"certains concoctent la fin du gouvernement."
06/12/2019
Italie. Revue de presse.
La loi de finances et les tensions au sein de la majorité font les gros titres des médias transalpins. La presse relève les divergences entre les partis de la majorité gouvernementale sur certaines mesures économiques, notamment l’opposition de M. Renzi à la taxe sur les aliments sucrés et le plastique : « Loi de finances, bras-de-fer sur les taxes » - ‘’Italia Viva s’oppose, l’entente saute’’ (Corriere della Sera), « Di Maio freine, le gouvernement respire » - ‘’Sous pression par les siens, le leader 5 Etoiles baisse les tons sur la prescription et le MES’’ (La Repubblica), « Budget, bras-de-fer entre alliés » - ‘’Conte travaille à un agenda allant jusqu’à 2023’’ (La Stampa), « Plastique, Robin tax, appels d’offre, les entreprises en révolte » (Sole 24 Ore), « Les impôts baissent mais il faut trouver 500 millions » - ‘’Défi sur le budget, Renzi s’oppose aux micro-taxes’’ (Il Messaggero) « Budget, le défi de Renzi sur l’impôt sur le plastique » (Il Mattino).
Sur Twitter, c’est l’hashtag #Nutella (en référence à déclaration de M. Salvini de boycotter le produit car il est fait à partir de noisettes turques) qui domine.
COULISSE, Corriere della Sera, M. Guerzoni et A. Trocino : « Les soupçons croisés entre alliés, certains concoctent la fin du gouvernement » « On est loin d’une trêve. Dans la journée où les médiateurs, de Conte à Franceschini en passant par Gualtieri, faisaient tout leur possible pour calmer les tensions qui usent la majorité, voici Renzi qui torpille la loi de finances. Entretemps, démocrates et 5 Etoiles craignent réciproquement que l’autre veuille la fin anticipée de la législature. Si le PD continue de craindre que le M5S veuille faire tomber le gouvernement, les proches de Di Maio ont la préoccupation inverse. Ils pensent que les démocrates sont en train de manigancer pour la fin anticipée de la législature. La grande peur est que le PD veuille profiter de la solitude de Di Maio, mis à l’écart par une grande partie du groupe et qui n’est plus soutenu par ses partisans. On parle de « terrorisme psychologique », d’une tentative de pratiquer la « terre brulée » autour du chef politique du mouvement. Il est vrai que les démocrates ont changé d’attitude, leur devise étant désormais ‘’si les 5 Etoiles n’arrêtent pas, c’est nous qui commencerons à utiliser le bâton’’. Ils ont demandé au Président du Conseil de trouver la synthèse sur plusieurs dossiers ouverts. Quant à la nouvelle attitude « gentille » de Di Maio, certains y voient derrière l’effet d’un appel téléphonique que lui aurait fait Beppe Grillo. Un appel plutôt dur pour le critiquer de son comportement trop dur sur le gouvernement et pour le menacer de défenestration ».
COULISSE, La Stampa, F. Martini : « Rencontre secrète Salvini-Renzi dans la ville toscane de Verdini » « Certains affirment que Salvini et Renzi se seraient parlés en sirotant du Chianti sur les collines de Florence, ils auraient discuté du destin incertain du gouvernement et ils auraient trouvé au moins un point commun : il est difficile que la législature puisse durer encore longtemps. Si les intéressés démentent, les amis des deux politiciens ou ceux qui étaient là par hasard confirment. Le lieu de la rencontre aurait été la magnifique villa de Denis Verdini, sur les collines de Florence. Les deux Matteo se sont présentés chacun avec leurs préoccupations. Renzi doit faire face à l’enquête sur sa fondation et n’a pas apprécié l’indifférence de ses anciens amis et de ses anciens compagnons du PD. Ce nouveau fatalisme de Renzi serait-il le prélude à une attitude de rupture ? Quant à Salvini, il a une certitude : la nécessité d’élections anticipées et il peut compter sur le soutien de quelques sénateurs 5 Etoiles, prêt à passer dans les rangs de la Ligue. Du coup, les décisions de Renzi deviennent cruciales pour le sort de la législature. Par ailleurs, la fin de la législature permettrait l’arrêt d’une réforme électorale pouvant lui nuire et le maintien du nombre de députés et de sénateurs à 945 ».
