"La presse italienne titre aujourd’hui sur la vaccination obligatoire pour les professeurs qui serait à l’étude."
27/07/2021
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre aujourd’hui sur la vaccination obligatoire pour les professeurs qui serait à l’étude et favorisée par Mario Draghi. « École, accélération de Draghi. Le premier ministre étudie la possibilité de rendre la vaccination obligatoire pour tous les profs. La ministre de l’intérieur Lamorgese : manifestations ‘Anti-vaccins’, nous surveillons l’évolution. » (Corriere della Sera). « Obligation de vaccin pour les profs. Le gouvernement prépare le décret qui prescrit l’immunisation des enseignants et du personnel scolaire. Il y a le temps de se préparer avant le 12 septembre. La Ligue opposée, le ministre de la santé Speranza insiste : « rien n’est exclu » (La Repubblica). « Vaccins obligatoires pour tous les profs. Le gouvernement prépare le tour de vis sur les écoles. Figliuolo: neuf régions sont en retard. Aujourd’hui des manifestations anti-Green pas sont prévues » (La Stampa).
COULISSES, Corriere della Sera, de Marco Galluzzo, « Pas de doute pour Draghi : tout le monde en classe à tout prix ; on réfléchit à la vaccination obligatoire pour les enseignants” : “ ‘En septembre, l’école doit reprendre en présentiel, quoi qu’il en coûte’ Mario Draghi apparaît sûr de lui. D’ici la fin de la semaine, un décret pourrait bien introduire l’obligation de vaccination pour les enseignants mais il faut d’abord une concertation avec les syndicats. Les tests et les études mettent tous en évidence les ‘’résultats catastrophiques’’ de l’enseignement à distance de ces derniers mois, qui ne doit donc pas se répéter. La réflexion se poursuit donc sur l’extension du pass sanitaire obligatoire dans des domaines comme l’école, les transports et le travail. L’exécutif a jusqu’au 6 août pour se prononcer dans ces domaines. Forza Italia et le Parti démocrate se montrent favorables ou au moins ouverts à cette possibilité, alors que la Ligue et Italia viva s’opposent à l’extension de l’obligation pour le corps enseignant. On écarte en revanche cette possibilité pour les élèves mais aussi dans les transports en commun, selon des sources proches du gouvernement. Les transports seront toutefois renforcés d’ici la fin de l’été. L’extension pourrait en revanche bien s’appliquer aux trains. Une application est prévue, ’Verifica C19’, pour permettre aux restaurateurs par exemple d’effectuer les contrôles (et éviter ainsi l’amende de 400 à 1 000 euros, voire la fermeture de l’établissement, prévue par le décret). Pour Mariastella Gelmini (Forza Italia), en charge des Affaires régionales, le Green pass est un instrument de liberté qui va permettre la reprise de certaines activités. Matteo Renzi (Italia Viva), y est quant à lui favorable mais considère que les contrôles devraient être effectués par les forces de l’ordre et non par les gérants. Matteo Salvini (Ligue) assure quant à lui que le décret ne passera pas et sera modifié au Parlement. »
ARTICLE, La Repubblica, « Justice, Draghi et Cartabia font la médiation, mais désormais c’est Forza Italia qui s’entête » : « Le tandem Draghi-Cartabia battent la mesure sur la justice pour remporter le vote prévu vendredi à la Chambre des députés. D’ici là, le parcours sera semé d’embûches, durant leur longue entrevue au palais Chigi le Premier ministre et de la ministre ne se le sont pas caché. Après avoir négocié avec le M5S toute la journée d’hier, s’ouvre désormais un deuxième front pour la réforme. Le parti de Berlusconi veut changer les règles d’abus de pouvoir « pour protéger les maires et les administrateurs publics », comme indique le coordinateur Antonio Tajani. Mais aussi pour modifier les nominations des officiers ministériels en fonction des délits de corruption. La ministre propose entre temps au leader du M5S Giuseppe Conte une modification de l’alinéa 8 de l’article 14 de la réforme, dans lequel il sera indiqué que les délits conduisant à une peine à perpétuité ne seront pas tenus de respecter les règles de la prescription. Mais Cartabia sait aussi que d’autres demandes arriveront de la part du M5S, puisque Conte rencontre aujourd’hui les députés du parti. Enfin, Draghi et Cartabia sentent aussi qu’au centre-droit l’irritation augmente car les modifications sont considérées comme excessives et sans motivation. Mais la déclaration de guerre arrive surtout de la part de Forza Italia, qui avec ses amendements sur l’abus de pouvoir enflamme à nouveau le travail de médiation. C’est Zanettin, avocat et président du groupe FI en commission justice qui les présente et aujourd’hui devrait arriver la décision. Mais l’inquiétude est que ce recours bloque complétement la réforme. »
