"Un atlantisme qui contraint les populistes à des choix nets."
15/06/2021
Italie. Revue de presse.
La presse italienne ouvre sur les nouvelles recommandations pour la campagne vaccinale présentées par le ministre de la Santé R. Speranza et l’Aifa, l’agence italienne pour le médicament. Cette dernière a autorisé le « cocktail » de vaccins aux personnes de moins de 60 ans, suite aux polémiques autour du sérum AstraZeneca, considéré comme potentiellement dangereux pour les jeunes. Les craintes sur le variant indien sont aussi évoquées : « Le mélange de sérums garantit une meilleure immunité » - L’ancien directeur de l’EMA, Guido Rasi, exclut tout risque quand la deuxième dose est différente de la première. Le ministre Speranza demande aux régions de ne pas avancer en ordre dispersé (La Repubblica), « Speranza : l’Italie en zone blanche grâce aux vaccins » - Le ministre revendique la ligne de la prudence et donne un éclairage sur l’affaire AstraZeneca (La Stampa), « Vaccins dans le chaos et aucune donnée sur AstraZeneca » (Fatto Quotidiano), « Le variant indien bloque le Royaume-Uni, l’Italie en alerte » (Il Messaggero), « Deuxième dose et variant indien, les deux défis du plan de vaccination » (Domani).
L’ouverture du Sommet de l’Otan est aussi largement citée, avec reprise des propos du chef de gouvernement Mario Draghi. Dans l’ensemble, les observateurs commentent le « retour de l’Otan qui n’est plus en état de mort cérébrale » (Corriere) et les pressions sur R. Erdogan pour que la Turquie retire sa présence militaire de Libye. Selon La Stampa, « les Turcs ont trouvé auprès de la France l’interlocuteur principal pour discuter de la Libye » : « L’Otan prévient la Chine et la Russie » - Le Président du Conseil évoque aussi la crise sanitaire et la Libye. Draghi : l’alliance est plus forte que jamais (Corriere della Sera), « l’Otan : La Chine est une menace systémique » (La Repubblica), « L’Otan prévient : le poids de la Chine augmente, un défi qu’il faut affronter » (Sole 24 Ore).
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de Massimo Franco, « Un atlantisme qui contraint les populistes à des choix nets » : « Les propos de Mario Draghi, atlantiste convaincu, lors du Sommet de l’OTAN à Bruxelles pourraient même sembler banals. Mais lorsqu’il décrit l’OTAN comme ‘’pierre angulaire de notre sécurité’’, c’est également un message lancé aux partis de son gouvernement. Draghi s’adresse à ses alliés européens qui ont vu dans le traité atlantique non seulement un bouclier mais aussi une cage. Mais il s’adresse aussi à certaines forces politiques italiennes qui ont pu être tentées d’amener le pays vers une situation ambiguë, jusqu’à donner la dangereuse impression de se positionner exactement à mi-chemin entre l’OTAN d’une part et la Russie ou la Chine d’autre part. Il pousse ainsi des partis comme la Ligue ou le Mouvement 5 Etoiles à bien régler l’orientation de leur boussole sur la scène internationale. Il donne la sensation d’avoir adopté le rôle de chef d’orchestre de la politique étrangère et de garant de l’orthodoxie italienne non seulement sur le plan financier mais aussi dans les domaines militaire et stratégique. Mais en Italie, l’écho du G7 a été couvert par les d’autres questions comme celle des élections municipales. Pourtant, la relance de l’Alliance Atlantique aura immanquablement une incidence à l’échelle nationale : missions militaires, stabilisation en Méditerranée (sphères d’influence, contrôle de l’immigration clandestine…). D’autant plus que dans quelques mois il faudra élire le nouveau Président de la République, élection conditionnée y compris par la dimension internationale. La politique étrangère reprendra donc bientôt un rôle de premier plan en Italie, reste à voir qui, parmi les alliés et les adversaires de Draghi, parviendra à porter le débat et à le nourrir. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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