"Si l’Italie sort de la récession, au Sud, la crise profonde demeure."
02/05/2019
Italie. Revue de presse.
ARTICLE, Il Fatto Quotidiano, L. De Carolis : « Salvini dit non au président du Conseil : Siri ne démissionne toujours pas » : « Armando Siri (Ligue), Secrétaire d’Etat délégué aux transports et aux Infrastructures, faisant l’objet d’une enquête pour corruption, est encore là. Pour le moment, il n’a pas démissionné, parce que Matteo Salvini ne lui a pas ordonné de le faire. Même si le Président du Conseil Giuseppe Conte le lui a demandé lundi soir, lors d’une rencontre au Palais Chigi, et même si Conte l’a également demandé à Salvini hier, pendant leur mission à Tunis. La position de Siri est toujours plus fragile au sein d’un gouvernement qui ressemble à un baril de poudre, otage des contradictions et des différences. L’activisme du Président du Conseil ne suffit pas même si Conte, médiateur, cherche toujours un point d’équilibre. Di Maio demande la démission de Siri avec insistance, Salvini tient sa ligne, pour se montrer fort et au milieu des poisons et des calculs politiques, il ne reste que la distance entre les deux vice-présidents du Conseil qui maintenant frise la question personnelle ».
ARTICLE La Repubblica G. De Marchis « La fragilité du leader Berlusconi déchaîne la course aux préférences au sein de Forza Italia »: « La peur pour la santé s’accompagne de celle d’un « mini-putsch ». Le climat de soupçon est typique d’un parti « personnel », d’une monarchie avec sa cour, où tout naît et tout meurt avec son roi. A l’intérieur de Forza Italia, on parcourt les noms dans les listes pour voir qui pourrait participer aux élections pour son propre intérêt. L’ordre donné par l’écurie est clair : les candidats doivent demander aux électeurs de donner trois préférences dont l’une d’elles doit être Berlusconi, qui est chef de liste. Pour les candidats masculins, ils devront demander une préférence pour eux, une pour la candidate féminine (obligatoire) et l’autre pour le Président Berlusconi. Est-ce que cela marchera vraiment ainsi ? Et si quelqu’un devait obtenir plus de voix que son chef de liste ? Il y a quelque chose qui échappe au contrôle de Forza Italia et tout dépend de la présence de plus en plus rare de Berlusconi. Cela favorise un climat difficile ».
ARTICLE La Repubblica S. Folli « Le PD, les 5 Etoiles et les deux scénarios après les élections du 26 mai »: « A moins d’un mois des élections, ce n’est pas une surprise si les signes d’un possible accord entre le PD et le M5S ont immédiatement été démentis. Cela pourrait irriter un certain nombre d’électeurs. Mais aussi parce que cette hypothèse ne semble pas vraisemblable. Si le M5S devait sortir des élections fortement amoindri avec une non-victoire du PD de Zingaretti (les uns et les autres étant à environ 20% des intentions de vote) cela rendrait peu crédible un ‘’pacte entre perdants’’. Si le PD devait en revanche répéter l’exploit de l’Espagnol Sanchez et si le M5S devait contenir ses pertes, terminant à 24-26%, cela ne permettrait pas pour autant la naissance d’une nouvelle majorité donnant vie à un Conte-bis ou à un gouvernement Tria [actuel ministre des Finances (Indépendant)]. Par ailleurs, Zingaretti considère les élections anticipées comme un objectif à moyen terme. Les 5 Etoiles tenteront de rester bien accrochés à la majorité actuelle. Quoi qu’il en soit, le 26 mai ouvrira un nouveau chapitre ».
ARTICLE La Repubblica F. Merlo « Il était une fois Beppe Grillo »: « B. Grillo ne sait pas qu’il est le dernier parvenu de l’aristocratie des gagnants égarés, qui représentent la noblesse la plus blasonnée d’Italie. D’abord idolâtrés, ils ont ensuite été traités de ‘’non-politiques’’, de malchanceux, de casse-pieds inutiles ou d’ingénus. L’homme qui a changé la politique italienne est devenu tellement insignifiant que même les charlatans de la ‘’terre plate’’ ne sont plus emballés par sa présence à leur congrès. Ce genre d’idoles, quand ils descendent de l’autel, ont droit d’être sifflés, ce qui signifie en Italie à peu près ce que représentait la guillotine pour la France révolutionnaire ».
