"Conte : il faut trouver 14 milliards."
03/10/2019
Italie. Revue de presse.
L’éventualité de l’augmentation des droits de douanes américains sur les produits agroalimentaires italiens fait les gros titres des médias transalpins. La presse écrite transalpine indique que la décision de l’OMC permettant aux Etats-Unis de taxer à hauteur de 7.5 Mds les produits européens, risque de toucher principalement le secteur agroalimentaire Italien : « Trump attack » - ‘’Maintenant c’est nous les ennemis’’ (La Repubblica), « L’OMC autorise les sanctions américaines contre l’Europe, les bourses s’écroulent » (Sole 24 Ore), « Guerre de douanes, coup bas pour le made in Italy » (Il Messaggero), « La guerre commerciale entre l’Amérique et l’UE frappe l’Italie » (Il Mattino).
La loi de finances Italienne fait également les gros titres de la presse quotidienne : « Conte : il faut trouver 14 mlds » (Corriere della Sera), « Budget, coup de matraque sur le diesel » (Il Messaggero), « Impôts, Renzi critique mais il a favorisé l’évasion fiscale » (Fatto Quotidiano).
Journaux télévisés : Les droits de douane, la loi de finances et les intempéries dans le Nord font l’ouverture des JT, ce matin.
COMMENTAIRE La Repubblica, S. Folli « Dans quel camp Renzi veut-il jouer ?» : « Il est assez clair que la non-augmentation de la TVA (si elle devait être confirmée par le Palais Chigi) est une victoire importante du renzisme. Même si Di Maio s’est prononcé sur ce point, Renzi a été le plus habile du point de vue médiatique. Il est probable que ce sera la tactique d’Italia Viva d’encaisser les bénéfices au moment où il faudra aller voter. C’est un peu un style à la Reagan, dans cette attitude de promettre de baisser les impôts ou du moins de ne pas augmenter. Les sondages ne sont pas catastrophiques, si l’on considère qu’Italia Viva fait appel essentiellement aux passages télévisés de son leader. Pour revenir sur les impôts, un point-clé du nouveau parti, le sentier sur lequel marche l’ancien président du conseil est risqué. Si le gouvernement devait décider une augmentation sélective de la TVA, Renzi devra alors voter contre, quitte à perdre en crédibilité. Et puis, il y a aussi le terrain glissant de la politique étrangère. Le Président du Conseil devra fournir à la commission pour les services secrets (Copasir) certains éclaircissements au sujet des relations entre nos services et l’administration Trump. Sans responsabilité de gouvernement, Renzi peut dire tout ce qu’il veut. Dans son entretien au Foglio, il a souhaité une victoire de Biden, qui, selon lui, sort renforcé de l’affaire ukrainienne. Il est l’un des rares à le croire. C’est aussi la preuve que, pour Italia Viva, une confirmation de Trump à la Maison Blanche serait un véritable malheur ».
COULISSE, Corriere della Sera, M. Franco « Salvini cherche le duel avec Di Maio : il a des problèmes psychologiques avec moi » : « Le chef de la Ligue est le fantôme qui hante le sommeil et la stratégie du gouvernement. Mais c’est le Président du Conseil, passé avec un opportunisme désinvolte d’une majorité à l’autre, que le Carroccio et son leader veulent, à tout prix, couler. La Ligue s’est retrouvée en dehors de tout. Elle est isolée en Europe. Cependant, la force d’attraction de Salvini sur l’opinion publique italienne reste intacte. Il veut encercler Conte et les parlementaires attachés à leur pouvoir à partir des régions et des villes, en espérant que ce siège puisse aller s’ajouter aux contradictions internes de l’alliance M5S-PD. »
ARTICLE, La Repubblica, V. Nigro : « Droits de douanes, Di Maio à Pompeo : ‘’ Nous défendrons nos produits » : « Le ministre des Affaires Etrangères Di Maio a clairement expliqué au Secrétaire d’Etat américain Pompeo, en visite dans la capitale, que l’Italie défendra les exportations italiennes ainsi que tous les produits, surtout ceux du secteur agroalimentaire. Et hier, lors de la conférence de presse finale avec Di Maio, une vérité qu’aucune courtoisie diplomatique ne peut cacher, a émergé : sur tous les dossiers les différences entre Etats-Unis et Italie sont considérables. Mais, surtout sur les questions économiques (droits de douanes américains aux produits UE et relations de l’Italie avec la China), la divergence est catégorique. A tel point que Di Maio lance des mots très durs contre les intentions américaines, en soulignant que l’Italie a des entreprises qui vivent d’exportations et qui doivent donc avoir des certitudes, parmi lesquelles la relation commerciale avec les Etats-Unis. L’Italie pourrait subir l’augmentation des droits de douanes américains pour les fromages, selon Pompeo, et le jeu est clair : toucher un partenaire UE « alors même que l’Italie ne fait pas partie du consortium Airbus » pourrait secouer l’Union toute entière. En ce qui concerne les relations commerciales de l’Italie avec la Chine, le Secrétaire américain a parlé de la technologie des télécommunications 5G, en utilisant des argument très durs et en affirmant que si cette technologie était achetée par l’Italie en Chine elle pourrait mettre en danger la confidentialité des communications entre les Etats-Unis et les pays alliés ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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