"La tentative de blitz de Salvini échoue, la loi Zan poursuit son examen au Sénat."
14/07/2021
Italie. Revue de presse.
Le débat autour des nouvelles mesures restrictives, et notamment la question de suivre ou non le modèle français en termes d’obligation de pass sanitaire pour certains accès, fait la Une de la presse italienne. Face à la hausse des contagions en raison du variant Delta, le gouvernement italien évalue la possibilité d’imposer également cette obligation, une hypothèse rejetée immédiatement par la Ligue et Fratelli d’Italia. Les régions se divisent, le M5S hésite, tandis que le PD, par le biais du secrétaire d’Etat à la Santé, P.P. Sileri, prône l’adoption de la mesure : « Plus de contagions, de nouvelles mesures » - Le gouvernement évalue la prorogation de l’état d’urgence et le pass sanitaire pour les stades et les transports publics (Corriere della Sera), « Pass sanitaire, l’Italie est divisée » - Face à la hausse des contagions, le gouvernement évalue le modèle de Paris. Salvini et Meloni s’y opposent. Les mesures imposées par Macron poussent un millions de Français à se faire vacciner (La Stampa), « Le pass sanitaire obligatoire pour accéder aux discothèques » - Entretien du vice-ministre Sileri : pour les grands événements, les théâtres et les discothèques, faisons comme Macron (Il Messaggero), « Pass sanitaire obligatoire pour les restaurants et les trains, la majorité divisée » (Il Mattino).
Les tensions autour de la réforme de la justice et notamment du projet de loi contre la transhomophobie sont toujours citées. Le Sénat s’apprête à voter le texte dans un climat de forte incertitude, la majorité étant encore très divisée sur la proposition de loi déjà adoptée à la Chambre « Justice, le défi de Draghi » - Le Président du Conseil se rendra à la prison des violences policières pour soutenir la réforme et défendre les droits. Loi Zan, le coup de force de la Ligue échoue (Corriere della Sera).
ARTICLE, La Repubblica, « Tour de vis sur le Green Pass. Le gouvernement pense maintenant à imiter Macron » : « En raison de la recrudescence des contagions, le gouvernement réfléchit à une utilisation du laissez-passer vert "à la française" dans les prochaines semaines et en tout cas dans le courant du mois d'août. Après que le président Macron a annoncé le certificat vert sera nécessaire pour entrer dans les bars et restaurants et utiliser les transports, il y a eu en France près d'un million de réservations de vaccins. En Italie, l'idée plaît à de nombreuses personnes, mais comme deux injections sont nécessaires pour obtenir le feu vert final, il faudra un certain temps pour mettre la nouvelle mesure en pratique. Parmi ceux qui y sont favorables, il y a de nombreuses régions, comme le Latium de Nicola Zingaretti. Sur la même position, on retrouve Vincenzo De Luca de Campanie et aussi le président de la Ligurie Giovanni Toti. Depuis la Lombardie, Attilio Fontana s'est d'abord dit ouvert à la solution française, puis a fait marche arrière. Ceux qui s’y opposent sont Giorgia Meloni et Matteo Salvini, et des M5S dubitatifs, qui proposent d'attendre avant de prendre une décision. Dès à présent, le certificat attestant de la guérison, de la vaccination ou de la réalisation d'un test négatif de moins de 48 heures est demandé pour ceux qui participent à certains événements ou pour les visiteurs des EHPAD. Il est ensuite prévu de le rendre obligatoire dans les boîtes de nuit (si elles rouvrent) et aussi dans les trains afin que ceux-ci (surtout ceux de Trenitalia) puissent voyager à 100 % de leur capacité. Dans les prochains jours, le gouvernement commencera à discuter de la nouvelle. Hier, en Conseil des ministres, l'exécutif s'est donné à nouveau rendez-vous vendredi pour évaluer les premières mesures à prendre pour lutter contre le variant Delta. Au Royaume-Uni, au cours des sept derniers jours, les décès ont augmenté de 50 %, les admissions en soins intensifs de 56 %. Le gouvernement devra décider s'il marche dans les pas de Macron. Roberto Speranza y serait favorable, et