Di Maio : "Ce n’est pas comme en 2008, l’Italie ne sera pas l’outlet des entreprises étrangères."
08/04/2020
Italie. Revue de presse.
Les médias italiens titrent sur le plan du gouvernement pour une réouverture graduelle de certains secteurs productifs après Pâques et un passage à la "phase 2" pour les citoyens et les magasins au 4 mai. La baisse significative de nouveaux cas de coronavirus et l'absence d'accord à ce stade au sein de l'Union européenne sur les euro-obligations sont également rapportées : « Phase deux, roulements pour la réouverture » - " Le ''non'' des Pays-Bas bloque l'Europe '' (Corriere della Sera), « Phase deux, le plan pour une réouverture graduelle » - " Conte à l'Europe : coronabond ou pas d'entente '' (La Repubblica) « Le plan de Conte pour une réouverture en deux temps » (La Stampa), « Liquidité, la course à obstacles pour les entreprises » - "Eurogroupe divisé sur les Covidbonds" (Il Sole 24 Ore), « Réouvertures, d'abord les entreprises » - ''Les experts divisés; Conte : Il faut rouvrir'' (Il Messaggero, Il Mattino).
Les JT ouvrent sur le coronavirus et tout particulièrement sur le plan du gouvernement pour une réouverture graduelle, sur l'absence d'accord à ce stade au sein de l'Union européenne sur les euro-obligations et sur la baisse des contagions.
ARTICLE Corriere della Sera « Voilà comment rouvrira l’Italie » : « A partir du 15 avril, feu vert à certaines entreprises. Le 4 mai, une réouverture ‘’lente et graduelle’’ des autres activités. Les employés et les clients seront contingentés. La distance de sécurité et les dispositifs de protection obligatoires pour ceux qui ont un contact avec le public. Le télétravail sera toujours privilégié pour éviter l’affluence dans les bureaux. Les habitudes devront changer par rapport au passé mais c’est la condition pour pouvoir rouvrir. Le gouvernement et les experts sont sûrs que les citoyens accepteront les nouvelles règles. Le Président du Conseil, lors de la réunion avec le comité technique scientifique a été clair : ‘’la garantie de la santé reste prioritaire, mais les moteurs du pays ne peuvent pas rester éteints trop longtemps’’. Les experts s’opposent à la réouverture des écoles. Mieux vaut en reparler en septembre. Pour les coiffeurs, les centres esthétiques et tout lieu prévoyant des contacts directs ou rapprochés, il sera nécessaire de prendre un rendez-vous afin d’être uniquement à deux dans une pièce : le travailleur et le client. Conte a demandé aux experts une demande spécifique ‘’élaborer un programme sur la phase 2’’ avec des experts de modèles d’organisation du travail, des sociologues, des psychologues, d’experts en statistique pour arriver à des ‘’modèles de cohabitation avec le virus’’. Obligation pour les travailleurs en contact avec le public de porter des masques et des gants, mais les citoyens aussi devront toujours les avoir avec eux s’ils doivent se trouver dans des situations de contact et avec du public »
ENTRETIEN Sole 24 Ore, de Luigi Di Maio, ministre des Affaires Etrangères « Ce n’est pas comme en 2008, l’Italie ne sera pas l’outlet des entreprises étrangères » : « ‘’Les avoirs stratégiques nationaux seront protégés. Il faut un rôle fort de l’Etat dans le moment de la réouverture. Il s’agit de protéger la compétitivité de nos entreprises, protéger le futur et les emplois. Avec le décret liquidité, nous avons décidé de mettre, outre le traditionnel rôle du Fonds central de garantie, un nouvel rôle du SACE qui permettra de donner des garanties en faveurs d’opérations de financement demandées par les plus grandes entreprises et permet aussi de renforcer le soutien financier à l’export. Il n’y a eu aucun bras-de-fer (avec le ministre de l’Economie R. Gualtieri) mais une confrontation orientée à garantir un maximum d’efficacité à l’instrument d’intervention. Le travail conjoint des ministères de l’Economie et des Affaires étrangères a réussi à garder le SACE dans le périmètre de la Caisse de Dépôts et de Prêts, et