"Salvini vers le nouveau groupe européen : "Je vais rencontrer Orban et le Premier ministre Polonais.""
30/03/2021
Italie. Revue de presse.
ARTICLE, La Repubblica, « Le Président du Conseil et Speranza bloquent les initiatives du centre-droit : "Chacun ne fait pas ce qu’il souhaite" : « "Si à la mi-avril les données le permettent – disent les présidents de région léghistes-, nous devons prévoir la possibilité de revenir en zone jaune." Il y a leur révolte. Et puis il y a les chiffres. Ceux que Roberto Speranza – le ministre de la santé- énumère : "Je veux être clair : la zone jaune ne nous permettrait pas de prévoir la réouverture des écoles. Le variant anglaise se répand, en France il y a 45 000 contagions. Évitons de tromper les gens". "Avec 3721 personnes hospitalisées en soins intensifs, nous ne pouvons pas nous exposer à une nouvelle vague : nous risquons de ne pas pouvoir y résister". Au Nord, la Ligue profite des oppositions aux restrictions pour rappeler que si les régions souhaitent assouplir, c’est le gouvernement qui freine. Pourtant, Draghi veut laisser les Régions se défouler, notamment en les convoquant par visioconférence. "Monsieur le président - lui dit le démocrate Stefano Bonaccini -, si nous ne donnons pas une perspective aux gens, nous ne pourrons plus les tenir". La règle qui fait basculer en zone rouge les territoires qui enregistrent plus de 250 infections pour 100 000 habitants lui semble très pénalisante, et sa région, l'Emilie-Romagne aura du mal à sortir des restrictions avec ce critère : il n'y a pas de lumière au bout du tunnel. "Les restrictions sont tout à fait acceptables tant qu’elles sont nécessaires –explique Max Fedriga, à la tête du Frioul-Vénétie Giulia - mais donnez-nous la chance de revenir en jaune. Faites attention, car beaucoup de gens ne respectent déjà pas les règles trop strictes. Nous pouvons fermer les salons de coiffure, mais que se passe-t-il si les coiffeurs vont chez les gens pour leur couper les cheveux ? Ce n'est pas pire ?" Maria Stella Gelmini, ministre des régions, rappelle qu'"avec la zone jaune, il deviendrait encore plus complexe de contrôler des règles déjà ignorées aujourd'hui dans les zones rouges ou orange“. Le gouvernement ne plie pas : pas de mécanisme automatique pour un retour à la zone jaune avant la fin avril. Et Draghi se prépare à demander un dernier effort au pays, pour défendre la campagne de vaccination et sortir enfin de l'urgence. »
TRIBUNE, Corriere della Sera, de Giorgia Meloni, dirigente de Fratelli d’Italia « Défense de l’Italie et cohésion sociale, la droite moderne est déjà une réalité» : « Notre choix de rester dans l’opposition révèle tout d’abord la nature démocratique de notre pays (sans une opposition, l’Italie ressemblerait à une dictature). Il rappelle l’idée que nous avons d’une droite moderne mais liée à un principe de cohérence et de défense de la souveraineté populaire, qui est à la base de la représentation dans une démocratie moderne. La souveraineté populaire n’est pas une option, comme elle est souvent considérée, mais un instrument pour faire rempart à tout risque de dérive autoritaire dans une société qui a vu la politique se réduire à une simple question de gestion du pouvoir et de nouvelles oligarchies ou technocraties occuper l’espace qui devrait revenir à la (bonne) politique. C’est sur ces bases préalables qu’un parti de droite moderne doit bâtir sa vision de long terme. Fratelli d’Italia se considère comme un parti patriotique. C’est aussi la bataille des Conservateurs européens, que j’ai l’honneur de présider, pour un modèle confédéral en Europe pouvant considérer les Etats et les identités des peuples européens non pas comme un obstacle à abattre au nom d’une globalisation aveugle mais comme une valeur à défendre. Nous sommes persuadés que l’unité de l’Europe peut se réaliser selon le principe de subsidiarité, en respectant la souveraineté des Etats nationaux et de ses citoyens. Cette droite moderne défend aujourd’hui l’Etat comme un espace commun attachée aux intérêts nationaux, qui veut une démocratie qui récupère ses pouvoirs, grâce à une réforme présidentielle. Une droite qui se bat pour réduire l’écart entre le Nord et le Sud, entre les personnes âgées et les jeunes, entre les entreprises et l’emploi, dans un projet de cohésion nationale renouvelé. Cette droite défend les plus fragiles et la classe moyenne qui est à la base de la naissance des démocraties. Cette droite moderne est en train de prendre forme dans le projet de Fratelli d’Italia. La confiance que les Italiens sont en train de nous manifester le confirme bien ».
