"La patience de l’Europe."
23/10/2019
Italie. Revue de presse.
La loi de finances fait toujours les gros titres des médias transalpins. La presse relève la volonté du Président du Conseil G. Conte de rassurer la Commission Européenne, après ses ouvertures au M5S sur la possibilité d’apporter des modifications sur la loi de finances : « Bonafede : voici comment nous viserons les fraudeurs du fisc » - ‘‘Le ministre de la Justice explique la réforme’’ (Corriere della Sera), « Zingaretti : j’exige un gouvernement loyal » - ‘’Le leader du PD : ‘’Le budget est positif mais stop aux querelles entre alliés’’ (La Repubblica), « Prison pour les fraudeurs du fisc » (Sole 24 Ore), « fisc et argent comptant, la réforme partira en juillet» - ‘’Conte rassure l’UE’’ (Il Messaggero)
COMMENTAIRE, La Repubblica, A. Bonanni : « La patience de l’Europe » : « Le gouvernement Conte 2, désormais sans Salvini, a pu encaisser deux victoires importantes. La première est la baisse du spread, qui a fait diminuer la dette italienne et a permis ainsi d’économiser plusieurs milliards ; la seconde est une victoire politique mais avec une grande valeur économique, obtenue par l’arrivée de la lettre de la Commission européenne demandant des éclaircissements sur les comptes publics italiens. Malgré les avertissements précis sur le respect des règles européennes, les remarques de Moscovici et de Dombrovskis ont été très légères et ont rassuré l’Italie, en confirmant qu’il n’y avait aucun rejet et que la situation politique actuelle était très différente par rapport à celle de l’année précédente. Tout cela est certainement dû au travail du ministre de l’Economie Roberto Gualtieri, qui a été capable de changer le climat politique en Europe. La loi de finances doit être une occasion pour les partis de la majorité et il faut arrêter les divisions internes au sein du gouvernement ainsi que la recherche exaspérée et continue de visibilité et de compétition dans le but de pouvoir donner un véritable tournant européiste aux comptes italiens ».
ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Alfonso Bonafede, ministre de la Justice : « Les grands fraudeurs fiscaux sont des parasites. Prévoir la prison est un tournant culturel » : ‘’Je revendique le fait que la norme qui prévoit des peines de prison entre 4 et 8 ans pour ceux qui fraude le fisc pour des sommes supérieures à 100 mille euros représente un grand changement. Cette réforme est très importante pour la lutte à l’évasion fiscale. Les citoyens doivent savoir que l’Etat fait payer tous selon ce que chacun doit, et cela permettra à tous de payer moins. 82.3% des sommes évadées va au-delà de la limite de 100mille euros : l’Etat ne pouvait pas renoncer à une action pénale. Il n’y aura pas d’engorgement judiciaire comme certains craignent, car nous avons mis un seuil de 100 000€’’».
COULISSE, La Stampa, I. Lombardo « Les députés M5S sans chef. Les frondes se rassemblent mais l’anti-Di Maio n’existe pas » : « Ils cherchent un chef de groupe, mais ils voudraient trouver un leader. Un antagoniste de Luigi Di Maio à mettre à la tête du M5S. C’est ce que souhaitent les opposants internes qui ont transformé la très banale nomination du porte-parole à la Chambre des Députés en un dur terrain de bataille, après 18 mois de règne incontrôlé de l’actuel ministre des Affaires étrangères et de son groupe de fidèles conseillers et ministres. Les désaffections se multiplient et on cherche à les diriger vers une révolte politique. »
COMMENTAIRE Il Sole 24 Ore L. Palmerini « Un test local aux répercussions nationales » : « Le Président du Conseil et les partis de majorité ont déjà pris leurs précautions. Le Mouvement 5 Etoiles et le Parti démocrate ont répété qu’il s’agissait d’un ‘’test local’’, mais c’est là une vérité partielle. Les élections en Ombrie de dimanche ne représentent pas une menace pour la tenue de l’exécutif et de la législature mais les conséquences qu’elles provoqueront seront sans doute nationales. Il y a trop de défis en cour. Celui de Salvini, qui joue son premier match contre un gouvernement qu’il considère ‘’abusif’’. Il y a aussi les ‘’bulletins scolaires’’ pour les partis, il sera enfin possible de voir les pourcentages réels des partis de la majorité. Ce sera un test surtout pour Di Maio, qui est déjà assis au banc des accusés par un M5S traversé par les divisions internes : une énième défaite s’ajouterait à son addition. Pour Zingaretti, il s’agit du premier test pour vérifier l’orientation des électeurs de gauche et leur avis sur l’alliance avec les 5 Etoiles. Ce sera aussi un test pour Forza Italia, qui vit désormais dans un état de siège, serré entre Salvini et Meloni et qui doit faire preuve de résistance. Les élections en Ombrie seront aussi un examen pour évaluer d’autres éventuelles alliances électorales entre M5S et PD (en janvier pour l’Emilie-Romagne et la Calabre) ».
ARTICLE, La Repubblica, C. Bonini : « Ce mot tabou quand les criminels touchent la politique » : « Mafia Capitale n’existe plus, le jugement de la Cour de Cassation de Rome a été rendu hier soir et a décidé que l’association mafieuse n’existait pas et qu’il y avait seulement une association criminelle. Après cinq ans et deux jugements, la Cour de Cassation a donc transformé les accusations de l’enquête de Giuseppe Pignatone, ancien procureur de Rome, établissant qu’il s’agissait d’un ‘’mariage d’intérêts‘’ entre deux familles criminelles, celle de Massimo Carminati, ‘’les noirs d’extrême droite‘‘, et celle de la Coopérative sociale de Salvatore Buzzi, très lié à la politique de la municipalité de Rome. Une bombe sur la Capitale et une narration politique et sociale qui a été complètement bouleversée, en laissant ainsi même une profonde lacération dans la culture de la magistrature italienne ».
ARTICLE Il Messaggero S. Canettieri « Une douche froide pour Virginia Raggi, le slogan M5S se ternit » : “Le verdict de la Cour de Cassation démonte la narration du M5S et qui a fait de slogan pour l’ascension de V. Raggi au Capitole. Ce slogan contre ‘’les partis mafieux’’ a été répété depuis des années aux journalistes, avec l’orgueil et la vantardise de se représenter comme la ‘’discontinuité’’ par rapport aux autres. En sortant du tribunal, V. Raggi a néanmoins voulu souligner ‘’la sentence confirme tout de même l’association criminelle...’’. C’est ainsi la fin d’un slogan qui avait fait la fortune des posts Facebook et des meetings du M5S. La maire Raggi se voit maintenant avec une arme de moins, au moment où même ses collègues du Mouvement l’ont abandonnée ».
ENCADRE’, Corriere della Sera : « La position de Conte sur la ligne à grande vitesse Turin-Lyon : ‘’le projet va de l’avant’’ » : « ‘’Le projet de la ligne à grande vitesse Turin-Lyon va de l’avant, il n’y a pas de marge pour le mettre en discussion ou pour l’interrompre’’ a assuré le Président du Conseil G. conte lors de sa visite à Turin ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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