"Autonomie, Di Maio bloque le coup de force de la Ligue."
29/04/2019
Italie. Revue de presse.
L’enquête pour corruption visant le Secrétaire d’Etat délégué aux transports, A. Siri (Ligue) est encore largement reprise : « Di Maio, ultimatum sur Siri » (Corriere della Sera), « PD, Delrio ouvre à la ligne de Di Maio sur la campagne électorale et la question Siri » (La Stampa), « Di Maio : démission de Siri et non au coup de force de la Ligue sur l’Autonomie » (Il Messaggero).
ENTRETIEN de Graziano Delrio, ancien ministre des Infrastructures, La Stampa : « Prêts à discuter avec le M5S sur le salaire et le conflit d’intérêts » : « ’’ Nous sommes prêts à discuter avec le M5S sur le salaire minimum et sur le conflit d’intérêts. Salvini est en train de faire sa campagne électorale et veut faire un coup de force sur l’Autonomie. Nous sommes d’accord avec le Mouvement pour couper les salaires des députés et nous voudrions avoir une seule Chambre avec 500 députés. Sur la santé, il faut adopter les normes qui existent déjà, les partis politiques ne doivent pas intervenir sur les nominations. Ma réforme sur les Provinces était le résultat d’une réflexion attentive avec tous les maires pour pouvoir cordonner leur travail et dans le but d’éviter de doubler les tâches de Régions et municipalités ’’ ».
ARTICLE, Il Messaggero, D. Pirone : « Autonomie, Di Maio bloque le coup de force de la Ligue : il ne faut pas diviser le pays » : « Matteo Salvini veut discuter immédiatement l’Autonomie au sein du Conseil des Ministres, pour ne pas perdre de temps au Parlement. Ainsi hier la polémique entre le M5S et la Ligue s’est développée sur cet autre thème, celui de l’Autonomie des Régions, et sur le possible coup de force de Salvini lors du Conseil des Ministres. Di Maio a souligné que le Mouvement se portera garant de la cohésion nationale et que l’Autonomie est dans le contrat de gouvernement mais que rien ne presse. Il s’agit d’une réforme importante mais qui doit être réalisée avec une discussion attentive ».
ENTRETIEN de Giulia Grillo (M5S), ministre de la Santé, Il Messaggero : « Il existe le risque d’une inégalité des droits dans la Santé, je dis non aux improvisations de Matteo » : « ‘’ L’Autonomie est un thème complexe qui aura un impact décisif sur la vie des personnes. Bien sûr, il s’agit d’une priorité pour la Ligue mais les décisions doivent être prises au Parlement, parce que c’est une réforme générale du système des organismes locaux et de l’Etat central. Il faut être responsables parce que cette réforme doit défendre le principe de solidarité et des droits à la Santé partout dans le pays ‘’ ».
ANALYSE La Stampa, M. Sorgi « L’hameçon lancé vers la gauche » : « Luigi Di Maio a présenté hier cinq nouvelles lois pour tenter de maintenir l’alliance, désormais fragile, avec la Ligue. Trois des cinq propositions – non aux partis politiques dans la santé publique, le salaire minimum et l’eau publique – sont plus simples à partager avec le PD plutôt qu’avec la Ligue. Si l’on ajoute aussi la possibilité d’un éventuel soutien de Sergio Chiamparino, président sortant de la Région Piémont, à Giorgio Bertola, candidat du M5S à la présidence de la Région, le cadre est complet et nous fait comprendre que la campagne électorale de Di Maio se joue en polémique frontale contre son allié Salvini. Suite au congrès de la Famille à Vérone, aux accusations du leader du Mouvement à propos des alliances de la Ligue, marquées par les présences para-nazies en Europe et à une nouvelle découverte de la Résistance, en version anti Matteo Salvini, on pourrait considérer un possible tournant à gauche de la politique de Di Maio mais il faudrait aussi en connaître la crédibilité. Sa nouvelle ligne politique peut être une tactique électorale pour tenter de gagner davantage de voix des électeurs du centre gauche et de sauver tout ce qui peut encore l’être ».
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo « Conte attend pour trancher l’affaire Armando Siri. Di Maio : il ne peut pas rester en fonction » : « Il est encore à Pékin, il a à peine le temps de finir de visiter le temple des lamas avant d’entamer une rencontre avec le premier ministre, et avant d’être reçu aux portes de la Cité Interdite. Beaucoup de travail l’attend à son retour en Italie et il faudra surmonter les blocages du gouvernement et faire face à la tourmente dans laquelle Armando Siri est pris. En effet, Conte semble être ce juge, capable de trancher cette affaire et de rassembler les clans au sein du gouvernement. L’affaire Siri sera bientôt réglée et cela viendra mettre un terme à un certain nombre de risques que court le gouvernement. Luigi di Maio, est de son côté très clair. S’il croit que cette enquête mettra en lumière l’innocence d’Armando Siri, il demande pour autant son retrait du gouvernement pour apaiser les tensions. Il dit aussi avoir confiance dans le rôle de Conte et attendre que les choses bougent ‘’Siri ne peut plus rester à son poste’’».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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