EDITORIAL, La Repubblica, de Stefano Folli « L’enjeu dans le défi de Sienne » : « Il fut un temps où l’alliance entre le Parti Démocratique et le Mouvement 5 étoiles avait un avantage stratégique : la capacité d’interpréter au mieux les exigences de l’establishment, ayant le crédit nécessaire pour gouverner même si elle était moins forte électoralement que l’alliance du centre-droit. Mais la pandémie et l’arrivée de Mario Draghi ont redistribué les cartes. Aujourd’hui l’alliance entre le PD-M5S existe encore, mais elle a réduit ses ambitions. Ces derniers jours elle a dû essuyer les conséquences d’un certain nombre de turbulences. La dispute entre Grillo et Conte en tout premier lieu, ensuite l’offensive sur la réforme de la justice, enfin l’incident à la fête du parti de Bersani et Speranza, qui a conduit le ministre de la santé à prendre ses distances des insultes professées à l’encontre du Premier Ministre par le journaliste Marco Travaglio. Tout cela rend les accords entre PD et M5S peu stratégiques et plutôt précaires. Il s’agit pour l’instant d’alliances locales pour les élections municipales puis ensuite d’envoyer conjointement Letta et Conte au Parlement à l’occasion des élections partielles, mais il n’y a pas de vision commune pour le futur. Cela n’étonne donc personne que la compétition entre Letta et Renzi reprenne vigueur. En réalité un enjeu local se joue – l’extension de l’aéroport de Florence – mais surtout un enjeu national. Renzi voit s’affaiblir l’axe PD-M5S et en profite pour provoquer une crise interne au PD qui favoriserait l’émergence d’une ligne plus réformatrice, ou plutôt plus centriste. Italia Viva reste en effet un minuscule parti, mais son leader est habile, et de plus les circonstances lui permettraient de renforcer son rapport avec Calenda et +Europa - ensemble ils pourraient viser les 7-8%. »
COMMENTAIRE, La Repubblica, de Sebastiano Messina, “Le Torquemada et le ministre” : “L’affaire ‘Travaglio’ a une importante portée politique qui va au-delà du choix assez méprisable de qualifier Mario Draghi, orphelin de père, de ‘’fils à papa’’ ou de dire que l’Italien le plus respecté en Europe ‘’ne comprend rien’’. D’abord, parce qu’un parti au gouvernement a décidé d’inviter le petit chef soviétique du Fatto Quotidiano comme invité d’honneur d’une fête intitulée ‘’Ce qui nous unit’’, malgré les propos ouvertement offensifs à l’encontre de Draghi et de son gouvernement. Ensuite, parce que la ministre de la justice Marta Cartabia, chargée de mener à bien la réforme de la Justice, a elle aussi été la cible d’attaques de la part de Marco Travaglio, qui l’a qualifiée entre autres « d’incompétente » et de « menteuse ». On ne comprend donc pas, alors que tous étaient bien au courant de ces propos, qu’un parti qui soutient officiellement le gouvernement lui ait offert une telle tribune, mais surtout que les personnes présentes aient applaudi. Enfin, parce que le ministre de la santé Roberto Speranza a balayé la violence de ces propos en les minimisant, comme s’il ne s’agissait que d’une plaisanterie malencontreuse et non d’une attaque verbale à l’encontre de son Président du Conseil, comme si cet invité si respectable avait fait un discours irréprochable juste avant de trébucher sur les derniers mots. Vraiment, ‘’une déclaration fâcheuse’’ ?»
ANALYSE, Corriere della Sera, de Franco Venturini, «La guerre hybride aux portes de l’Europe” : “Nous avions déjà la guerre en Ukraine, classique, avec des morts et des blessés ; nous ne connaissons aussi que trop bien les guerres cybernétiques, parfois associées aux technologies d’espionnage. Aujourd’hui une guerre d’un type nouveau est survenue, une guerre hybride a éclaté depuis quelques semaines entre la Lituanie, pays membre de l’UE et de l’OTAN, et la Biélorussie, un pays ouvertement proche de la Russie qui s’est récemment distinguée pour avoir détourné un avion civil. Une guerre qui n’a besoin ni de char d’assaut ni de hacker et qui est pourtant en mesure de durement toucher l’ ‘’ennemi’’. Ainsi le gouvernement biélorusse rassemble dans des camps les migrants arrivant à Minsk, attirés par des promesses de visa et d’entrée sur le territoire UE et leur facilite ensuite le passage de l’autre côté de la frontière Lituanienne, sur le sol européen donc. A Vilnius, les autorités affirment que le flux est désormais continu, s’adressant à Bruxelles pour demander de l’aide et commençant à construire un mur le long de la frontière. Minsk chercherait ainsi à déstabiliser ensuite l’Allemagne et l’Europe en général. Bruxelles a envoyé sur place des équipes de Frontex mais cela ne suffira probablement pas si Minsk et Moscou ont décidé de livrer une guerre hybride à l’Europe, alors que la France et l’Allemagne s’approchent de leurs échéances électorales respectives. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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