"Le congrès qui modifiera la Ligue."
26/11/2019
Italie. Revue de presse.
COMMENTAIRE, Repubblica, S. Folli : « Le palais de la Farnesina est vide » : « On recommence à parler d’un nouveau contrat de gouvernement à signer entre le PD et le M5S, comme si on avait déjà oublié le désastreux pacte à la base du gouvernement Conte I. D’un côté, il y a l’espoir qu’une partie consistante du M5S accepte de devenir une espèce de courant externe du PD, dans l’attente de s’intégrer complétement dans le futur centre gauche. Si le M5S vit son crépuscule, le PD hésite à imposer une vision politique institutionnelle qui se distingue du maximalisme velléitaire de son associé au gouvernement. L’emblème de cet état de choses est la renonciation de Di Maio à exercer ses fonctions de Ministre des Affaires Etrangères. Ce n’est pas seulement sa chaise vide au G20 au Japon : le problème est que le chef formel du M5S, en ce moment administré par Grillo, s’occupe presque exclusivement des questions qui concernent son parti qui s’effondre et de son avenir personnel. Pour combien de temps un État peut se priver d’une présence internationale avant d’en subir des graves dégâts ? »
COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « La longue liste d’attente de médiation du gouvernement Conte II » : « On pourrait dire que le gouvernement recommence d’où il était parti, grâce à la trêve signée par Grillo, qui a confirmé Di Maio comme chef politique du M5S et qui tient debout le gouvernement avec le PD. Il est facile d’évoquer un contrat, plus difficile de gouverner avec la liste des difficultés qui demeure, allant des négociations avec Mittal pour l’usine de Tarente, à la justice et le Mécanisme de sauvetage européen. Bref, avant d’arriver à un nouveau contrat, il faudrait défaire ces trois nœuds »
EDITORIAL, M. Sorgi, Stampa, « Les démocrates vivent dans l’illusion que Grillo commande le M5S » : « S’il fallait une confirmation que le chaos interne au M5S résiste même aux interventions de son fondateur, les « pro-Grillo » calabrais l’ont donnée très vite à peine 48 heures après la rencontre entre Grillo et Di Maio samedi dernier, et surtout avant que ce dernier ne tente une visite sur le terrain, reportée car les choses ne se seront pas calmées. Zingaretti et le PD continuent cependant de surestimer les capacités du fondateur du Mouvement, comme si Grillo était devenu un ‘’ami’’ ou ‘’compagnon’’, sans se rendre compte des difficultés auxquelles il doit faire face. Les M5S sont devenus ingouvernables, au Parlement comme dans les institutions locales. S’attendre à ce que Grillo en reprenne le contrôle est légitime, mais totalement irréaliste. Les défaites en Emilie Romagne et Pouilles ne feront qu’aggraver la situation, surtout si dans la région ‘’rouge’’ par excellence le PD devait perdre, à cause du refus d’alliance de Di Maio avec le centre-gauche. Il est illusoire, dans ces circonstances, d’insister, comme le font certains dirigeants du PD, avec un projet d’alliance ‘’stratégique’’ entre les deux partis majoritaires de l’actuel gouvernement ».
ARTICLE Il Messaggero M. Ajello « Séisme au sein des sommets des 5 Etoiles » : « On l’appelle désormais la ‘’sixième étoile’’, Patuanelli, le ministre du développement économique, est désormais une vedette. Plusieurs le voudraient à la place de Di Maio ‘’il écoute, il est empathique’’. Par ailleurs, les groupes parlementaires écoutent de moins en moins le leader 5 Etoiles. La côte de popularité du président de la Chambre Roberto Fico est elle-aussi montée. En revanche, l’étoile de Grillo se ternit après avoir défendu et protégé Di Maio de la fronde interne. On reproche à Grillo d’avoir ‘’perdu le cap’’ car ‘’il n’est pas Mandrake’’. Il est vrai que quand Grillo est venu à Rome, il n’a voulu rencontrer personne sauf Di Maio. En relançant le leader, Grillo a déçu ceux qui voulaient voir Di Maio dégradé sur le terrain. Quant au ministre de la Justice Bonafede, il a eu le flair de prendre les distances de Di Maio juste à temps et de se mettre sous l’aile de Conte. Enfin, pour Casalino, il fait désormais de lien entre le Palais Chigi et le Parti démocrate mais plusieurs du Mouvement déplorent ‘’on ne l’a plus revu’’ ».
