"M5S, Di Battista revient et met la pression sur Di Maio pour le congrès."
25/02/2020
Italie. Revue de presse.
Le coronavirus fait toujours les gros titres des médias transalpins. La presse relève notamment le nombre des décès et des infectés ainsi que les conséquences financières de la crise sur la bourse de Milan : « Quatre nouveaux décès mais les foyers restent les mêmes » - ‘’Conte critique l’hôpital lombard, le président de la Lombardie mécontent’’ (Corriere della Sera), « Le virus qui contamine les marchés » - ‘’30 milliards brûlés en un jour’’ (La Repubblica), « Le virus divise l’Italie et fait plier les bourses » (La Stampa), « Virus, les marchés en berne » - ‘’Un nouveau décret pour aider les entreprises’’ (Sole 24 Ore), « Virus, l’affaire des frontières » - ‘’Des limitations du côté français et espagnol’’ (Il Messaggero), « Pourquoi l’Italie a le record d’infectés » - ‘’Nous les dénichons, d’autres pays les ignorent’’ (Fatto Quotidiano), « Le virus ne s’arrête pas » (Il Giornale), « L’Italie risque l’isolement » - ‘’La France et l’Espagne limitent les arrivées, plusieurs pays déconseillent de se rendre en Italie’’ (Il Mattino).
ARTICLE Il Messaggero M. Conti « Rome fait pression sur l’UE ‘’ne fermez pas les frontières’’ » : « L’objectif est de tranquilliser les pays voisins sur le fait que les foyers ont été circonscrits. L’« offensive » diplomatique afin d’éviter la fermeture des frontières ne pouvait pas ne pas impliquer les ambassadeurs italiens en poste en Suisse, Croatie, France, Allemagne, Autriche, Slovénie et Monaco. Ils ont tous été convoqués en téléconférence par le ministre des Affaires étrangères L Di Maio. Le ministre de la Santé R. Speranza fera de même aujourd’hui en rencontrant ses homologues d’Autriche, de Slovénie, de Suisse, de France et d’Allemagne pour expliquer dans les détails les mesures adoptées. La préoccupation de G. Conte est d’éviter que l’Italie soit l’objet de mesures restrictives pouvant faire empirer un cadre économique déjà compliqué ».
ENTRETIEN Corriere della Sera de Luigi Di Maio, Ministre des Affaires étrangères : « Nous sommes transparents avec les autres États. De nouvelles mesures contre la contamination » : « ‘’ Nous devons raconter la réalité pour combattre la psychose, non pas pour l’alimenter. Notre communication à l’étranger sera basée sur la transparence, qui dans ces situations est la mesure qui montre la fiabilité d’un pays. Nous enverrons un rapport quotidien à toutes nos ambassades afin qu’elles puissent sensibiliser nos interlocuteurs. Nous informerons tous les gouvernements du monde avec le maximum de clarté. Il est clair que nous avons fait beaucoup de tampons en Italie, probablement plus que tous les autres pays européens. Nous avons adopté les mesures les plus strictes en Europe, même l’UE l’a reconnu. Il s’agissait d’un devoir de précaution extrême. Nous approuverons un décret qui aidera l’Italie. Parmi les priorités il y a la sauvegarde de notre export qui pèse 32% du PIB. L’esprit du gouvernement est de travailler avec le maximum d’unité pour la sécurité des Italiens»
EDITORIAL, Repubblica, S. Folli, « Gouvernement, le virus à double tranchant » : « La crise du coronavirus a au moins une double retombée politique. D’une part, un gouvernement faible, sans véritable identité ni perspective, est obligé de prendre des décisions exceptionnelles. De l’autre, on sent dans l’air un vague air d’unité nationale, comme souvent dans les moments difficiles. L’épidémie de Coronavirus a calmé Renzi et a induit l’opposition de centre droit de baisser d’un ton dans les polémiques. Le président du Conseil ne cache pas sa satisfaction pour l’avantage qui en découle à court terme. Tout dépendra de la durée de la période d’urgence pour voir si vraiment ce gouvernement peut faire face à une crise imprévue et exceptionnelle. Si le virus était tenu sous contrôle et qu’il perdait d’intensité en quelques mois, le gouvernement Conte pourrait se présenter comme le vainqueur d’une épreuve très difficile. Le profil du gouvernement est donné surtout par le PD et par un M5S encore en mesure de donner quelques lignes programmatiques. Conte lui-même agit comme fiduciaire du parti de Zingaretti et Franceschini. Le paradoxe est que le PD détient les clefs de l’exécutif avec un consensus autour de 20% et qui plus est peu homogène. Il est clair que la résolution de la crise coronavirus serait bénéfique au PD. Mais dans le cas contraire ? Le président du Conseil a déjà commencé à tisser sa toile, ce n’est pas un hasard. Il a obtenu la main tendue de Berlusconi, une attention de courtoisie de Meloni, la froideur de Salvini. Tout apparaît cependant prématuré, et ainsi l’unité nationale semble de la science-fiction politique ».
COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi : « Effet virus, Fontana e Zaia collaborent avec le gouvernement » : « La tentative de Salvini de profiter de la situation d’urgence pour faire porter la responsabilité sur Conte et sur le gouvernement est substantiellement tombée dans le vide. Pas seulement parce que le reste de l’opposition, Berlusconi et Meloni, ont choisi la voie de la collaboration. Mais aussi à cause du fait que les gouverneurs de la Ligue des régions du Nord les plus touchées, Fontana et Zaia, se sont engagés à dialoguer avec le gouvernement. »
COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « Le gouvernement assiégé par Salvini et le facteur temporel » : « Il n’y a pas vraiment de climat bipartisan. Conte avait tenté d’impliquer les oppositions dans la gestion. Or, Salvini n’a pas hésité pour accuser le gouvernement Conte II d’avoir ridiculisé l’image de l’Italie alors que plusieurs pays fermaient les frontières ou décidaient de mettre en quarantaine ceux qui rentraient d’Italie. Pourquoi cette agression ? Car cela représente une autre occasion pour le leader de la Ligue de faire tomber le gouvernement qui, dans cette urgence sanitaire aux conséquences économiques inconnues, pourrait ne pas résister. Tout dépendra aussi de la durée de cette urgence. Sans compter que les « zones rouges » touchées, la Lombardie et la Vénétie, sont celles les plus productives de la péninsule. Entretemps, les présidents des Régions bougent en ordre dispersé sur la fermeture des écoles ou sur le blocage de gens venant du Nord comme cela a été le cas dans les Marches et en Basilicate. Cela a échappé à la gestion collégiale et coordonnée ».
ARTICLE, La Repubblica, C. Sannino : « Les territoires : anxiété du contrôle pour ceux qui rentrent du Nord » : « L'accélération de la propagation de l'épidémie de coronavirus a renforcé les mesures pour tenter d'endiguer la contagion grâce à un cordon sanitaire instauré autour de onze communes du Nord considérées comme le foyer de l'épidémie. Parmi les présidents des Régions du Nord impliquées l’anarchie règne et chacun à la tendance à prendre des mesures de façon autonome. Aujourd’hui, le président du Conseil Giuseppe Conte va rencontrer les présidents (en vidéoconférence) pour tenter d’arrêter le chaos et établir une ligne commune de travail dans un esprit de collaboration ».
ARTICLE, Sole 24 Ore, M. Rogari et G. Trovani « Comptes publics, l’objectif de la flexibilité pour sauver la loi de finances » : « Le match sur la flexibilité avec Bruxelles se jouera sur les dépenses qui se rajouteront pour faire face à l’urgence coronavirus. Pour maintenir la trajectoire du déficit sur les rails décidés dans les mois précédents, il faudra inévitablement tabler sur 2 voire 4 milliards. Or, le budget mis à disposition au niveau européen est décidément inférieur, comme le montre la première tranche allouée à hauteur de 232 millions ».
COMMENTAIRE Corriere della Sera F. Fubini « L’Europe (inachevée) peut faire davantage dans la crise » : « L’Italie est passée désormais à 4 000 tests tampons. En France, par exemple, le ministre des Solidarités et de la Santé évite de répondre au Corriere sur le nombre de tests effectués. Il est probable qu’il existe dans les hôpitaux ou dans les lieux de travail en France, en Allemagne, en Autriche ou en Espagne des mesures adoptées avant et avec plus d’efficacité qu’en Italie. Mais la leçon dans tout cela est la suivante : l’Europe a un espace où l’on circule librement tout comme les denrées. Or, face à une épidémie globale, l’Union Européenne n’a pas de protocoles communs de prévention et de sécurité ni de standards sanitaires contraignants et valables pour tous. Sur l’intensité des contrôles, il est difficile de comprendre à quel point le coronavirus est répandu en Europe. Entretemps, Marine Le Pen, chère amie de nos souverainistes, a été la première à dire que l’Italie devait être isolée. Elle nous a donné une idée de quel genre de voisin serait la France si elle devait remporter les élections et de quel genre d’Europe nous aurions avec de tels leaders ».
ARTICLE, La Repubblica, A. Cuzzocrea : « M5S, Di Battista revient et met la pression sur Di Maio pour le congrès » : « Alessandro Di Battista rentre en Italie pour préparer et proposer sa proposition aux M5S, en terme anti-UE, et lance la suppression de l’équilibre budgétaire dans la Constitution ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
Alessandro Di Battista
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