" La crise de Salvini, leader d’un parti qui n’a plus de territoire."
17/08/2020
Italie. Revue de presse.
Le Coronavirus, et notamment la décision du gouvernement de fermer les discothèques suite à la hausse de la courbe des contagions, domine les gros titres des médias italiens : « Le gouvernement ferme les discothèques » - ‘’Les masques obligatoires le soir. Hier 479 nouveaux cas positifs’’ (Corriere della Sera), « Le gouvernement arrête les danses et impose le masque à la ‘’movida’’ » - ‘’Les masques obligatoires de 18h à 6h’’ (La Repubblica), « Covid, la ligne dure sur les discothèques et la ‘’movida’’ nocturne » (La Stampa), « La Covid fait peur, stop aux danses.
LETTRE de Nicola Zingaretti à La Stampa « Ce n’est pas une alliance de gouvernement qui est en jeu mais la tenue du pays » : « Cher directeur, le choix du PD de former ce gouvernement a été clairvoyant. Il ne faut pas cacher les difficultés et les contradictions, mais sans ce gouvernement nous n’aurions pas su gérer la pandémie : Salvini l’aurait gérée comme Trump ou Bolsonaro. Pensons donc aux mois qui nous attendent : nous ne pouvons pas nous tromper. C’est la tenue du pays qui est en jeu. Il faut que les ressources du Recovery Fund soient utilisées sur des projets crédibles, concrets et avec une valeur stratégique. En ce moment, au Palais Chigi, on travaille en coordination avec Enzo Amendola pour avoir dès septembre un cadre de choix à faire. Le Recovery est l’occasion de rachat de l’Italie : recherche, innovation, école, capital humain, valorisation de nos talents, green economy, numérisation, modernisation de l’Administration publique et construction d’une nouvelle santé publique. Pour cette dernière, il faut activer le MES, qui est une ligne de financement bien plus avantageuse par rapport à la recherche de ressources sur le marché. Et il est sans conditions. Chaque jour de gaspillé est impardonnable ».
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, A. Cazzullo, « Mais le PD a-t-il les idées claires ? » : « Le tournant approuvé par les militants du M5S à travers le feu vert à la formation d’alliances n’est pas seulement une affaire interne au Mouvement, mais elle concerne également le PD. Il rend légitime de se questionner sur le futur du ‘’parti du réformisme italien’’, ou sur ce qu’en restera après la naissance d’une alliance organique avec un mouvement qui était désigné comme étant populiste et antieuropéen jusqu’à il y a un an. En août 2019 cet inédit centre-gauche a vu alors le jour, profitant des erreurs de Matteo Salvini, de la volte-face de Matteo Renzi et des réticences des parlementaires, et dépassant les apparentes différences d’opinion. Le PD semble jusqu’à présent avoir changé d’avis sur de nombreuses questions, du leadership de Giuseppe Conte, à la gestion de la société Autostrade et la réduction du nombre des parlementaires. Peut-être qu’il changera sa position également sur d’autres thèmes centraux pour le M5S, comme le revenu de citoyenneté, le projet des grandes œuvres publiques, la réforme fiscale. Dans le contexte présent, le seul véritable moteur de cette alliance semble constitué par la tentative de maintenir la droite à l’opposition. Une action compréhensible mais insuffisante, qui se combine à la détermination conjointe de garder en vie la législature jusqu’en 2022 et de pouvoir choisir les modalités pour dépenser les milliards européens du fonds de relance. Le PD, réintroduit dans le gouvernement après la défaite électorale de 2018, devra cependant faire face à la réalité, ne pouvant pas ignorer l’importance du consensus et des résultats de l’action gouvernementale. »
SONDAGES, La Repubblica, I. Diamanti « La crise de Salvini, leader d’un parti qui n’a plus de territoire » : « L’ancien ministre est désormais davantage populaire au Centre qu’au Nord et, au niveau national, il est devancé en termes de popularité par le président de la région Vénétie, Luca Zaia (56% contre 39%). Le sondage, réalisé par Demos&Pi, nous dit à quel point la popularité de Salvini a baissé en un an (50% en 2019) ainsi que celle de son parti (de 35 à 26%). La Covid a obscurcit les raisons des peurs exploitées par la Ligue et cela représente la première cause de la baisse de popularité en termes électoraux. Salvini doit aussi affronter les problèmes internes au parti, le président vénitien Zaia étant de plus en plus populaire. Toutefois, même si en difficulté, la Ligue demeure le premier parti italien. L’électorat italien est incertain et instable. Tout peut changer ».
ARTICLE, La Stampa, N. Carratelli « Elections régionales, un tiers du pays ira voter, Conte et les jaunes-rouges misent sur un 3 partout » : « Au Palais Chigi et au siège du PD, le pronostic est le suivant : un ex-aequo. Un résultat qui irait bien à Conte, pour la tenue du gouvernement, et à Zingaretti pour son leadership. Bien sûr, une défaite en Ligurie serait cuisante, un nouvel échec de l’alliance avec le M5S. Pour le centre-droit, le succès en Ligurie et en Vénétie est donné pour acquis. Les Pouilles sont le vrai match ouvert. En Campanie, De Luca (PD) maintient son avantage. En Toscane, le candidat de centre-gauche garde lui aussi un avantage et peut compter sur sa région « rouge » par définition ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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