Salvini : "Le groupe unique au Parlement est la vraie réponse à ceux qui veulent nous diviser."
27/11/2020
Italie. Revue de presse.
Les nouvelles mesures du gouvernement pour contrer la pandémie et l'adoption de la nouvelle loi de finances avec les voix de l'opposition font les gros titres des médias italiens : "Écoles et ski, des fermetures jusqu'en janvier" - ''Interdiction de se déplacer d'une région à l'autre'' (Corriere della Sera), " Les écoles rouvriront après l'Epiphanie'' - ''L'exécutif cède face à la pression des régions contre le plan de la ministre Azzolina'' (Il Messaggero), "La droite vient au secours de Conte" - ''Berlusconi pousse Salvini et Meloni à voter le budget » (La Repubblica), "Trêve fiscale'' - "Berlusconi parvient à convaincre ses alliés : votons pour avoir moins d'impôts'' (Il Giornale), " MES : oui à la réforme mais pas aux aides" (La Stampa), "Le paiement des impôts reporté au 30 avril'' - "France-Italie : ligne commune sur la réforme du MES'' (Sole 24 Ore).
COULISSES, La Repubblica, d’A. Cuzzocrea « De Vecchioni à Arcuri, le cercle magique de Conte pour résister au remaniement » : « Qui sont ces techniciens et fonctionnaires avec lesquels Conte prend les décisions sans passer par les partis alors que ces derniers veulent retourner à la formule des deux vice-présidents du Conseil pour limiter son pouvoir ? Conte dispose d’une équipe de personnes de toute confiance et qui apparaissent de plus en plus, aux yeux des partis, comme une sorte de gouvernement de l’ombre, encombrant et insaisissable, loin des logiques de la politique mais proche des exigences du Président du Conseil. Il n’y a pas de véritable bras droit pour l’Avocat mais plutôt une sorte d’apparat qui devient de plus en plus incisif. Ce n’est pas un mystère, alors même que l’une des principales causes de tensions avec le PD et le M5S est la volonté de concentrer les décisions sur les projets du Plan de Relance au sein d’une équipe restreinte au Palais Chigi, à laquelle participe sans doute son chef de cabinet, Alessandro Goracci ainsi que le conseiller économique, Riccardo Cristadoro. Une autre décision qui a suscité le mécontentement du PD et du M5S a été la confirmation de Gennaro Vecchione à la direction du Département des Informations qui coordonne les deux directions des services de renseignement intérieur et extérieur ».
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Matteo Salvini, chef politique de la Ligue «’’Sal’’ » : «’’ La tentative du PD est claire. On veut choisir une partie de l'opposition avec laquelle travailler. Mais le centre droit n’est subalterne à personne. Nous sommes majoritaires dans le pays et nous gouvernons 14 régions sur 20. Nous sommes arrivés ensemble au vote d’hier (sur la Loi de finances prévoyant un écart budgétaire à hauteur de 8 milliards par rapport au Document économique et financier, ndt.), il n’y a pas de premiers ou de derniers. Et puis nous avons contraint le gouvernement à inscrire noir sur blanc des ressources destinées aux professions libérales et à l’économie plutôt qu’à des trottinettes. L’union fait la force. On l’a vu dans les mairies et les régions. Un groupe unique au Parlement serait une belle réponse au PD et au M5S qui veulent nous diviser’’ ».
LETTRE, Il Foglio, de Luigi Di Maio, ministre des Affaires Etrangères et ancien chef politique du M5S «Mes : 10 points pour reconstruire l’Italie en désamorçant le conflit politique » : « Je partage avec vous vos réflexions personnelles dont il est possible de discuter avec un esprit constructif. Mon appel s’adresse à tous : désamorçons le conflit politique et entamons ce changement culturel nécessaire. Le vote à l’unanimité du budget, hier, a été un signal important. Il faut, je crois, revoir tout notre système sur la voie de l’efficacité et de l’innovation technologique en s’inspirant des critères de durabilité environnementale et sociale. Il est temps de construire un projet plus large en surmontant les barrières idéologiques. Pour ce faire, il est évident qu’il sera nécessaire d’intervenir sur les temps d’exécution, jusqu’ici trop longs et articulés, en créant des systèmes de gouvernance ou des sujets nouveaux pour guider les investissements sur la relance. Je pense par exemple à un Fonds souverain italien ou à un organisme de développement, doté de procédures et de pouvoirs extraordinaires, ayant pour mission de mobiliser l’épargne improductive et de lancer rapidement des interventions stratégiques sur les infrastructures et les entreprises. Il sera également important de veiller à ce que l’étroit suivi dans le cadre de la mise en œuvre des plans d’investissement ne soit pas dispersé entre plusieurs administrations centrales et locales telles que les programmes des Fonds structurels et d’investissement de l’UE, mais qu’il soit confié à un individu identifiable, doté de pouvoirs appropriés ».
ARTICLE Sole 24 Ore “L’UE « rappelle » l’Italie sur le MES. Gualtieri et le Maire d’accord pour la réforme » : “Dans le canevas déjà dense des relations franco-italiennes on trouve aussi une proposition commune pour un soutien européen aux secteurs les plus impactés par la crise. Une déclinaison du décret « ristori » à l’échelle du continent, sur lequel le gouvernement italien travaille depuis des semaines. Selon la vision de Paris et de Rome, il devrait prendre la forme d’un soutien complémentaire et parallèle au plan de relance. La rencontre matinale au ministère de l’économie entre le ministre Gualtieri et son homologue français Bruno Le maire est né avec l’objectif de consolider les positions franco-italiennes communes sur la politique économique (…). La prise de position de Riccardo Fraccaro (M5S) hier ayant demandé l’annulation ou la suspension perpétuelle de la dette covid a aussi fait monter la pression. (…) « La position du gouvernement est que les dettes doivent être remboursées et le seront toujours » a déclaré Gualtieri. (…) Bruno le Maire a employé à peu près les mêmes termes, [ministre] avec lequel l’entente est totale y compris sur la réforme du MES. (..)« une assurance vie », comme l’a qualifié Le Maire, et jugeant « essentiel » que la réforme soit « définitivement adoptée et ratifiée ». L’Italie et la France, et cela ne date pas d’hier, sont aussi sur la même ligne sur la taxe sur le numérique».
ARTICLE, Corriere della Sera “Santé, croissance et taxes : entente entre l’Italie et la France » : “C’est encore le MES qui peut faire tanguer la majorité au gouvernement, divisée entre le PD qui y est favorable et le M5S qui y est depuis toujours opposé. La visite hier à Rome du ministre français de l’économie Bruno Le maire pour rencontrer son homologue Gualtieri en vue de la réunion de l’Eurogroupe de lundi était propice à faire monter la température. (…) « Ni la France ni l’Italie, a déclaré Le Maire, n’ont de problèmes de financement, et nous pouvons aussi grâce à la BCE nous financer à des conditions très avantageuses ». (…) [Sur le MES] « La réforme qui sera discutée lundi est un sujet différent de celui de l’utilisation de cet instrument, qui ne fait pas partie de la discussion de lundi » dit Gualtieri. (…) Pour une fois le M5S est d’accord avec le vieil allié Matteo Salvini qui s’en prend à l’axe franco-italien : « je demande aux ministres français qui viennent nous voir, dit le leader de la ligue, de s’occuper de la France et de ne pas expliquer aux Italiens comment ils doivent vivre en Italie ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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