"Feu vert au Recovery Fund mais l'argent arrivera au printemps 2021. La partie sur le MES s'ouvre."
28/05/2020
Italie. Revue de presse.
Le plan d'aides anti-crise annoncé par la Commission Européenne domine les gros titres des médias italiens. Dans l'ensemble, les observateurs saluent ''le tournant UE'' et les ''172 milliards'' qui seraient destinés à l'Italie, tout en gardant leurs réserves sur les négociations qui suivront à Bruxelles au vu de l'opposition des ''Pays frugaux''. La priorité pour le gouvernement italien est d'accélérer les négociations pour que les fonds arrivent d'ici la fin de l'année afin d'éviter le recours au MES : « Maxi-plan UE, l'Italie en tête » - '' Sur les 750 milliards, 172,7 iraient à l'Italie. Les Pays-Bas et la Suède s'y opposent '' (Corriere della Sera), « 172 euromilliards à l'Italie » - '' Feu vert au Recovery Fund mais l'argent arrivera au printemps 2021. La partie sur le MES s'ouvre'' (La Repubblica), « Sursaut UE, 172 milliards pour l'Italie » - '' Conte : très bien mais l'argent doit arriver rapidement'' (La Stampa), « Fonds UE à hauteur de 750 milliards » - ''173 milliards à l'Italie, le Spread s'écoule'' (Sole 24 Ore) « Tournant UE, le plan pour l'Italie » - ''Entente sur le Recovery Funds. 173 milliards à l'Italie dont 82 à fonds perdu. Merkel négocie avec les pays du Nord '' (Il Messaggero) « Aides UE, l'Italie remporte le gros lot » (Il Mattino), « Le MES mis de côté, l'Italie respire » (Fatto Quotidiano).
Les JT ouvrent sur le plan d’aides anti-crise annoncé par la Présidente de la Commission Européenne, sur la polémique entre les régions Lombardie et Sardaigne sur la proposition d’un passeport sanitaire pour les touristes lombards et sur les protestations anti-racistes à Minneapolis.
ARTICLE, Corriere della Sera, M.Guerzoni : « Lettre au Quirinal des présidents de cinq Régions : " Il ne faut pas voter le 20 septembre " » : « Les présidents de Campanie, Pouilles, Vénétie, Ligurie et Marches contestent la ligne du gouvernement qui voudrait fixer la date des élections régionales le 20 septembre et, dans une lettre adressée au Président de la République, Sergio Mattarella, affirment que la prorogation de la date des élections, initialement prévue pour le 30 mai, est en train de prendre la forme d'une décision politique basée, en outre, sur des avantages partisans, et qui ne peut pas du tout justifier la compression de l'autonomie législative régionale et le droit de vote des électeurs. Pendant la période de gestion de l'épidémie, le principe de coopération loyale avec le gouvernement a tenu jusqu'à ce que le renouvellement des législatures régionales ait été abordé. Ils rappellent que les exigences sanitaires déconseillent de retarder les élections à l'automne, suite à l'avis du Comité technique scientifique, puisqu'on pourrait avoir une nouvelle reprise du virus qui retarderait les élections de trop de mois. Cette lettre a été rédigée après une réunion "très tendue " entre le ministre de l'Intérieur, Luciana Lamorgese, et les cinq présidents des Régions ».
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo « Conte satisfait : ‘’un excellent signal’’. L’objectif est de baisser le coin fiscal » : « G. Conte a reçu les félicitations de la part de certains leaders européens pour y avoir cru en premier et c’est lui qui a commenté en premier, en parlant de ‘’signal excellent de Bruxelles, qui va exactement dans la direction indiquée par l’Italie. Une des hypothèses sur la table est celle d’utiliser une partie des fonds pour une baisse important du fisc. Une hypothèse qui a été lancée par Luigi Di Maio et qui est partagée, même si pas ouvertement, par le ministre de l’Économie Gualtieri, qui a parlé de ‘’proposition à la hauteur du défi’’. Le ministre des Affaires européennes Amendola regarde déjà au plan que le gouvernement définira ‘’un recovery plan national lié au mesures européennes. Nous donnerons du concret à un grand plan de transformation et de réforme du pays’’. Selon S. Berlusconi ‘’il est fondamental que le gouvernent utilise ces fonds pour le système des entreprises et le marché du travail, en surmontant les lenteurs bureaucratique et en évitant l’assistanat comme cela a été vu lors des derniers décrets’’. Pour le leader d’Italia Viva, M. Renzi ‘’l’UE bat les populiste 750 (milliards) à zéro’’. Pour Salvini ‘’aucune bonne nouvelle pour l’Italie, à ce stade il n’y a que des paroles’’ »
EDITORIAL, Stampa, M. Sorgi, « Un soupir de soulagement et une gifle aux souverainistes » : « Salvini et Meloni auront beau dire que ce sont seulement des promesses, et qu'il est illusoire que l'Europe les tienne. Le changement radical avec la proposition présentée par von der Leyen ne peut leur avoir échappé, même pour eux qui ont construit leur carrière sur l'euroscepticisme. Même si des négociations se poursuivent, le sens politique de l'opération est sans équivoque : c'est comme si la Commission, pour garder l'Italie en Europe, avait dit qu'elle est disposée à couper la plus grosse part des aides pour la donner à l'Italie, lui reconnaissant le rôle de pays le plus frappé par la pandémie, après le cauchemar de l'été 2018 et 2019, quand le pays avait fini entre les mains souverainistes-populistes. Coûte que coûte, l'Europe ne veut pas renoncer à un de ses pays fondateurs. La satisfaction de Conte est évidente, il peut pousser un soupir de soulagement, et celle du PD aussi, rassuré par Gualtieri et Gentiloni. Quelque perplexité de Di Maio, qui veut toujours avoir le flanc droit couvert vis-à-vis de la Ligue, est tout aussi évidente. Mais du moment que les aides présentées par von der Leyen partiraient en 2021 (si les résistances de l'Europe du nord sont dépassées), la question du MES revient sur la table, pour 37 milliards de plus. C'est la prochaine partie délicate que Conte doit se décider à affronter avant l'été ».
RETROSCENA (Coulisses), Repubblica, T. Ciriaco : « Conte va encaisser mais avec les longs délais le jeu MES rouvre » : « Giuseppe Conte a défini le Recovery Fund “ l'occasion de la vie“ et, en effet, il s'agit d'une bouffée d'air frais pour un gouvernement litigieux dont les finances sont épuisées par l'urgence Covid. Le gouvernement n'arrive pas à garantir des ressources adéquates pour les besoins de l'Etat des prochains mois et c'est pour cette raison qu'il se prépare à accéder immédiatement aux 20 milliards du plan européen SURE pour le chômage, aux investissements BEI de 40 milliards et il est en train d'évaluer à nouveau la possibilité de demander le 36 milliards du MES. Il est clair qu'aujourd'hui, le gouvernement a poussé un soupir de soulagement après deux mois d'intenses discussions avec l'UE mais maintenant l'Europe est là et l'exécutif se prépare à présenter rapidement son plan à la Commission européenne pour dépenser ces ressources : économie verte, tourisme, numérique, justice, transports. La proposition de la Commission est ambitieuse et l'Italie a obtenu un résultat inimaginable jusqu'à présent. Conte voudrait faire voter toutes les mesures européennes, y compris le MES, à la veille du Conseil UE de juin, qui devra adopter le plan de la Commission mais il a souligné quand même que, si le spread devait diminuer de manière significative, on pourrait éviter le recours au MES ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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