" La nouvelle stratégie de Salvini pour conditionner Draghi."
16/02/2021
Italie. Revue de presse.
La polémique autour de la fermeture des stations de ski décidée dimanche, et les première tensions au sein de la majorité, dans laquelle la Ligue critique déjà la méthode et le caractère tardif de l’annonce par le ministre de la Santé R. Speranza, font les gros titres des médias italiens : « Zones rouges pour freiner les variants» - Tensions au sein du gouvernement après la fermeture des stations de ski (Corriere della Sera), « La Ligue représente déjà un problème » - Salvini et Gravaglia critiquent les experts sanitaires du CTS et le ministre Speranza (La Repubblica), « Draghi ne suffit pas, querelle sur le confinement» (La Stampa), « Ski, premières frictions au sein du gouvernement » (Il Messaggero), «La guerre sur la santé» - Speranza est déjà critiqué (Il Fatto Quotidiano), « C’est déjà le bras-de-fer » - (Il Giornale).
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « La recherche difficile d’un accord au Parlement » : « La crainte se renforce que l’implosion du M5S puisse devenir une source d’instabilité. S’il est probable que le nombre d’élus 5 Etoiles votant contre Draghi sera moins important que prévu, les mécontentements et le risque d’une scission au sein du Mouvement demeurent. Une tendance alimentée par un sentiment d’humiliation ressenti par certains face à la diminution de la présence des 5 Etoiles au gouvernement par rapport à avant. Du coup, la vraie inconnue pour Draghi sera de transformer l’hétérogénéité des alliés en un attelage vertueux. Et si les orthodoxes des 5 Etoiles devaient être plus nombreux que prévu, les voix extrémistes de l’opposition ne feront que mettre davantage en relief la composante modérée et européenne de la coalition Draghi. Ce dernier a reçu lundi soir le soutien de la Chancelière allemande, dont les propos traduisent le souhait de rétablir l’axe stratégique entre l’Italie et l’Allemagne. Ils traduisent aussi la synthèse des attentes de l’UE à l’égard du nouveau gouvernement, sur sa capacité à dépenser plus efficacement les aides qui arriveront de Bruxelles. C’est la consécration du choix fait par le chef de l’Etat Mattarella, ayant conduit à demander à Draghi de former une coalition inédite. Toutefois, cette coalition devra se stabiliser et trouver un équilibre. ».
ARTICLE, La Repubblica, de C. Lopapa « La nouvelle stratégie de Salvini pour conditionner Draghi » : «La nouvelle Ligue, celle qui s’oppose mais est aussi au gouvernement, tire ses premiers coups de façon féroce, passant d'une cible à l'autre. La dernière salve a été dirigée par le secrétaire du parti contre les sujets des transports et de la politique étrangère (gérée par d'autres partis). "Des files d'attente sur des kilomètres sur le col du Brenner, une vraie honte ; l'Autriche ainsi que l'Allemagne ne font entrer les camionneurs venant d'Italie qu'après un test négatif : faisons de même avec eux’’ Le leader de la Ligue avait commencé à lancer ses attaques le matin contre le ministre de la Santé R. Speranza et ses techniciens sur la décision de reporter l'ouverture imminente des pistes au 5 mars. Vendredi soir, alors que le gouvernement n'avait pas encore prêté serment au Quirinal, le sénateur léguiste avait déjà demandé que la ministre de l’Intérieur L. Lamorgese et R. Speranza changent de "braquet", notamment, pour ce qui concerne la première, sur l'immigration. "Matteo ne veut pas jouer les trouble-fêtes, ni corriger la ligne du gouvernement Draghi : il veut carrément la diriger, la conditionner", explique sous couvert d’anonymat l'un des hommes les plus proches du sénateur. Une stratégie très similaire à celle adoptée depuis l'automne 2018 avec le gouvernement jaune-vert. Dimanche soir, le leader de la Ligue a invité son ami Giancarlo et les deux autres ministres, Massimo Garavaglia et Erika Stefani, à dîner chez lui à Rome pour leur présenter sa stratégie et les appeler à la "lutte", aussi dans le gouvernement. En arrière-plan, il y a une crainte compréhensible. Le risque est réel pour Salvini de perdre le consensus à droite ayant permis d’unir le centre-droit. Des sondages privés révèlent que 10% de la base électorale désapprouverait le choix fait d’entrer au gouvernement ».
ARTICLE, Corriere della Sera, de V. Piccolillo « ‘’Je n’ai plus à attendre, je redeviens professeur’’, mais ce n’est pas une sortie de scène pour Conte » : « ‘’Mon futur immédiat se trouve à l’université de Florence’’ l’ancien Président du Conseil ne parle pas de politique et semble bien déterminé à reprendre sa chaire de droit privé. Pourtant, les paroles rassurantes à l’égard du M5S (‘’Je suis là et je serai toujours là’’) laissent présager que la carrière politique ne s’arrête pas complètement et le président de la Chambre Roberto Fico (M5S) a voulu y faire écho : ’’Nous avons parcouru beaucoup de chemin ensemble et je suis certain que nous continuerons’’. Ce n’est donc pas une sortie de scène définitive pour Conte. La popularité dont il jouit encore parmi les Italiens en fait encore une figure importante parmi des Cinq Etoiles en mal de consensus. Le fait qu’il ne fasse finalement pas partie du gouvernement Draghi le place hors de portée des critiques des puristes du Mouvement. Autant d’éléments qui en font une ressource précieuse, et pas seulement pour le M5S. En effet, la seule question politique sur laquelle Conte se laisse aller à un peu d’enthousiasme est celle d’une alliance entre M5S, Pd et LeU : ‘’Je crois beaucoup en ce projet et je continuerai à y contribuer selon les modalités que nous déterminerons ensemble’’. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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