garantissant aussi la pleine continuité opérationnelle. Nous visons à une offre importante de financement facilité pour l’exportation, la communication stratégique, avec une campagne de promotion efficace, une stratégie d’e-commerce plus vaste et plus agressive, un élargissement du périmètre territorial et un accroissement des accords avec la grande distribution organisée internationale, un effort significatif dans la numérisation. À un renforcement et à une modernisation du système des foires, qui doit être absolument protégé. S’il y a réouverture, c’est le comité scientifique qui nous dira quelles sont les mesures à prendre, mais nous devons être prudents, car si nous échouons à la phase deux, nous retournerons au lockdown et nous repartirons à zéro. La polémique sur la Chine et la Russie ? C’est un film irréel que l’on assiste uniquement en Italie. Même les Etats-Unis sont en train de recevoir des aides importantes de la Chine. L’Italie a reçu des aides de tous les pays, il n’y a pas de couleurs politiques face à la solidarité. Nous ne parlons pas de nouvelle géopolitique ou d’alliances, l’Italie demeure loyale, nous parlons d’humanité’’ »
ARTICLE La Stampa A. Lamattina : « La droite ne votera pas le décret sur les aides aux entreprises » : « Après avoir tant parlé d’unité nationale, voulue et favorisée par le Chef de l’Etat, la majorité va tout droit dans sa direction et décide de mettre le vote de confiance au décret « Cura-Italia ». Le Centre droit salue et se prépare à voter contre au Sénat. Plusieurs raisons expliquent cette rupture, entre-autre la demande de Conte et du ministre Gualtieri de retirer les amendements. Chose que l’opposition n’a pas voulu faire. Mais il y a aussi un aspect strictement politique de l’échec de la cabine de régie, après les rencontres de ces derniers jours. Tous les protagonistes de l’opposition qui ont fréquenté aux tables de confrontation ont pu constater une disponibilité du Parti Démocrate et de Gualtieri en particulier, alors que Conte et le M5S ont montré une attitude plus hostile. ‘’La vérité’’ – fait-on savoir du Palais Chigi – ‘’est que leurs propositions étaient hors des paramètres établis au préalable. Il y aura l’occasion de collaborer pour l’écriture du décret d’avril’’. Mais l’opposition donne une autre explication : les 5 Etoiles souffrent de cette étroite collaboration, notamment avec Forza Italia et Fratelli d’Italia. Et puis il y a l’antipathie particulière et personnelle entre le Président du Conseil et Matteo Salvini. Reste le fait que la cabine de régie a échoué. Et le vice-président de FI, A. Tajani, souligne que l’appel du chef de l’Etat est tombé dans le vide »
ARTICLE, Sole 24 Ore, B. Romano « Le bras-de-fer sur le fonds pour la reconstruction » : « Pour la France, l’Italie et l’Espagne, les mesures mises en place par le MES, la BEI et le fonds ‘’Sure’’ ne suffisent pas et demandent un engagement sur les covidbonds. L’aspect le plus controversé semblait celle de la proposition française de créer un fonds financé par des obligations communes avec lequel investir dans la phase de la reprise après la disparition du virus. Derrière ce choix de proposer cet instrument se cache la crainte de la France mais aussi d’autres pays comme l’Italie et l’Espagne d’assister à une hausse dramatique de la dette nationale, pouvant mettre en danger la stabilité de la zone euro au moment où soutenir l’économie pour éviter une réduction des capacités productives est essentiel. L’Allemagne hésite et les Pays-Bas s’opposent. Hier la France jouait un match politiquement intéressant. Historiquement, Paris a toujours préféré s’associer à Berlin sur les marchés financiers. La France de Macron serait-elle prête à aller sur son propre chemin ? Les niveaux élevés d’endettement que cette crise provoquera aussi en France laisse la porte ouverte à la possibilité que cela s’avère ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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