"Le virage de Salvini : désormais il se revendique "chef de file du centre-droit"."
12/10/2020
Italie. Revue de presse.
ARTICLE, Corriere della Sera, d’A. Trocino, « Majorité obtenue sur le fil au Sénat, Forza Italia arrive en renfort » : « La majorité fait ses comptes et cherche désespérément des alliés parmi les députés d’autres partis. Les absences au Sénat liées au Covid créent un déséquilibre d’un nouveau genre entre les forces politiques de la Chambre. On se souvient du quorum qui n’avait pas été atteint à la Chambre pour voter le prolongement de l’Etat d’urgence. Une quarantaine de députés jaunes et rouges étaient en effet en quarantaine. Or plusieurs questions politiques et institutionnelles importantes doivent être discutées cette semaine au Sénat et à la Chambre, notamment celle de la loi de Finances qui nécessite une majorité qualifiée. La majorité aura besoin de 316 députés pour faire obtenir l’approbation de l’écart budgétaire, d’autant plus que l’on peut s’attendre à des pressions de l’opposition. Au Sénat, la situation est donc délicate, au point que la majorité compte sur une aide venue de Forza Italia qui, pour sa part, dément formellement et à même menacer d’éviction ceux qui s’y hasarderait. Certains ont pourtant déjà manifesté leur soutien à Conte. Pour Paolo Romani de « Cambiamo », ce n’est pas la bonne façon d’affronter le problème, la question n’étant ‘’pas politique mais institutionnelle‘’. »
ENTRETIEN, Fatto Quotidiano, de Nando Pagnoncelli, président d’Ipsos Italia, groupe de sondages » : « ‘’Les Italiens sont loin de la réalité : ils aiment Conte mais votent pour la droite’’ » : « ‘’La majorité des électeurs, environ 54%, a une instruction moyenne qui ne va pas au-delà du premier cycle et de ces derniers, environ 20% n’a aucun titre d’étude. Dans l’ensemble, les Italiens jugent positif la gestion du Président du Conseil face à la pandémie. Ils parviennent à faire une distinction entre la politique et les institutions. Ils pratiquent ainsi de la contradiction, qui est aussi le fruit d’une connaissance approximative. Ils peuvent ainsi subir la ‘’contagion’’ des télévisions. En 2014 il avait été possible d’évaluer l’écart entre la réalité et l’imaginaire. L’image de répertoire de migrants bondés sur un petit navire passée aux JT avait transformé le passé en présent. Les sondés pensaient que les étrangers en Italie représentaient 30% de la population alors qu’elle n’était que de 8% »
Mouvement 5 Etoiles
ARTICLE, La Stampa, « Di Maio abandonne Raggi. L’accord avec le PD pour le second tour » : « L’accord entre Luigi Di Maio et Nicola Zingaretti prévoit que sur Rome chacun aille sur son propre chemin. Celui qui, entre le M5S e le PD, passera le deuxième tour, signera un accord avec l’autre pour s’assurer le soutien. Cela était inévitable, puisque V. Raggi a imposé sa candidature et ne veut pas quitter le Capitole. Du moment où les sondages tablent sur un dépassement du PD sur le M5S, la stratégie du PD est celle de se présenter d’abord seuls pour ensuite frapper plus fort à deux. Hier au plateau télévisé de Mezz’ora in più de RaiTre, Di Maio avait dit qu’il ne fallait pas trop se fossiliser sur tel ou tel candidat, mettant de fait Raggi dans une mauvaise lumière ».
ENTRETIEN, Fatto quotidiano de samedi, de Gianluigi Pellegrino avocat en droit administratif « Le Futur des Cinq étoiles : symbole et liste d’inscrits, pourquoi Casaleggio ne peut pas les utiliser » : «‘’En cas de divorce judiciaire du M5S, la question du partage se pose, et donc incidemment celle de la propriété du logo, de la liste des inscrits, et du blog. Le logo du M5S est la propriété de l’association du même nom : aucun autre mouvement ne peut se l’approprier, et Casaleggio non plus. S’agissant de la liste des inscrits, les données peuvent être réclamées par le M5S à tout moment. L’utilisation du blog en revanche devra être partagée. Le mouvement est par ailleurs libre de révoquer le contrat de mandat et de choisir une autre plateforme que l’association Rousseau. Néanmoins, les fonds versés à l’association pour la gestion ne pourront pas être réclamés’’ ».
ARTICLE, Corriere della Sera, de P. Di Caro « Le virage de Salvini : désormais il se revendique ‘’chef de file du centre-droit’’ » : “ Les agences de presse ont reçu un communiqué condamnant l’actuelle politique migratoire du gouvernement et à la fin duquel Salvini signait comme le ‘’chef de file du centre-droit’’. Il ne se revendique donc plus comme le chef de la Ligue, mais comme celui de toute la coalition de droite, comme certains, dont Toti, l’y encourageaient depuis quelque temps. Dorénavant, Salvini sera donc considéré comme tel et se portera les positions de la droite italienne sur les questions de politique générale. Pourtant, certains alliés ont été surpris par une nouveauté qui n’avait pas été discutée en amont, suscitant donc des réactions contrastées. Antonio Tajani de Forza Italia choisit pour sa part de faire bloc derrière Salvini, ‘’le plus important d’obtenir le plus de voies’’, même si ‘’au niveau national comme au niveau européen, la position de FI continuera à être dictée par Silvio Berlusconi notre chef de file’’. Tajani semble donc dire que, ou la politique est définie communément, ou on ne peut pas prétendre parler au nom de tous (on pense en particulier aux positions très arrêtées de FI sur le MES et sur l’immigration). Le numéro deux de Fratelli d’Italia, pour sa part, en appelle aux ‘’droits et aux devoirs de la tête d’une coalition, le premier de ces devoirs étant de préserver l’unité de celle-ci’’, ce qui n’a pas toujours été le cas jusqu’à présent, il espère donc que le communiqué de Salvini est le signe d’une prise de conscience et d’une volonté de changement sur ce plan-là. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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