ARTICLE Corriere della Sera, M. Cremonesi « Le congrès qui modifiera la Ligue » : « Le congrès qui célébrera la transition de la créature salvinienne est prévu pour le 21 décembre. Le parti devra faire les comptes avec son passé et se transformer formellement en ‘’Ligue pour Salvini Président », titre qui figure déjà sur les bulletins de vote. Mais la vieille Ligue de disparaitra pas, d’autant plus qu’elle doit encore rembourser à l’Etat les 49 millions d’euros de remboursements électoraux détournés. Le congrès devra ainsi approuver un changement de statut, transformant de fait la ligue en une sorte de ‘’bad company’’ placée sous tutelle. Salvini ne sera plus le secrétaire du parti et le congrès devra nommer un commissaire. Si le premier article du statut demeure (l’indépendance de la Padanie) c’est désormais la Ligue ‘’nationale’’ qui est sacrée. Dans le nouveau parti, il n’y aura plus d’espace pour les représentants de l’opposition interne au sein du conseil fédéral et les dirigeants du centre-sud seront intégrés dans un unique parti. Mais c’est son fondateur, Umberto Bossi, qui, depuis une chaise roulante, intervient et prévient ‘’ne faites pas les obsèques de la Ligue’’ ».
COMMENTAIRE, Repubblica, I. Diamanti : « Sardines, ces jeunes adultes » : « Désormais les « sardines » sont un mouvement. L’intérêt à leur égard est confirmé par le comportement de Salvini. Il a choisi l’ironie et le sarcasme et a évité la confrontation directe. Les « sardines » nagent aujourd’hui dans un espace limité mais qui pourraient s’étendre. Ses promoteurs sont jeunes, mais pas tant que ça. Ils expriment des positions politiques mais qui ne sont pas liées aux partis. Ils rappellent, pour cela, certains sujets qui se sont imposés ces dernières années, comme le M5S ou la Ligue de Salvini. Les sardines signalent le dépaysement de acteurs sociaux - et générationnels – qui ont du mal à se reconnaitre dans les principaux acteurs du système. A droite. Mais à gauche aussi. Au gouvernement. Et à l’opposition. Le mal hêtre de jeunes qui ne le sont plus assez mais qui ne sont pas encore adultes et qui cherchent leur identité conscient que pour construire carrière ils doivent quitter l’Italie et doivent se projeter dans le futur. Ils sont encore à la recherche de places et de lieus où se faire reconnaitre et être reconnus. »
ARTICLE, Corriere della Sera V. Piccolillo « La violence sur les femmes ‘’à cause de leur tenue vestimentaire’’ » : « L’intervention d’hier du Chef de l’Etat Mattarella est tombée au moment le plus approprié ‘’la violence sur les femmes ne cesse d’être une urgence’’. C’est un sondage choc celui que nous livre l’ISTAT. 40% des sondés affirment que celle qui ne veut pas de rapport sexuel est en mesure de s’y soustraire, 13% estiment qu’il est normal que dans une relation il y ait des gifles. 17,7% des femmes ne sont pas contre le fait que leur partenaire contrôle leur portable. 77,7% considèrent que les violences sur les femmes ont lieu car celles-ci sont considérées comme des objets de propriété. 23,9% estiment que les femmes peuvent provoquer la violence par leur façon de s’habiller et 15,1% estiment qu’une femme subissant un viol en état d’ivresse ou sous l’effet de drogue est en partie responsable. Le Président du Conseil G. Conte souligne la nécessité d’un ‘’tournant culturel impliquant les jeunes’’. La Présidente du Sénat Alberti Casellati parle de ‘’photographie inacceptable’’. A l’occasion de la journée internationale contre la violence sur les femmes, le Palais Madama, siège du Sénat, était illuminé de rouge avec le message ‘’stop aux violences’’. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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