"Le Recovery Fund continue d’être au centre de l’attention de l’ensemble des médias."
24/07/2020
Italie. Revue de presse.
Le Recovery Fund continue d’être au centre de l’attention de l’ensemble des médias. Les commentateurs évoquent les dynamiques en interne autour d’une « cabine de régie » pour un plan de répartition des fonds consensuel et le débat autour du MES : « Le président du Conseil et Gualtieri pensent à une cabine de régie avec des représentants du gouvernement et de ‘’super techniciens’’ » - « Conte assiégé sur les Fonds UE » - « FI et une partie du PD demandent une bicamérale. Et les 5 étoiles votent ‘’non’’ au MES avec la Ligue » (Corriere), « Conte choisit Amendola pour la gestion des projets communautaires » (Stampa), « Pression de Gualtieri : sans le MES, des tensions financières » (Il Sole 24 Ore). Des indications en provenance de l’Union européenne sont aussi rapportées par les médias, notamment à travers des entretiens : P. Gentiloni à Repubblica : « Après les Fonds UE, maintenant le MES » et d’U. von der Leyen à la Stampa : « L’Italie doit respecter les pactes et bien dépenser les fonds » (La Stampa). Le Messaggero titre : « L’UE à l’Italie : il faut aider le Sud ».
Le scandale de l’arrestation de carabiniers à Plaisance est également très suivi.
ENTRETIEN, La Repubblica, de Paolo Gentiloni, Commissaire européen pour l’Economie : « " Les fonds arriveront dans la deuxième moitié de 2021. L’Italie doit prendre le MES " » : «" Il y a une grande satisfaction pour l’accord sur le Recovery Fund, après des mois de négociation. Il s’agit d’une décision historique du point de vue économique et je prévois que ce plan aura un grand succès. Le gouvernement a très bien travaillé mais maintenant il doit faire les réformes puisqu'il est désormais interdit de commettre des erreurs. Les fonds de l’UE arriveront dans la deuxième moitié de 2021 et maintenant le défi consiste à combiner les mesures d'urgence avec les stratégies de relance et les mesures de dépenses futures. L'Italie doit prendre ce défi au sérieux et considérer que le MES est un outil déjà disponible dont elle pourrait certainement tirer profit ‘’».
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli : « Front transversal pour le Recovery » : « Le thème politique continue d’être la gestion des fonds européens. L'argent arrivera en plusieurs versements à partir de janvier 2021 et une autre partie au plus tôt à la moitié de 2021 mais cette question conditionne déjà le débat public. Il s’agit d’un chiffre énorme qui alimente maintenant les attentes, les promesses et les espoirs et il n'est pas surprenant que le président du Conseil, considérant le résultat de Bruxelles comme sa victoire personnelle, ait à l'esprit de gérer ces fonds de Palais Chigi. Conte souhaite mettre en place une task force composée d'un groupe de conseillers sur la base d’un avis du Parlement qui doit, d’ailleurs, toujours faire face à la discussion sur le plan national des réformes. L’opposition, afin de ne pas être court-circuitée, a proposé une commission bicamérale pour fixer le cadre stratégique des interventions et cette proposition, même si elle venait du centre droit, a conquis une part importante de la majorité. Comme Matteo Renzi, qui a demandé au président du Conseil de ne pas attendre septembre pour impliquer le Parlement et même une partie du PD est d’accord, afin d'éviter que Conte gère seul ce levier de pouvoir. Mais c'est un indice que le système politique se prépare à faire face à une transition critique sans une réelle cohésion interne. La même insistance sur l'utilisation du MES, par Paolo Gentiloni et le ministre de la Santé Speranza, montre que la période post-Bruxelles ne fait que commencer ».
ARTICLE, Corriere della Sera, A. Trocino, « Pour les fonds, une poussée vers la commission bicamérale. Et de nouvelles tensions sur le MES » : « Les célébrations pour l’obtention du fonds de relance terminées, la question de la gestion des 209 milliards en provenance de l’UE est maintenant dans le vif. L’idée de Giuseppe Conte serait de mettre en place une structure composée de ministres et de fonctionnaires ministériels et supervisée par le même président du Conseil. Soutenu par le M5S, ce projet se heurte cependant aux positions des représentants de Forza Italia et d’une partie du PD, qui ont avancé la proposition d’instaurer un instrument ‘’agile mais représentatif’’, à l’image d’une commission bicamérale pour la reprise économique, qui pourrait impliquer aussi dans son travail des membres de l’opposition. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Giorgia Meloni, leader du parti Fratelli d’Italia (FdI), « Ils veulent notre accord sur la nouvelle manœuvre ? Voici nos conditions » : « Nous demandons des mesures de soutien à l’emploi, le renvoi des échéances fiscales, des fonds pour les pensions d’invalidité. Le gouvernement devra nous donner des réponses concrètes,sinon il devra agir tout seul. Pour la gestion du fonds de relance, FdI acceptera la commission bicamérale seulement si elle est mixte ou présidée par l’opposition. Ce serait alors un signal positif de la part du gouvernement. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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