ARTICLE, Corriere della Sera, par M. Cremonesi « Salvini vers le nouveau groupe européen : ‘’je vais rencontrer Orban et le Premier ministre Polonais’’ » : « Jeudi matin Matteo Salvini se rendra à Budapest pour rencontrer Vicktor Orban mais aussi le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. Bref, le noyau de ce qui pourrait devenir le nouveau groupe souverainiste européen. Ce rendez-vous pourrait envoyer aux oubliettes l’hypothèse d’un rapprochement de la Ligue avec le PPE. Selon Salvini, l’idée est de ‘’offrir une alternative au PPE désormais situé trop à gauche’’. L’ambition est donc de construire un groupe pouvant attirer en son sein certaines délégations nationales du Parti Populaire et surmonter cette sorte de « cordon sanitaire » mis en place à Bruxelles contre les souverainistes. La droite allemande de l’Afd, battue lors des récentes élections, est plutôt sacrifiée dans ce projet. Mais, pour la Ligue, ce raisonnement ne vaut pas pour le Rassemblement national de Marine Le Pen. Or, il est difficile que Giorgia Meloni puisse approuver cette stratégie. Les Polonais du Pis (qui font partie de l’Ecr avec elle), adoptant une position ouvertement antirusse, n’apprécient pas les relations de Marine Le Pen avec Moscou. Mais alors, pourquoi Salvini leur conviendrait-il ? ‘’Depuis qu’il est au gouvernement, il a accepté la politique européenne des sanctions contre la Russie, ce qui ouvre la perspective d’une coopération’’ explique l’eurodéputé du Pis Waszcezykowski ».
ARTICLE, La Repubblica, « Le match Letta-Salvini sur l'Europe et la pandémie "La Ligue devrait rejoindre le PPE". » : « "Le monde à l'heure du Covid : l'heure de l'Europe ?", titre du rapport annuel de l'Ispi, était aussi celui donné hier à un débat en streaming organisé par le think-tank. Letta, chef du PD, s’y sentait très à l’aise, Salvini, beaucoup moins, s'agitant sur sa chaise à côté du drapeau italien, après avoir vu la lumière [européenne] sur la route de Bruxelles : "C’est une bonne nouvelle", le provoque Letta. Mais "l'européisme et la souveraineté peuvent aller de pair, avec du pragmatisme à la Draghi", réplique Salvini, C'est la première fois qu'Enrico Letta et Matteo Salvini se croisent, même si cela se fait virtuellement. Au début, ils échangent à fleuret moucheté. "Avec Salvini, nous sommes dans la même majorité dans le gouvernement Draghi, nous devons remporter deux parties", a indiqué Letta : "Pérenniser le Next Generation EU et changer le pacte de stabilité pour qu'il devienne un pacte de durabilité sociale et environnementale". Pour Salvini, " la question n'est pas de savoir si nous avons besoin de plus ou moins d'Europe, mais de quelle Europe". "La pandémie nous a appris qu'il faut en faire plus sur certaines questions comme la santé, la politique étrangère, la défense et le contrôle des migrations. Déléguer plutôt à la population certains choix nationaux de la vie quotidienne, comme Bolkestein et le Nutriscore. La coopération ne doit pas être une fin mais le moyen de parvenir à une solution" a ajouté le chef de la Ligue. Pour Letta, « Si Salvini dit oui à l'Europe de la santé et au dépassement des vetos en politique étrangère, je salue le caractère positif de ce changement. (…) Si Salvini se rapproche du PPE, j’en serai heureux, car pour l'Italie ce serait une bonne nouvelle". Des mots qui résonnent pour Salvini comme une provocation. "Faire partie d'un gouvernement aussi important nous oblige à mettre en avant ce qui nous unit, mais je pense que personne n'a le droit de donner des brevets de démocratie", lâche-t-il. "L'Union est née sur des bases fallacieuses, si nous voulons faire comme si de rien n'était et dire que l'espoir du monde est que la Ligue entre dans le PPE, cela ne rend service à personne", a conclu Salvini, rejetant les critiques contre les premiers ministres hongrois et polonais, ses alliés historiques. Pour Letta, c'est déjà une victoire. "Je me déclare souverainiste aussi, mais souverainiste européen", dit-il dans un sourire. "C'est la seule façon de faire pour assurer notre sécurité face aux superpuissances." Et mettre tous les nationalistes au pied du mur. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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