Conte-Macron : "Que les frontières restent ouvertes."
28/02/2020
Italie. Revue de presse.
Le coronavirus fait toujours les titres des médias transalpins. La presse relève notamment la progression du nombre des guérisons par rapport au nombre des nouveaux infectés ainsi que la polémique entre experts sur une possible surestimation des nombres de cas confirmés : « Virus, le nombre des guéris en croissance » - ‘’Milan rouvre son Duomo’’ (Corriere della Sera), « La semaine qui nous a changé » - ‘’Villes dépeuplées, touristes disparus, la grande peur depuis vendredi dernier’’ (La Repubblica), « Virus, polémique entre les experts » - ‘’ Trop de tests selon un membre de l’OMS’’ (La Stampa), « Le virus effraie les bourses » (Sole 24 Ore), « Plus de guéris, le virus a modifié en Italie » (Il Messaggero), « Campanie, pas de cas de coronavirus » (Il Mattino), « Conte isolé, le Nord rouvre » (Il Giornale).
COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi : « Les deux Matteo faibles et isolés dans la recherche du coup de bélier » : « Salvini et Renzi isolés et le ‘’ gouvernement d’urgence ‘’ anti-crise dévoile immédiatement ses faiblesses. Matteo Salvini l’a proposé à nouveau, le même jour où il a rencontré le Président Mattarella au Quirinal, avec comme résultat celui d’entendre une série de « non ». Cela a commencé à partir du « non » ultra-convaincu de Giorgia Meloni. Le sens des responsabilités qui a conduit l’opposition de droite à voter pour le premier décret du gouvernement sur l’urgence du coronavirus est une chose. C’est autre chose que de devoir partager la responsabilité de diriger un pays dans une phase très difficile de récession, avec la flexibilité à négocier avec la Commission et l’opinion publique dans un nuage de panique généré par le coronavirus. A la solitude de Salvini s’ajoute celle de Renzi, lui aussi partisan d’un gouvernement avec une majorité élargie et avec un autre président du Conseil. Le PD, le M5S et LEU, partis de la majorité actuelle, se sont prononcés contre cette hypothèse pour réagir contre leader de la Ligue mais, en réalité, en s’adressant au leader d’Italia Viva. Ils ont souligné qu’il vaut mieux avoir une majorité faible, en essayant éventuellement de la renforcer avec les « responsables », qu’une majorité élargie qui se dispute toujours sur les différentes mesures à adopter ».
ARTICLE, La Stampa : « Di Maio : pays sûr. Mais treize Etats ferment les frontières » : « L’impopularité de l’Italie est en train de se répandre aussi rapidement que la contagion du coronavirus. Luigi Di Maio, ministre des Affaires Etrangères, s'est inquiété lors d’une conférence devant la presse étrangère à Rome des effets de la crise sur l'économie et le tourisme, appelant les touristes à revenir. Le chef de la diplomatie italienne a souligné que sur plus de 7.000 municipalités en Italie, un peu plus d'une dizaine sont concernées par l’épidémie, c’est-à-dire 0,1 % du territoire. Di Maio a ajouté que l'Italie est un pays "fiable et transparent" et qu'elle ne doit pas être pénalisée "parce qu’elle fait plus de contrôles". Une mauvaise information est plus dangereuse que le virus, a t-il affirmé. Luigi Di Maio a donc appelé les touristes à revenir mais, entretemps, treize Etats ont fermé les frontières pour les voyageurs et les touristes provenant d’Italie, accusés de répandre la contagion, humiliés et refoulés ».
ARTICLE Corriere della Sera M. Galluzzo « Conte-Macron, pacte de Naples ‘’ Que les frontières restent ouvertes’’ » : « C’est le sommet de la paix diplomatique, de « la relance de la coopération entre deux pays », d’une entente stratégique dans le secteur de la migration, de la coopération industrielle et scientifique, mais c’est aussi le sommet qui refroidit les tensions sur le coronavirus. « Les frontières restent ouvertes » est le message des deux leaders. Pour Conte, ‘’ce serait un préjudice économique irréversible’’ tandis que Macron ironise sur la demande de fermeture de M. Le Pen ‘’il semblerait que le virus ne s’arrête pas à la frontière. C’est une urgence qui nous concerne tous et qui mérite une réponse européenne, à commencer par davantage de flexibilité’’. Pour contrer le virus, Conte et Macron ont mis noir sur blanc ces mots dans la déclaration finale du sommet qui a vu la participation de 11 ministres par pays et qui s’est terminé avec le dîner avec le Président Mattarella. L’appel est aussi celui d’un retour à la normalité. C’est pourquoi Conte et Macron ont voulu faire, avant le sommet, une visite culturelle au Théâtre San Ferdinando, où Eduardo De Filippo, acteur cher au président français, jouait ses pièces. De ce sommet qui ‘’représente un saut de qualité’’ selon Conte, c’est aussi le Traité du Quirinal qui voit son coup d’envoi pour renforcer la coopération dans de différents domaines ».
ARTICLE La Repubblica C. Sannino « A Naples, Macron vient en secours de Conte ‘’inutile de fermer les frontières’’ » : « La paix et les accords économiques sont officiellement conclus. Les frontières restent ouvertes et Paris est d’accord avec nous. Emmanuel Macron arrive à Naples et soutient Conte sur le coronavirus après la promenade entre les lieux symboliques de la ville. Le 35e sommet bilatéral entre l’Italie et la France tombe en plein covid-19 et c’est le premier après la grave crise de février 2019, quand l’Elysée décida de retirer son ambassadeur. Cette réunion marque aussi le renforcement de l’axe Rome-Paris sur le domaine politique et politique (‘’l’excellent état de nos rapports qui voit un échange à hauteur de 86 milliards d’euros’’). C’est aussi le travail des « sages » entre Rome et Paris qui reprend et qui devrait se conclure avec la signature du Traité du Quirinal d’ici la fin de 2020, rappellent les deux leaders. Derrières les coulisses, Macron et ses ministres font l’éloge lors du dîner avec leurs collègues italiens de ‘’l’expérience de Rome grâce à laquelle une voie claire a été tracée : isoler les cas, contrôler avec transparence mais en réfléchissant sur la communication’’ ».
ARTICLE Il Messaggero E. Pucci « frontières ouvertes et Fincantieri, nouveau pacte Italie-France » : « Naples. Un pacte anti-Salvini et anti-Le Pen, un rempart contre les populismes et, en même temps, un axe pour faire en sorte que l’Europe puisse octroyer plus de flexibilité et puisse changer de cap sur le budget communautaire, sur l’union bancaire et sur la gestion de l’immigration qui doit être ‘’structurelle et par d’urgence’’. A Naples, le Président du Conseil G. Conte et le Président français signent une alliance pour freiner, dans leur pays respectifs, ceux qui soufflent sur les braises du souverainisme. Et contrairement à d’autres pays, la France comprend que face au coronavirus nous sommes tous dans la même situation. Et qu’il faut bien se préparer ensemble, pour demander par exemple à Bruxelles de la flexibilité, des mesures extraordinaires. C’est surtout la confiance retrouvée entre les deux pays qui marque cette journée, après les incompréhensions de l’année passée ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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