"Réouvertures, bras-de-fer."
09/04/2020
Italie. Revue de presse.
Les médias italiens titrent sur les pressions exercées par les industriels du nord qui lancent un appel au gouvernement pour accélérer le passage à la "phase 2" et mettre en œuvre le plan de réouverture graduelle, ainsi que sur les nouvelles négociations au sein de l'Eurogroupe pour l'adoption de mesures communes face au Coronavirus : « Réouverture différente selon les régions » - " Pression des industriels du Nord. Conte demande plus de flexibilité à l'Europe '' (Corriere della Sera), « La fièvre du Nord » - " Conte freine et rencontre les syndicats. UE, Italie orientée vers le MES '' (La Repubblica) « 15 autres jours de fermeture » - ''Conte : que l'Europe se manifeste ou nous ferons seuls'' (La Stampa), « Liquidité et phase 2, les entreprises font pression » (Il Sole 24 Ore), « Réouvertures ciblées et par zone » - ''bras de fer experts-industriels'' (Il Messaggero, « Réouvertures, bras-de-fer » (Il Mattino) « Un grand flop » - ''A 4 jours de l'annonce le décret liquidité n'est pas encore adopté (Il Giornale).
Les JT ouvrent sur le coronavirus et tout particulièrement sur le débat sur la réouverture des entreprises, sur les négociations de l’Eurogroupe et sur la baisse des contagions enregistrées hier.
Sur Twitter, les hashtags #Covid-19 et #DieWeilt (suite à un article du quotidien allemand où l'on affirme que 'la criminalité italienne attend les fonds de l'Europe' et sur lequel Di Maio a demandé des excuses au gouvernement allemand) dominent.
COULISSE, Corriere della Sera, F. Fubini : « Le plan pour l'Italie est prêt. Mais le jeu des Pays-Bas fait échouer l'entente » : « Il était cinq heures du matin hier quand un compromis qui convenait à tout le monde a été trouvé. Se profilait un point d'équilibre entre les ministres des Finances européens, un accord sur lequel pouvait se tenir la zone euro, prise dans l'étau de la plus terrible catastrophe macroéconomique depuis la guerre. Le projet d'accord prévoyait ce que l'Italie, l'Espagne et la France demandent depuis des semaines. Au point 4 était prévu un 'Recovery Plan' pour la reprise basé sur des 'mécanismes innovants', qui prévoyait l'émission de dette européenne pour soutenir les dépenses publiques des États les plus touchés par la pandémie, les sommes seraient restituées à échéances différentes selon les différentes exigences des États. Dans ce projet, il y avait les eurobonds sans qu’ils ne soient jamais nommés. Le tournant était arrivé quand Bruno Le Maire avait conclu l'accord avec son homologue allemand Olaf Scholz. En Allemagne, d'ailleurs, monte une tendance de Realpolitik favorable à faire des concessions au pays du Sud. Tous étaient prêt à l'accord. Sauf Wopke Hoekstra [démocrate-chrétien], le ministre des finances des Pays-Bas, qui a l'ambition de prendre la place du Premier ministre libéral Mark Rutte, et qui s'était fait assigner par son parlement le plus impossible des mandats pour négocier : zéro concession. Il y est resté fidèle. Vaguement soutenu par l'Autriche et la Finlande, pendant trois heures il a insisté sur les conditions politiquement impossibles à accepter pour l'Italie : Matteo Salvini et l'aile souverainiste du M5S n'attendaient rien d'autre pour attaquer Gualtieri (PD) et le Palais Chigi (Conte). Le ministre néerlandais essaye de pousser la négociation au niveau des chefs d'État et de gouvernement pour que soit son allié et rival Rutte à accepter un compromis impopulaire dans le pays où l’extrême droite monte. Ainsi Hoekstra essaye d'éliminer Rutte en tenant en otage l'Europe entière. Mais à l'Eurogroupe, Scholz ne l'en a pas empêché. Il n'a pas fait en sorte que l'on signe, en formalisant le seul désaccord des Pays-Bas. L'Eurogroupe et les leaders des pays ont fait beaucoup de route en peu de jour mais ils ne sont pas encore arrivés à destination. »
ARTICLE, La Stampa, M. Bresolin : « Eurogroupe, affrontement sur le Fonds Sauve-Etats. Pression d'Allemagne et France sur les Pays-Bas. »
COULISSE Il Messaggero A. Gentile « Conte hausse le ton mais on négocie sur les Covid-bonds et le MES allégé » : « Réunion hier entre Conte, Gualtieri (PD) et Di Maio (M5S). Pour le Palais Chigi et le ministère de l’Economie ‘’si nous obtenons trois bons résultats, il faudra avaler quelque chose mais nous ne ferons jamais recours au MES’’. Grâce à l’axe avec la France et à l’assouplissement de l’attitude de l’Allemagne, Roberto Gualtieri a réussi à obtenir une ouverture sur les « recovery bonds », l’émission de dette commune liées strictement à l’urgence. Reste à abattre maintenant le mur des Hollandais ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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