le PD et le Mouvement 5 étoiles ne devraient certainement pas s'y opposer. Au contraire, depuis le siège du PD, ils soulignent que l'hypothèse gagne du terrain. Reste cependant la résistance de Matteo Salvini, qui a déclaré hier : "Passeport vert ou vaccins pour aller au bar ? Ne plaisantez pas. Au final, l'opinion de Mario Draghi pèsera. Pour l'instant, on sait qu'aucune décision n'a encore été prise, mais elle suivra l'évolution de l'épidémie et évaluera s'il convient de poursuivre dans cette direction. Il est probable qu’il y ait de nouvelles mesurs dans les semaines à venir“. Un peu "parce que les infections vont inexorablement augmenter“, et qu'en août, la disponibilité des vaccins va augmenter, ce qui permettra au gouvernement d'imposer plus facilement des restrictions à ceux qui n'ont pas l'intention de se faire vacciner de toute façon. »
ARTICLE La Repubblica « La tentative de blitz de Salvini échoue, la loi Zan poursuit son examen au Sénat » : « Après des mois d’obstruction, le parti de Matteo Salvini a tenté hier de suspendre les travaux pour retourner en Commission afin de tenter une ultime médiation. Tant pis si les ultimes tentatives ont toutes misérablement échoué, le plus important pour la Ligue est de gagner du temps et pousser à l’échec sur le projet de loi. Mais l’opération ne réussit qu’à moitié : après une après-midi de batailles, dans une ambiance de stade, la date butoir pour déposer les amendements est fixée à mardi prochain et ensuite on passera au vote. Seulement, la date finale du vote reste en suspens, car un véritable embouteillage de normes urgentes à voter se profile pour l’été, confirmant le risque concret d’un vote décalé à septembre. Dans l’hémicycle, il manque 11 sénateurs du M5S et 3 du PD, des chiffres qui prouvent que le risque d’un échec au vote à bulletin secret est réel. Voilà pourquoi Italia Viva s’agite, le parti décide de voter conjointement avec Forza Italia et le soutien implicite de Fratelli d’Italia la proposition du président de la commission Justice Ostellari de suspendre la séance pour se rasseoir autour de la table. Mais le M5S et le PD ne sont pas d’accord. C’est alors qu’explosent les bagarres dans l’hémicycle obligeant la présidente du Sénat Elisabetta Casellati à réclamer un retour au calme : « Je ne veux pas d’un climat de stade, le championnat européen on l’a déjà remporté ». Les appels au dialogue de Salvini et Renzi n’auront pas changé la donne, la proposition de médiation est rejetée et le calendrier est confirmé avec seulement 12 voix d’avance. Quand il faudra se mesurer au véritable scrutin, les 17 sénateurs de Matteo Renzi deviendront décisifs. Mais pour la journée d’hier la présidente du groupe PD Simona Malpezzi est satisfaite : « Au Sénat il y a une majorité pour voter la loi Zan ».
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de Francesca Basso, « Oui au plan de Relance, 25 milliards d’euros débloqués dès maintenant ; Draghi rencontre les chefs de partis de la majorité » : « Il a fallu presque un an pour que le programme Next generation UE, symbole de la solidarité européenne, se concrétise. Hier l’Ecofin, la réunion des ministres des finances des 27 pays membres, a approuvé les 12 premiers plans de relance nationaux. ‘’L’Italie doit être fière de cette décision’’ a réagi Mario Draghi. L’approbation permet en outre de débloquer la première tranche à 13%, soit 25 milliards sur 191,5. Le versement est attendu dans les prochaines semaines. Mais les pays membres devront d’abord signer un ‘’contrat’’ avec la Commission qui les engage quel que soit le gouvernement qui sera à la tête de l’exécutif. Les fonds ne financeront pas de projets spécifiques pour l’instant mais des dépenses déjà engagées. Le premier grand défi reste à ce jour la réforme de la justice à laquelle le M5S fait obstacle. Mario Draghi, soucieux de la cohésion de sa majorité, a commencé à rencontrer un à un les leaders des partis de la majorité. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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