"Le gouvernement ne tient qu'à un fil."
31/12/2020
Italie. Revue de presse.
La tenue de l'exécutif, et notamment les propos du Président du Conseil G. Conte sur la nécessité d'une motion de confiance du Parlement si le parti Italia Viva sortait de la majorité suite à leur désaccord sur les projets prévus dans le Plan de Relance national, fait les gros titres des médias italiens. « Conte prévient : stop aux ultimatum » (Corriere della Sera), « Le gouvernement ne tient qu'à un fil » (La Repubblica), « Conte : si la confiance d'un parti de majorité devait faire défaut, j'irai au Parlement » (Sole 24 Ore), « Le règlement de compte » - La crise approche, Renzi de plus en plus isolé (Il Fatto Quotidiano), « Conte défie Renzi » (Il Giornale).
ENTRETIEN, Sole 24 Ore, de Matteo Renzi, leader d’Italia Viva « Nous ne serons pas complices de ce Plan de Relance, autant passer dans l’opposition » : « ’’Il n’y a pas de coulisses, ni de mystères : l’Italie dispose d’une somme énorme d’argent qu’il faut dépenser et je veux savoir comment nous allons le faire. Car s’il doit être gaspillé avec ce que M. Draghi appelle ‘’la mauvaise dette’’, qu’ils le fassent sans nous. J’ai été un allié pour renvoyer Salvini chez lui et obtenir les fonds européens : je ne serai pas complice du plus gros gaspillage d’argent public de l’histoire. Je suis favorable à dépenser tout cet argent, et bien. Quant à Conte, le problème est de savoir où nous voulons amener l’Italie d’ici les vingt prochaines années. Attention : nous ne voulons pas faire tomber Conte mais s’il ne prend pas en considération nos propositions dans l’écriture du texte le plus important de la législature, alors qu’ils gardent pour eux le document et nos ministères. Le passage devant le Parlement est légitime. Si après le Parlement veut gaspiller 300 milliards d’euros en bonus et subventions, qu’il le fasse mais sans Italia Viva. Nous, nous irons dans l’opposition. Italia Viva a remis ces dernières heures au ministre de l’Economie Gualtieri un document avec 63 points dont nos propositions de modification : priorité absolue aux investissements, aux infrastructures, aux politiques sociales, la culture, le tourisme et puis le grand absent : l’emploi des jeunes, qui se traduit par un investissement dans les écoles, la formation et les universités ».
ENTRETIEN, La Repubblica, de Matteo Renzi, leader d’Italia Viva « Draghi ou le PD, Conte hors du jeu ».
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Franco, « Les choix difficiles du Palais Chigi, deux semaines pour éviter l’effondrement » : « Giuseppe Conte semble se sentir de plus en plus isolé au sein de sa propre majorité. Il tente donc de pointer du doigt le « parti des ultimatums » comme une cause potentielle d’instabilité et affaiblir ainsi l’offensive de Matteo Renzi. Il est conscient que le contexte lui est, malgré tout, favorable : ajouter des incertitudes et une crise de gouvernement à une situation déjà si critique. La pandémie et la question des fonds pour la Relance épuisent et terrorisent l’opinion publique et l’Europe reste attentive et perplexe. Pourtant, le refus répété du MES et la concession, au final, sur la direction des services secrets témoigne bien des craintes Président du Conseil quant à un possible affaiblissement personnel et un éloignement du MS5. Il a donné hier l’impression de ne pas exclure que le gouvernement soit mis à mal par les attaques d’Italia Viva. Ces deux semaines seront décisives pour empêcher que le scénario du remaniement ou des élections anticipées ne s’impose. Conte doit dissiper le doute sur une instrumentalisation de sa part de la pandémie : non pas comme une urgence réelle mais comme prétexte pour désarmer ses adversaires. Il doit conférer plus de cohérence à la coalition, à travers un projet clair, et abandonner les logiques de survie. Il doit convaincre ainsi ceux qui doutent de sa capacité à guider le pays dans cette phase cruciale. Ainsi, il mènera la vie dure à ceux qui, à travers des calculs de pouvoir, sont prêts à détruire le contexte favorable dans lequel évolue l’actuelle majorité, convaincus que l’on pourra ensuite recoller les morceaux. »
SONDAGES, La Repubblica, de I. Diamanti « La popularité de Conte résiste, malgré tout» : « Le sondage Demos de fin d’année assoit la primauté de G. Conte sur les autres figures politiques italiennes. Malgré une année exceptionnelle, marquée par l’urgence pandémique, 46% des Italiens se disent satisfaits du fonctionnement de la démocratie : il s’agit là d’un des indices les plus élevés de ces dix dernières années. Il était inférieur de 10 points en 2018, au lendemain des élections politiques. La pandémie a légitimé la présence d’un ‘’dirigeant fort’’ alors que les oppositions sont du coup perçues comme une entrave, un obstacle, indépendamment de sa couleur politique. Giuseppe Conte est ainsi devenu un ‘’leader fort’’, grâce à la pandémie mais aussi grâce à son habileté : il a atteint son pic, 70%, entre mars et avril. Sa cote a baissé un peu, certes, mais il a creusé l’écart avec les autres personnalités politiques. A la question ‘’qui est le meilleur homme politique italien ?’’ Conte obtient 30% des intentions, devançant Salvini (8%), Mattarella (7%), G. Meloni (7%), S. Berlusconi (2%). Si on inverse la question ‘’Quel est le pire homme politique italien ?’’, le résultat change considérablement : M. Salvini figure au podium avec 35% des sondés, suivi de G. Conte (12%), L. Di Maio (8%), M. Renzi (4%) et G. Meloni (3%) »
SONDAGES, Corriere della Sera, de M. Pagnoncelli « En cas d’élections anticipées, le centre droit l’emporterait mais l’alliance entre le PD et le M5s Pourrait réduire l’écart » : « Les derniers sondages IPSOS, basés sur la loi électorale actuellement en vigeur, sont clairs : les partis de centre droit obtiendraient 222 voix à la Chambre (dont 106 à la Ligue ) contre les 123 voix du centre gauche (dont 86 iraient au PD). Mêmes tendances au Sénat : le centre droit obtiendrait 115 voix contre les 58 du centre gauche. Toutefois, si le PD et le M5S devaient faire coalition, ils réduiraient l’écart, obtenant 10 députés et 6 sénateurs en plus ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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