"Plus tristes, moins confiants ; la vague qui nous a changé."
18/11/2020
Italie. Revue de presse.
SONDAGE, Il Messaggero, « Plus tristes, moins confiants ; la vague qui nous a changé » : « Le sondage de SWG, mené jusqu’au 15 novembre, dépeint une Italie loin de l’enthousiasme civique de mars dernier. A peine 27% des sondés se disent optimistes, pour 29% c’est la morosité qui domine. Les Italiens font plus confiance aux médecins qu’aux hommes politiques : 85% comptent sur le système de santé contre 39% sur le gouvernement. Pourtant, seuls 42% sont prêts à se faire vacciner et 34% refuseraient le vaccin, et ce même s’il était obligatoire - pour 14%. Face à cette seconde vague, contrairement à la première, la colère et la mélancolie dominent nettement sur l’espoir. Il y a beaucoup de rancœur vis-à-vis des institutions et de leur mauvaise gestion du rebond de l’épidémie. En moyenne, seule la moitié des Italiens trouvent claires les mesures auxquelles ils sont soumis. »
ARTICLE, Il Sole 24 Ore, de L. Palmerini, « Mattarella ‘’ça suffit avec les polémiques’’ » : « Le Président de la République italienne s’est adressé aux maires lors de la visioconférence de l’Anci (Assocation nationale des communes italiennes) au sujet du conflit permanent entre pouvoir central et régions. Il a invité à ne pas ‘’se disperser dans des polémiques ou dans la course à d’illusoires avantages individuels’’ et a regretté le manque de consensus et de coopération. Il a invité les maires à décider sans craindre l’impopularité : ils ne doivent pas hésiter à recourir aux arrêtés communaux et ont le devoir de prendre les décisions rendues nécessaires par la situation sanitaire sur le territoire qu’ils administrent, qui peut être différente de la situation régionale ou nationale. Bien entendu, ils ne sont pas les seuls destinataires de son message. Sergio Mattarella attendait entre autres de Giuseppe Conte qu’il instaure un espace de dialogue au Parlement, entre majorité et opposition. Cela aurait aussi pu être un espace de discussion avec le COPASIR qui a déploré un manque de communication avec le gouvernement. Le président de la Chambre œuvre en faveur d’un comité des chefs des formations politiques. Mais les récentes dynamiques impliquant notamment Berlusconi, Salvini, Giuseppe Conte, le Mouvement 5 Etoiles, ont plutôt tendance à fermer les possibilités du dialogue. Sur l’Europe, il a préféré se féliciter du travail accompli grâce à l’UE, tout en passant outre les retards de l’Italie sur le Plan de Relance européen, qu’il a pourtant bien à l’esprit. »
ARTICLE, Corriere della Sera, de M. Guerzoni, « Pour la majorité, l’affaire fait l’effet d'un électrochoc : les accusations du Mouvement 5 Etoiles à l’encontre des ministres Speranza et Gualtieri » : « Le M5S a lâché sa bombe hier soir en Conseil des ministres : la nécessité de désigner, aujourd’hui même, un nouveau commissaire à la Santé en Calabre, le quatrième. La coalition doit pour cela mettre de côté les rivalités. Plusieurs noms circulent. Mais malgré les rappels à l’ordre du Président de la République, Giuseppe Conte se retrouve isolé, entre un Parti démocrate et Mouvement 5 Etoiles préoccupés chacun par des questions différentes et par son propre poids au sein de la coalition. Les ministres se rejettent la responsabilité de l’échec des nominations précédentes. Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg vers lequel se dirige la coalition. PD et M5S se déchirent également au sujet du MES et les sulfureuses déclarations sur l’abattement de la dette publique de David Sassoli, encensé par Di Maio et suspecté par le Parti démocrate de briguer la présidence du Conseil, voire celle de la République. »
EDITORIAL, Stampa, S. Stefanini, « Pologne, Hongrie, et les valeurs de l’Europe » : « Pologne et Hongrie avaient clairement dit qu’elles auraient bloqué le budget pluriannuel de l’UE, y compris le Recovery fund, en raison de la clause contraignant les états récipiendaires à observer la légalité constitutionnelle pour obtenir les financements. Un message pas vraiment subtil, sur lequel le Parlement européen avait forcé la main à Budapest et Varsovie, qui l’ont renvoyé à l’expéditeur. Si la crise était annoncée, elle n’en est pas moins grave, non seulement pour le budget et les financements importants post-pandémie impatiemment attendus en Italie – ils arriveront, mais pour l’avenir de l’Union européenne. La présidence allemande tente de recoudre patiemment la toile et porter le paquet à bon port d’ici Noël. Le véto de la Hongrie et de la Pologne révèle cependant une crise plus profonde de consensus autour de l’UE. La confluence populisme-souverainisme pose problème sur deux plans : de valeur et fonctionnel. La croissante tendance à l’égoïsme et particularités nationales, au-delà de ces deux pays, paralysent l’UE. De normales controverses entre Etats-membres ne peuvent garder en otage les décisions ou initiatives communautaires. Lundi, pendant que Hongrie et Pologne bloquaient le budget, la Bulgarie coupait la route au début des négociations d’adhésion avec la Macédoine du nord et l’Albanie pour un différend avec Skopje sur la reconnaissance des racines historico-culturelles bulgares de la nation de Macédoine du nord. Le nœud du budget ne sera pas facile à dénouer : une petite concession de l’UE ne suffit pas à Budapest et Varsovie, et l’Union ne peut pas céder sur l’Etat de droit. Mais au final, avec la pression des délais, de la crédibilité et de la pandémie, on y arrivera. Par contre, le consensus interne, sans lequel il est impossible d’agir et d’être des acteurs internationaux, sera plus difficile à obtenir. Quand, après le 21 janvier, Washington appellera Bruxelles sur le commerce, nous devrons être d’accord entre nous pour répondre ».
ARTICLE, Avvenire, V. Spagnolo, « Rapatriements, message à l’Union européenne » : « En usant de son habituel franc-parler, la ministre de l’Intérieur Luciana Lamorgese s’est exprimée devant la commission Affaires constitutionnelles de la Chambre des députés, qui examine la modification des controversés "décrets-sécurités" de Matteo Salvini : "Nous n’arrivons pas à rapatrier rapidement, notamment parce que l’Europe n’a pas d’accords de rapatriement avec les pays africains. Mon souhait est qu’il y ait des accords au niveau européen, pour avoir plus de poids." Le plan de la Commission présenté en septembre "ne prend pas en compte les réformes de l’accord de Dublin que nous voudrions", signale la ministre. Les négociations italiennes visent à des mécanismes de solidarité et de redistribution obligatoires. La solidarité de tous les pays européens envers les pays de débarquement est nécessaire" ajoute-t-elle. La ministre porte également la "prévision de canaux de migration réguliers" visant à contrecarrer la traite d’êtres humains. En tout cas il est nécessaire "de secourir et de mettre en sécurité" les personnes en mer. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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