"Le venin de la Ligue se répand."
21/09/2021
Italie. Revue de presse.
Le déplacement du président de la République Sergio Mattarella dans une école à l’occasion de la rentrée, fait la Une de la presse italienne. Le lancement de la campagne pour la troisième dose du vaccin anti-Covid, ainsi que l’avis favorable de Pfizer sur la vaccination pour les enfants de 5 à 11 ans, sont aussi évoqués : « Troisième dose, le plan est prêt » - Le commissaire spécial Figliuolo lance la campagne sur les vaccins. Mattarella : la réouverture de l’école est un antivirus puissant. Pfizer confirme que les vaccins pour les enfants à partir de 5 ans sont sûrs (Corriere della Sera), « Un vaccin pour les enfants » - Pfizer publie ses premiers résultats sur les patients de 5 à 11 ans. Mattarella : l’école est un antivirus, il ne faut plus la refermer (La Repubblica), « Mattarella : les écoles ne doivent pas fermer » - Le Chef de l’Etat fait l’éloge des étudiants, modèles pour leurs parents. L’enseignement à distance, pourtant, augmente (La Stampa), « Feu vert pour la vaccination également des enfants » (Il Giornale), « Ecole, la farce des fonds destinés aux villes les plus riches » - Les règles du Plan de relance ne parviennent pas à réduire l’écart entre le Nord et le Sud de l’Italie. Le ministre de l’Education annonce son plan : plus d’heures de cours, des classes moins pleines et un enseignement hybride (Il Messaggero).
PREMIER PLAN, La Repubblica, de C. Vecchio, « Mattarella et les vaccins, ‘’L’école est un anti-virus, elle ne doit plus fermer’’ » : « Le Président Sergio Mattarella s’est rendu hier à Pizzo Calabro pour inaugurer la nouvelle année scolaire et en a profité pour faire à nouveau l’éloge du vaccin. ‘’Le milieu scolaire a atteint l’objectif de la société dans son ensemble’’, a déclaré le chef de l’Etat en référence au fort taux de vaccination parmi les enseignants et autre personnel scolaire, vaccinés à 93%. Il a ensuite souligné la nécessité d’immuniser, lorsque la science donnera son aval, également les plus petits. Il a félicité les jeunes qui, souvent, ont été ‘’du côté de la liberté’’ et qui, en tenant à se faire vacciner alors même que parfois leurs parents hésitaient encore, ont aidé toute la société. Il a ainsi qualifié l’école d’ ‘’antivirus’’. Il déplore le décrochage scolaire et la pauvreté éducative qui se sont accentués durant la pandémie et voit dans la reprise de l’école en présentiel le signe le plus évident de la reprise du pays tout entier. Les investissements du PNRR devront notamment accompagner la modernisation de l’école qui est un ‘’chapitre central’’. Des disparités territoriales fortes ont été mises en évidence durant cette période, par exemple sur la couverture du réseau, et les fonds européens serviront à corriger cette situation. De l’enseignement à distance, il veut tout de même retenir l’alphabétisation numérique des familles, compétence nécessaire à la croissance d’une société. »
ARTICLE, La Repubblica, d’E. Lauria, « Sur whatsApp, le venin de la Ligue se répand, ‘’Dans ce cas, mieux vaut la scission’’ » : « Venin, soupçons, craintes de scission. Cette dernière semaine a été rude pour la Ligue et s’est conclue avec le départ de l’eurodéputée Francesca Donato, proche de Salvini et parmi les anti-vaccins les plus visibles. Cet épisode emblématique a été raconté via des messages échangés sur WhatsApp qui témoignent d’une profonde fracture du parti, de tentatives maladroites pour la dissimuler et de la confusion parmi les électeurs. Le chef du parti Matteo Salvini et le ministre Giancarlo Giorgetti ont dernièrement laissé transparaître toute le distance qui les séparait sur des sujets comme le pass sanitaire. Le débat au Sénat, organisé par une députée léghiste, sur les traitements alternatifs pour soigner la Covid a également été un moment embarrassant et clivant pour le parti. L’approbation de l’extension du pass sanitaire jeudi dernier a donc dissipé les derniers doutes de l’eurodéputée Donato, doutes dont elle avait déjà fait part à ces collègues Marco Zanni et Marco Campomenosi du groupe ‘Identité et Démocratie’ au Parlement européen. Dans leurs échanges, ils évoquent notamment la position de Matteo Salvini vis-à-vis de Mario Draghi, le premier devant systématiquement se plier aux décisions du second, selon Marco Zanni. Pour lui, les prochaines élections administratives viendront rompre l’actuel statut quo. Quoi qu’il en soit, ‘’Matteo Salvini doit s’extraire de cette situation et si cela doit passer par une rupture, tant mieux’’. »
COMMENTAIRE, Corriere della sera, de Massimo Franco, « Un sommet qui met en lumière l’évolution des modérés » : « Le sommet du Ppe qui s’est tenu à Rome offre l’occasion d’une réflexion sur l’évolution du front modéré de notre pays et sur la place qu’occupent la Ligue et Fratelli d’Italia dans le paysage européen. La première appartient à l’organisation des partis d’extrême droite tandis que les deuxièmes à la fédération des partis conservateurs. Bien que les populismes – de droite comme de gauche – critiquent la crise des institutions européennes, il est indéniable qu’ils s’orientent vers une solidarité grandissante envers l’UE. Jusque-là, le front européen, composé de partis chrétiens démocrates, conservait un primat, arrivant à englober les forces qui glissaient vers la droite. Or, en Italie, le profil de ce front est flou : Forza Italia est clairement une force européiste tandis que la Ligue et FdI sont en pleine métamorphose. Leur attitude envers l’Alliance atlantique, leur relation à la Russie et leur hostilité intermittente à l’égard de l’Ue ne font que brouiller encore plus la situation. Le sommet européen du Ppe a mis en lumière l’anomalie de la situation italienne ainsi que celle de la perspective d’un éventuel gouvernement de centre-droite. Un déplacement assumé vers un véritable européisme est alors une étape nécessaire pour ces forces ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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