ARTICLE, Il Sole 24 Ore, Gerardo Pelosi, : « Conte et Chahed relancent les rapports bilatéraux. En soirée un appel téléphonique au premier ministre Sarraj. » : « La Tunisie traverse depuis 2015 et le Printemps arabe une grave crise économique et sociale et est menacée par un mouvement de djihadisme radical, situation aggravée par la crise de Tripoli et les possibles infiltrations de mouvements radicaux depuis la Libye. Sans compter les divergences internes entre le président de la République Beji Caied Essebsi, et le premier ministre Youssef Chahed. De ce fait, les rapports de coopérations historiques entre la Tunisie et l’Italie, ainsi que le sommet de ces derniers jours avec la venue de Conte en Tunisie, sont de première importance pour renforcer le dialogue et stabiliser la région. Conte et Essebsi sont sur la même longueur d’onde en ce qui concerne la politique étrangère, en particulier concernant la crise libyenne, qui remet en cause la stabilité et l’influence régionale des deux pays. Ont été conclu durant ce sommet, des accords de coopération économique, ainsi qu’un dialogue sur la nécessité de lutter contre l’immigration clandestine, et l’infiltration de terroristes depuis le territoire libyen. Enfin, sur le plan économique, l’exploitation d’énergies renouvelables comme l’éolien, la pose de câbles sous-marin d’énergie électrique, en particulier pour la future 5G, ou la modernisation de l’agro-industriel tunisien par des entreprises italiennes ont été évoquées et ont donné lieu à une série d’accords. »
ARTICLE, Il Sole 24 Ore, Davide Colombo : “ Le PIB en reprise, + 0.2% pour le premier semestre. » : « Dans les principaux pays de l’Eurozone, l’économie croît plus vite que la dette, mais en Italie c’est l’inverse. Cependant les chiffres montrent une légère croissance pour le premier trimestre de 2019, sous l’effet des mesures expansives (revenu de citoyenneté) du gouvernement. Cependant, la tendance de fond est celle d’une économie en stagnation. Et la relative faiblesse concerne toute l’Eurozone. »
ARTICLE, Il Mattino, N. Santonastaso « Si l’Italie sort de la récession, au Sud, la crise profonde demeure » «Cinq points du PIB en moins par rapport au début de la crise de 2008. Ce calcul vient de l’Istat et reconnaît la fin de la récession technique. La croissance devrait être quasiment imperceptible cette année. Des cinq points à récupérer, la majeure partie sont attribués au « Mezzogiorno », comprenant l’ensemble des régions du Sud de l’Italie. Le lien entre le PIB et la mesure de la pauvreté est évident. La contribution du « Mezzogiorno » à la reprise de l’économie italienne reste faible. Il faut rappeler qu’il manque encore 300 000 postes pour les travailleurs du « Mezzogiorno ». Suite à ces résultats, Matteo Salvini a directement repris le débat autour de la flat tax, invoquant la nécessité de mettre en place la réforme le plus rapidement possible. Mais Conte a réagi de façon déterminée et glaciale : « ‘’Ce n’est pas le moment de parler de réforme fiscale’’ ». »
ENTRETIEN de Viktor Orban, Premier ministre hongrois et candidat aux élections européennes, La Stampa, « Argent, sécurité, marché : aujourd’hui nous avons trois Europes, mais nous faisons comme s’il n’y en avait qu’une. » « ‘’Mon meilleur ami restera toujours Berlusconi mais Salvini joue aujourd’hui un rôle important. Il vient en Hongrie puisqu’il considère notre pays comme un pays ami. Nous le recevrons comme un Premier ministre italien. Il ne s’agira pas de parler exclusivement des thèmes bilatéraux mais aussi de la formation des partis européens. Puis nous irons vers la frontière serbe, à Roeszke, pour lui faire voir comment nous défendons, nous, nos frontières. Je trouve que le PPE va droit dans le mur en s’alliant à la gauche. Nous, nous cherchons un autre chemin, celui de la coopération avec la droite européenne. Ce n’est pas un secret de savoir que je soutiens cette ligne. Mais je voudrais vraiment que Salvini coopère avec le PPE. Il aura à jouer un rôle-clef dans cette alliance en s’appuyant sur Forza Italia et le groupe de Berlusconi. La migration est une des plus grandes questions que doit affronter l’Histoire. Les Italiens voudraient se débarrasser des migrants et que l’on puisse les répartir dans les différents pays européens. Pour cela, Bruxelles a inventé une idéologie : la solidarité. Notre position est différente : nous nous sommes défendus et avons empêché que les migrants arrivent chez nous. Nous ne souhaitons pas non plus qu’ils arrivent chez vous. L’accord de Dublin est mort, c’est une norme juridique que personne ne respecte et qui n’existe plus. Il faut créer un nouvel équilibre politique car celui d’il y a vingt ans ne fonctionne plus. Je ne parle pas d’Europe à plusieurs vitesses mais des trois Europe : l’Europe des fonds financiers, de la sécurité et de l’espace Schengen. Il s’agit de trois dimensions différentes’’. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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