COULISSE, Repubblica, A. Cuzzocrea : « ‘’ Défiance contre le chef politique ‘’. Le document des grillini opposés à la ligne de Di Maio. » : « Voici le message qui a été transmis à Di Maio : « Si le ton ne change pas, si c’est Di Battista qui mène la danse et si les rumeurs qui disent que nous voulons aller voter ne sont pas démenties, nous ferons signer un document en faveur de la défiance vis-à-vis du chef politique ». Si vous voulez ma démission, mon successeur ne peut qu’être Alessandro ‘’ a affirmé à plusieurs reprises Di Maio dans les journées les plus tendues avec les autres leaders du M5S. En une phrase, le M5S se trouve au bord de l’abime. Ce qui manque vraiment – pour ceux qui sont en désaccord – c’est un leader alternatif. Beaucoup ont pensé au Ministre Stefano Patuanelli, mais ceux qui ont sondé ses idées ont obtenu une réponse nette : ‘’ Je ne ferais jamais le chef politique. Ce dont nous avons besoin maintenant est une réflexion sérieuse sur notre identité et un groupe de direction élargi. ‘’
COULISSE, Repubblica, C. Lopapa : « ‘’ Pour le bien de Berlusconi ‘’. Voici comment ses enfants et Mediaset offrent Forza Italia à Salvini » : « Il faut absolument éviter que l’effondrement politique de Forza Italia ne se traduise en défaite personnelle et définitive de son fondateur. Mieux alors miser toutes les jetons qui restent sur le cheval gagnant, Matteo Salvini. Le projet, qui a mûri au cours d’une série de réunions de famille très restreintes et très secrètes, est celui d’un mariage avec la « Lega Italia » que Salvini créera pendant le congrès milanais du 21 décembre. Si le projet fonctionne, il portera au démantèlement de Forza Italia d’ici quelques mois. Mediaset est déjà en train de s’y aligner comme le prouve la grande relance de journalistes considérés proches aux positions souverainistes et de Salvini. Mais il y a aussi une partie de Forza Italia qui, plutôt que de confluer dans la Ligue, accélèrera une scission, et dira au revoir en claquant la porte. »
ENTRETIEN Corriere della Sera de Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission Européenne « ‘’Je ne m’attendais pas cette réaction de l’Italie sur le MES » : « ‘’Je ne m’attendais pas à cette réaction à un état aussi avancé des négociations. J’ai entendu les préoccupations sur la restructuration automatique de la dette, mais il n’y a pas cet automatisme. La réforme du MES contient des nouveautés importantes, surtout le backstop pour le fonds de résolution, qui augmentera la stabilité pour tous les pays de la zone euro. Je suis content qu’un accord de principe ait été trouvé pour rassurer l’Italie sur des préoccupations spécifiques. Par ailleurs, les fondamentaux macroéconomiques italiens sont relativement solides, les risques à court terme sont limités. Quant à la dette élevée, c’est avant tout dans l’intérêt de l’Italie et des Italiens de la réduire. Compléter l’Union bancaire est la priorité de mon mandat’’ ».
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Luigi Di Maio, leader du M5S et ministre des Affaires Etrangères : « Il est temps de dialoguer avec la Syrie » : « Le ministre des Affaires Etrangères considère qu’il faut parler avec « tout le monde », même avec la Syrie d’Assad, que toutes les voies de dialogue doivent être maintenues avec « tous les acteurs représentatifs » et qu’il faut donner un élan supplémentaire au dialogue. Il invite l’Europe à le faire, il confirme qu’il va rencontrer Lavrov parce que Moscou est l’interlocuteur clé en Libye et il ajoute qu’il faut « renforcer les relations économiques avec la Chine ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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