"Cinq conditions pour toute l’Italie."
22/04/2020
Italie. Revue de presse.
ARTICLE, Il Messaggero, S. Cannettieri, R. Dimito : « Phase 2, plan national, les régions mises à l'épreuve : feu vert seulement si elles respectent les conditions » : «Cinq conditions pour toute l’Italie : masques pour sortir de la maison et distanciation sociale, renforcement des résidences pour les personnes âgées, hôpitaux Covidsur les territoires avec des parcours spécifiques pour la quarantaine, tests moléculaires (les « tampons ») et sérologiques et enfin, le traçage des personnes infectées par l’application Immuni. « Jusqu’au vaccin, ce sera ainsi ». Conte a confirmé que la phase 2 prendra en compte les 'différences régionales'. Le plan qui sera annoncé avant dimanche concernera aussi les transports et les flux de travailleurs. Le télétravail pourra être augmenté et on pense à des ouvertures nocturnes de magasins et des bureaux de poste. L’auto-certification ne sera plus nécessaire pour sortir de chez soi, elle pourrait être demandée pour se déplacer entre les régions. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Attilio Fontana, président de la Région Lombardie : « Ils me critiqueront quoi que je fasse, mais je referais tout. Il est temps de redémarrer » : « ''Peut-être que j'aurais dû impliquer les oppositions dans mes décisions, mais souvenez-vous dans quelles conditions je les ai prises. Ça me désespère de voir les gens dehors, si les choses vont mieux c'est grâce à l'effort que nous avons fait jusqu'à maintenant. Pour l'économie nous avons lancé un plan de 3 milliards avec les 'Lombard bond', qui utiliseront des obligations selon le taux du marché. Les experts disent qu'il faut s'attendre à une deuxième vague entre octobre et novembre, il faut que l'on soit prêt. »
COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi : « Le difficile slalom du MES » : « Le débat d'hier au Sénat et à la Chambre, même si nécessaire, a été inutile. Le manque de vote l'a affaibli, donnant la possibilité au président du Conseil Conte de faire comprendre, à sa manière, à la majorité et surtout au M5S et à l'opposition, que la situation n'est pas drôle : l'Italie va s'acheminer, de façon homogène, vers la réouverture après le confinement et il a aussi précisé que l'Italie ne pourra pas disposer, avant juin, du véritable plan d'aides européennes de l'UE. La mascarade sur le MES est donc finie : le Fonds de sauvetage des États, duquel le gouvernement italien pourrait recevoir 36 milliards immédiatement et sans conditionnalité, est la seule ressource dont on peut bénéficier et ceux qui continuent à s’y opposer devront l'expliquer à un pays qui doit faire face à beaucoup de problèmes pour une reconstruction d'après-guerre. Conte a fait tout ce qu'il a pu pour affronter cette urgence sans précédent et l'échec d'une " cellule de crise commune ", que même le Quirinal avait demandé pour convaincre Salvini et Meloni à assumer davantage de responsabilité, a fait le reste. Le résultat est que l'Italie se trouve maintenant devant une pente forte pour la relance du pays et Conte devra, lors du Conseil européen de demain, recourir à ses meilleures qualités diplomatiques pour ne pas rester isolé ».
COMMENTAIRE, La Stampa, S. Stefanini : « Le risque de faire monter les enjeux » : « Le discours d'hier de Giuseppe Conte aux Chambres a été presque impeccable jusqu'à la conclusion, quand le président du Conseil a confirmé que l'Italie n'accepterait « aucun compromis à la baisse ». Qu'est-ce que ces mots signifient ? Un signal de fermeté ? Un défi à Bruxelles ? Un pari à l'UE ? Tout dépend si derrière sa détermination verbale il y a aussi une stratégie pour obtenir de l'Union le maximum possible ou bien si Conte prévoit que, si l'Europe ne répond pas à l'appel, il y ait quand même des alternatives en solo pour l'Italie. La fermeté est nécessaire mais il faut penser que l'on ne peut pas affronter des négociations si difficiles à Bruxelles, en ce moment de grave crise sanitaire et économique, sans considérer la possibilité que le reste de l'UE ne nous écoutera pas. Le discours de Conte a été précis et clair, il a tout expliqué à propos des mesures adoptées jusqu'à maintenant par l'Europe et il a surtout souligné que l'Italie soutient la proposition française et espagnole d'un European Recovery Fund mais il n'a pas évoqué l'idée qui circule avec insistance à Bruxelles, soutenue par Berlin et Ursula von der Leyen, de l'utilisation du budget ordinaire. Conte veut donc pousser l'UE sur des positions les plus avancées possibles même s'il a déjà précisé que cette réunion ne sera pas décisive et que l'Italie soutiendra les propositions de France et Espagne, sans courir le risque de divisions ».
COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco : « Un pari obligé pour éviter l'isolement » : « La prudence de Giuseppe Conte sur le MES semble préparer un 'oui' du gouvernement, et non pas un refus. Dans l'aile gouvernementale du M5S on regarde au MES avec plus de pragmatisme, en soulignant qu'il a été modifié par rapport aux derniers mois et en faisant comprendre qu'un feu vert tourmenté pourrait arriver au Parlement. Une rupture dans le M5S est possible. Mais un accord avec l'Europe est inévitable. Sinon le spread, qui est déjà à des niveaux inquiétants, risque d'exploser. Un possible veto italien au Conseil européen apparaît une tentation dangereuse et velléitaire de la part d'un gouvernement qui doit trouver des alliances et non pas s'isoler dans des positions d’arrière-garde idéologique. Refuser le MES signifierait renoncer à d'autres instruments de la BCE et donner aux investisseurs un signal négatif. »
ENTRETIEN, Repubblica, d'Ignazio Corrao, député européen M5S : « Si nous utilisons le Mes, le gouvernement tombera. Di Battista est le dirigeant dont le Mouvement a besoin » : « Ignazio Corrao, influent parlementaire européen, l'affirme : '' Si Conte active le Mes, le gouvernement tombera. Il est évident qu’il y a un problème au sein du Mouvement 5 étoiles même si je ne crois pas à la scission. Crimi n'a pas été élu à la direction des 5 étoiles. Je pense que Di Battista est la personne qu'il faut, car il est resté hors de cette phase politique où nous avons formés deux gouvernements. Au-delà de la conditionnalité, le MES est une sorte de spectre et j'exclus que le gouvernement l'active. Tous, au sein du M5S, ont toujours été contre. Je ne crois pas que Conte y fera recours, il a toujours tenu parole. Si l'Italie active le Mes, ce sera un autre gouvernement qui le fera ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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