"Les deux âmes de l’Europe."
24/06/2021
Italie. Revue de presse.
PREMIER PLAN, La Repubblica, de G. Vitale « Le Président du Conseil opte pour la fermeté en accord avec Mattarella pour défendre l’Etat italien » : « Avant son intervention au Sénat, Mario Draghi s’est entretenu avec le Président de la République et a rencontré Napolitano. Ce contentieux avec l’Eglise catholique sera résolu grâce à la voie du droit, et ses conseillers juridiques préparent déjà une réponse écrite. Ceux qui le connaissent bien ne pouvaient pas s’attendre à un discours différent, au nom de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la Constitution ayant toujours été sa bible laïque. Il fera donc savoir au Vatican sa foi en la République et les institutions démocratiques, tout en veillant à ne pas briser le lien et à rétablir de bonnes relations diplomatiques dans les meilleurs délais. S’il était bien conscient de l’irritation de la Curie, l’ancien dirigeant de la BCE a été surpris par la Note verbale formulant expressément la désapprobation du Saint-Siège la loi Zan contre la transhomophobie, arrivée sans préavis. Mais le Premier ministre garde ce sang-froid qui le caractérise depuis son arrivée au palais Chigi. Chaque mouvement est réalisé en accord avec le Chef de l’Etat, également destinataire de la note bien qu’il ne puisse à aucun titre intervenir sur un projet de loi en cours d’approbation par les pouvoirs législatifs. Le Vatican ne s’est peut-être pas rendu compte de la portée de ses propos alors qu’il rappelait à Sergio Mattarella qu’il est le garant de la Constitution, remettant en doute la figure du Président et insinuant qu’une loi italienne puisse violer les principes constitutionnels. Le Saint-Siège a commencé à s’inquiéter du possible coup porté aux relations avec l’exécutif italien et à relativiser les faits. Mais Mario Draghi s’est montré ferme et a appelé les forces politiques à ne pas alimenter les polémiques, message reçu par Giorgia Meloni et surtout Matteo Salvini. Enrico Letta a fait preuve de la même fermeté vis-à-vis du Saint-Siège, tout en cherchant le compromis entre les forces parlementaires, en harmonie avec le Président du Conseil. A présent, le PD cherche à inscrire la début de la discussion au calendrier du Sénat le 13 décembre ; c’est le 6 juillet, jour de la réunion des groupes sur l’agenda parlementaire, que la décision devrait être prise, selon le souhait du PD. Même si la Ligue et FDI a cherché à demander une vérification des arguments avancés par le Vatican avant d’envisager une inscription au calendrier, en vain».
ENTRETIEN, Avvenire, de Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue « Sur la loi Zan, la Ligue est prête à un texte partagé. Le PD ne doit pas ériger de barricades » : « ‘’Sur le décret de loi Zan, la Ligue a toujours été prête à discuter sur un texte partagé. J’ai demandé publiquement à pouvoir rencontrer Enrico Letta mais je n’ai pas obtenu de réponse. Avant moi, le président de la Commission sur la Justice, P. Ostellari, avait demandé une réunion de discussion. Si l’objectif est de lutter encore plus durement contre la haine et la violence, nous sommes tous d’accord, même si les lois en vigueur sont déjà suffisamment claires. Je ne voudrais pas que l’on fasse une campagne idéologique au détriment des enfants ou pour limiter la liberté d’expression. C’est surtout l’article 1 qui pose problème : nous ne voulons pas que l’éducation sur le genre entre dans les écoles. Je suis content que le Saint-Siège ait exprimé ses doutes. Orban? Je pense que chaque pays, dans le respect des lois et des droits, peut décider de manière autonome de ses propres programmes scolaires, son université, sa justice, ses impôts et ses règles sur le travail. Je pense que l’éducation des enfants relève exclusivement des parents’’. »
ARTICLE, La Stampa, M. Bresolin « Les deux âmes de l’Europe » : « La journée qui s’annonce aujourd’hui au Conseil européen est très tendue. Les dirigeants européens sont divisés sur la question des droits. La pomme de discorde est la loi hongroise voulant ''empêcher la propagande homosexuelle’’ et qui a suscité un tollé auprès d’une grande partie des partenaires européens. Jamais auparavant, la Présidente de la Commission ne s’était exprimée aussi durement contre un Etat membre. C’est le signe, fait savoir une source diplomatique, que ‘’cette fois-ci Orban a vraiment dépassé la ligne rouge’’. Seuls les pays de l’Est défendent encore le leader hongrois. Orban a décidé de ne pas se rendre à Munich pour le match Allemagne-Hongrie et a préféré aller à Bruxelles pour dîner avec Giorgia Meloni. La dirigeante de Fratelli d’Italia a entamé son opération séduction pour faire entrer dans le groupe des Conservateurs les eurodéputés de Fidesz, qui ont quitté les rangs du PPE. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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