie, l’ambition d’une force politique d’envergure nationale tomberait. Ce serait alors un retour à la Ligue du Nord. Pour Giorgetti toutefois, ce ne serait pas un retour en arrière mais le début d’un nouveau parti, sur le modèle de la CSU bavaroise : détaché des logiques souverainistes et proche du PPE. Tel est le défi de Giorgetti, et l’affaire Morisi ne fait qu’accentuer la distance entre Salvini et Giorgetti sur la direction à prendre pour le parti. Giorgetti se plaint des choix et de la stratégie de Salvini concernant les élections, le pass sanitaire et même les attaques à l’encontre de la ministre de l’Intérieur. Autant de prises de position qui vont à l’encontre de l’accord interne entre les deux hommes : gagner du terrain au niveau européen afin de gravir les marches vers le Palais Chigi. Giorgetti semble manœuvrer dans le but de faire éclater l’actuel groupe du centre-droit voulu par Salvini, indiquant au contraire à une partie de Forza Italia la possibilité de rallier aux centristes Matteo Renzi et Carlo Calenda qui brigue la mairie de Rome. Les fidèles de Salvini accusent le ministre de l’économie d’avoir rompu le pacte quelques jours avant les élections et il est vrai qu’il n’y aura pas de retour en arrière possible. S’il réussit son coup, cela pourrait rebattre les cartes de la politique nationale, faisant revivre un centre aujourd’hui absent et menaçant l’alliance entre PD et M5S. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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