"La Ligue occupe le Parlement et provoque le mécontentement de ses alliés."
30/04/2020
Italie. Revue de presse.
L'adoption du décret en conseil des ministres prévoyant la phase 2 fait les gros titres des médias italiens. Ce sont notamment les détails sur l'application ''Immuni'' et les critiques des régions demandant plus d'autonomie qui sont repris : « Voici l'application contre les contagions » - " Le décret adopté, les régions de droite attaquent le gouvernement '' (Corriere della Sera), « Phase 2, la révolte du sud » - '' Campanie, Abruzzes et Sicile veulent fermer leurs frontières au nord'' (La Repubblica), , « Bus et métro, risque chaos pour la Phase 2 » (Sole 24 Ore), « Déplacements, dispute entre régions » - '' Boccia : réouvertures sur la base des contagions'' (Il Messaggero), « Campanie : contrôles sur les déplacements » - '' De Luca craint l'exode du nord'' (Il Mattino), « Les régions baissent la tête '' - ''Le dernier mot reste au gouvernement'' (Il Fatto Quotidiano), « 231 lois et pas d'aides » - ''Le gouvernement orienté à faire marche arrière face aux régions'' (Il Giornale).
La situation économique internationale est également commentée : « Virus, une pluie de milliards grâce à la Fed et à la BCE » (La Stampa).
Les JT ouvrent sur le Coronavirus et notamment sur l’adoption du décret sur la traçabilité, sur l’information de G. Conte au Parlement sur la phase 2 et sur les modalités qui règleront le baccalauréat 2020.
Sur Twitter, l’hashtag #OccupazioneParlamento (en référence à l’annonce de la Ligue de vouloir occuper à outrance le Sénat et la Chambre des Députés pour protester contre la gestion de la crise du gouvernement Conte) domine.
ANALYSE, Corriere della Sera, M. Breda : « L'inquiétude de Mattarella face aux manœuvres déstabilisatrices qui se multiplient » : « La présence de Sergio Mattarella est évidente et ce serait à lui de démêler une éventuelle crise de laquelle un nouveau gouvernement " de santé publique " naîtrait. On se demande aussi comment il se comporterait si la majorité jaune-rouge devait tomber à cause des tensions externes et internes, à qui il pourrait confier le rôle de timonier, avec quel programme et quels alliés. Le moment est très délicat et le climat politique de guerre préoccupe le président de la République mais il ne se laisse pas du tout conditionner par les luttes de « tous contre tous », parce que celui qui ouvrait une crise sans la perspective de former une nouvelle majorité prendrait une responsabilité énorme. L'Italie vit un cauchemar social, politique et économique et, d'après Mattarella, un scénario pareil devrait plutôt inspirer le bon sens à tout acteur politique ».
COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi : « Trop de turbulences en vue pour le président du Conseil » : « Conte revient aujourd'hui au Sénat pour une information sur la phase 2. Seront discutés aussi le décret sur la justice, qui contient des normes plus restrictives sur la libération des mafieux et la contestée App de traçage 'Immuni', qui a été modifiée suite aux réserves exprimées en particulier sur la protection des données personnelles. Il n'est pas certain que cela sera suffisant. Le président du Conseil se présente aux Chambres après une période au cours de laquelle la confrontation entre gouvernement et Parlement a été suspendue, suite à une utilisation excessive de l'instrument des DPCM (Décret du Président du Conseil des Ministres), qui en cas d'urgence ne prévoit pas un vote des députés et des sénateurs. Cette inactivité forcée, ou impossibilité d'intervenir sur les choix du gouvernement, a provoqué un durcissement des oppositions, surtout de Salvini et Meloni, qui encouragent la protestation populaire. Et a créé une grogne croissante dans les groupes parlementaires, des divisions ouvertes au M5S et des turbulences au PD. »
ARTICLE, La Stampa, F. Grignetti, I. Lombardo : « Un filtre avec les régions. Conte veut réglementer les choix des gouverneurs » : « Avec les présidents de région la situation risque de déraper. Le centre droit fait appel au président Mattarella, demandant d’avoir les mains libres sur les réouvertures et que leurs prérogatives soient reconnues. Le gouvernement demande de la cohérence et de respecter les mesures nationales et menace des recours en justice si les Régions avançaient en solitaire avec des ordonnances régionales. Pour éviter de nouveaux duels, le gouvernement imagine un « filtre » préliminaire aux normes des gouverneurs, surtout dans le cas de réouverture anticipée, en une sorte d'interlocution informelle préliminaire. Le Ministre des régions Boccia a expliqué : ‘'si elles ne sont pas cohérentes avec le plan du gouvernement, j'enverrais une lettre, puis je ferais un recours au tribunal’’. »
ARTICLE, Il Giornale S. Cottone « La Ligue occupe le Parlement et provoque le mécontentement de ses alliés » : « Deux interventions unitaires à la Chambre, sur le DEF et sur les libertés constitutionnelles, et une réunion de tous les présidents des régions de centre-droit pour une stratégie commune à soumettre au gouvernement pour la réouverture et la reprise. Mais la recherche de cohésion du centre-droit se brise immédiatement car la Ligue tente de récupérer le consensus et la visibilité perdue avec une sorte d’occupation du Parlement (un piquet jour et nuit). Forza Italia prend ses distances. Fratelli d’Italia, plus prudente, parle d’ ‘’initiative non concertée’’ ».
REPORTAGE, La Stampa, A. Zafesova : « Pétrole, popularité et Covid. La tempête parfaite qui fait trembler le tsar Poutine » : « Après la crise économique et celle des retraites qui a fait perdre à Poutine bonne partie de sa popularité, l'épidémie ouvre le troisième front de la crise russe et le président a de plus en plus de mal à contrôler le pays. L'épidémie a dévoilé les limites du système hérité du socialisme soviétique. À Moscou, les hôpitaux sont à l’avant-garde mais dans le reste du pays c'est un carnage parmi les médecins. Le bras-de-fer contre l'Arabie Saoudite a fait s’effondrer le prix du pétrole. Poutine a admis que, avec 100 000 cas et 972 décès officiels, 'tout manque' tandis que le pic est encore loin. Le confinement n'a pas été déclaré, seulement des jours d’arrêt de travail, jusqu'au 11 mai, payés par les entreprises. Pour la première fois, depuis vingt ans, Poutine n'a pas centralisé le pouvoir, mais a laissé la gestion de la crise aux gouverneurs et aux maires. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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