"La droite souverainiste à la croisée des chemins."
05/11/2020
Italie. Revue de presse.
COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « La droite souverainiste à la croisée des chemins» : « Les ‘’souverainistes’’ italiens ne pourront pas ne pas tenir compte de cet aspect : le ‘’trumpisme’’ a déjà atteint son apogée, il n’est plus capable de s’étendre davantage. En Italie, l’alliance Ligue-Fratelli d’Italia – Forza Italia connait une situation similaire : elle a déjà vécu son heure de gloire, elle a désormais beaucoup ralenti, voire régressé, car son parti de base, la Ligue, semble avoir perdu tout son élan. Le ‘’populisme’’ souverainiste est soutenu par 40% des Italiens, mais dans sa version actuelle, il n’est pas capable de s’étendre davantage. Il connaît une limite culturelle et politique, je dirais même géopolitique. On pourrait s’attendre à une initiative de Salvini sur le plan international afin de dépasser cette limite mais jusqu’à présent il n’en est rien. Si le souverainisme italien n’évolue pas vers une grande famille politique européenne, selon l’impulsion qu’a commencé à donner Giorgia Meloni, il est voué à régresser voire même peut-être à s’éteindre lentement. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, M. Galluzzo, « Conte : ‘’Nous avons devant nous de mois longs et difficiles, on ne négocie pas au détriment des citoyens”» : « Giuseppe Conte l’a expliqué, hier : ’’Si nous prenions des mesures uniques pour toute l’Italie, nous provoquerions un double effet négatif : ne pas adopter les mesures vraiment efficaces là où le risque est majeur et imposer des mesures restrictives sans raison là où la situation est moins grave. Cela n’aurait aucun sens’’. Quant à la possibilité des régions de s’opposer à telle ou telle mesure, Conte répond ‘’les régions ne sont pas un alter ego de ce système. Il y a une instance de concertation où siègent les représentants des régions. Elles font partie du système. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser qu’un système au pilotage aussi fin soit décidé par des évaluations strictement politiques. Les conséquences sont automatiques et échappent à toute négociation. Parlons de choses sérieuses. Il n’est pas possible de négocier sur la santé des citoyens. Dans les prochaines semaines, il y a une forte possibilité que les régions dépassent le seuil maximal de places disponibles en thérapie intensive’’ ».
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Matteo Salvini « ‘’C’est un gouvernement indigne, il faut réagir, ils prennent des décisions sur la base de chiffres non fiables’’ » : « ‘’Je viens de faire un tour des présidents des régions : ils sont furieux. Un gouvernement qui agit de cette manière est indigne. Il n’est pas possible d’accepter qu’un président du Conseil parle à la télévision à 20 heures et décide de la vie et de la mort des personnes et des entreprises en se fondant sur des données datant de dix jours. Entretemps, la situation dans certaines régions s’est améliorée. Je n’y vois pas de la mauvaise foi mais plutôt de l’incompétence. C’est la confusion qui l’a emporté. Voyez donc le cas de la Campanie : j’entends des appels dramatiques de médecins et d’experts et puis elle figure dans la zone jaune. Que dire ? Qui gère les données et pourquoi les présidents des régions ne sont-ils pas consultés ? Le Parlement doit nommer son comité technique et scientifique à lui. Les experts du gouvernement se trompent à tous les coups. Le gouvernement navigue à vue et change d’avis tous les trois jours. Non, Conte ne m’a pas appelé. Mais ce qui est grave, c’est que les présidents de région n’ont pas été consultés. C’est la démonstration de l’incapacité et de l’arrogance’’ ».
ENTRETIEN, La Repubblica, de Nello Musumeci, président de la région Sicile « La Campanie est sauvée mais pas la Sicile. C’est un choix politique. » : « ‘’La zone orange nous été imposée de façon unilatérale et sans discussion possible. Les épisodes sont si fréquents et importants que je crains un dangereux retour au centralisme romain, qui mortifie et affaiblit l’autonomie des régions. J’ai demandé des mesures de compensation pour les PME siciliennes qui ne résisteront pas autrement. Le gouvernement assure que la division par zones se base sur la situation sanitaire, notamment le fameux « indice R », mais ce n’est pas cohérent puisque des régions pourtant plus touchées que nous, comme la Campanie et le Latium, sont en zone jaune. C’est donc un préjudice sérieux que le gouvernement va causer à nos entreprises, de façon injuste et injustifiée. La Sicile a déployé d’importants moyens pour identifier et isoler les cas asymptomatiques et augmenter la capacité des hôpitaux. Pour notre part, nous n’avons pas cherché à nous décharger de nos responsabilités sur le gouvernement, et ce climat de suspicion vis-à-vis des régions doit cesser.’’ »
ARTICLE, Corriere della Sera, P. di Caro « Les dirigeants [des partis de la majorité] rencontrent Conte, qui ne souhaite pas un remaniement » : « Ce soir au Palais Chigi, Conte rencontrera les dirigeants des partis de majorité : Zingaretti (PD), Renzi (Italia Viva), Speranza (LeU) et Crimi (M5S) mais à ce stade il n’y a pas d’ordre du jour sur les thématiques à aborder et les problèmes à résoudre. En conférence de presse, Conte a fait savoir que c’était lui qui voulait cette rencontre pour ‘’évaluer les priorités’’ car ‘’il faut penser au futur, au Plan de Relance et aussi aux autres initiatives d’intérêt constitutionnel’’. S’ouvre ainsi la voie pour une entente de majorité qui soit plus solide, notamment sur certains points ayant divisé les partis, comme l’échec sur l’accord sur une réforme électorale ou encore le droit de vote pour les jeunes de 16 ans. Tous s’accordent sur un point : il ne s’agira pas d’une réunion pour faire un remaniement. L’urgence Covid plane et conditionne énormément les choix, en attribuant au Président du Conseil un pouvoir presque absolu. Toutefois, les partis de majorité demandent un changement de vitesse. La nouvelle méthode a été lancée, il faudra ensuite voir ce qu’elle produit sur le fond ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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