"Une croissance à 0,2%"
10/04/2019
Italie. Revue de presse.
L’adoption du Document économique et financier (DEF) qui intègre une croissance revue à la baisse et une augmentation du déficit sature l’espace médiatique italien : « Le DEF adopté mais querelle au sein du gouvernement » - ‘’Salvini et Di Maio se heurtent contre Tria (Indépendant) sur la flat tax’’ (Corriere della Sera), « Une croissance à 0,2% » - ‘’Capitulation du gouvernement qui reconnait l’absence de croissance’’ (La Repubblica), « Le DEF reconnait la crise » - ‘’Le FMI : l’Italie est un risque pour la zone euro’’ (La Stampa), « La dette s’envole, la croissance enlisée, la flat tax inexistante » (Sole 24 Ore), « Test flat tax : affrontement sur la TVA » (Il Messaggero), « Un DEF vide, Tria fait fâcher Salvini et Di Maio » (Fatto Quotidiano), « Pire que prévu » (Il Giornale).
Réseaux sociaux : Ils traitent principalement du Document économique et financier (DEF).
ARTICLE, La Stampa, M. Sorgi « Des dépenses folles sans couverture » « Un pays qui passe d’une prévision de croissance de 1% à 0.1% et à la récession devrait s’arrêter un moment et réfléchir, devrait effacer ses grandes illusions et faire face à la réalité. L’échéance du DEF expliquait les actions du gouvernement. Le gouvernement devait confronter le bilan national avec les exigences de l’Europe, et réagir. L’approbation a été précédée d’une énième scène entre Salvini et Di Maio sur la « flat tax », au cœur de la promesse électorale faite par Salvini en 2018. Mais la « flat tax » est toujours débattue parce que les rares fonds restants à l’Etat italien sont utilisés pour garantir le revenu de citoyenneté et pour les pensions. Ces deux mesures constituent la clef de la politique de la fin d’année. Mais maintenant que le potentiel électoral de ces deux mesures, en voie de réalisation, s’est évaporé, l’approbation de nouvelles mesures est encouragée. Toutefois, pour réduire les impôts de 12-15 milliards, dans un pays qui n’a plus de croissance, qui entre en récession, qui marche à reculons, il faudrait stopper les dépenses d’un montant à hauteur de cette somme. Pas besoin d’être économiste pour le comprendre. Nous ne savons pas de quelle manière, Salvini et Di Maio ont l’intention de financer ces coupes. Plusieurs hypothèses émergent notamment celle de supprimer les 80 euros de Renzi pour les consacrer à la « Flat Tax ». Cela pourrait ressembler à la suppression de mesures proposées de C. Calenda avant de les réinstaurer dans un décret. Un pas en avant, un arrêt, deux pas en arrière, c’est ainsi que fonctionne le gouvernement Conte, libre ou pratiquement libéré, d’ici octobre des contraintes de la Commission européenne. Le gouvernement est prêt à s’acharner contre le ministre de l’Economie, Tria, lui qui rappelle que Salvini et Di Maio prennent le risque d’envoyer l’Italie droit dans le mur. »
ANALYSE La Repubblica M. Giannini « DEF, la réclame de finance électorale » : « Peu de vérités, beaucoup de mensonges pour gagner du temps en attendant les élections du 26 mai. Après nul ne pourra prévoir ce qui se passera. Le ‘’gouvernement du changement’’, qui a joué son joker avec le ‘’budget du peuple’’ se retrouve maintenant sans marges de manœuvre pour dépenser sur la croissance le ‘’grand capital politique’’ (dixit Tria) dont il dispose. Si l’on continue de la sorte, même après les élections européennes, les dégâts pourraient être pires »
ANALYSE La Repubblica S. Folli « Ligue et M5S, les vrais chiffres après les élections » : « Inutile de s’attendre à une idée d’avenir avec des partis qui ont commencé la campagne en vue des élections du 26 mai. L’Europe devrait être le sujet dominant, comme jamais par le passé. Cela est en partie vrai, à condition que l’on ne demande pas quelque chose de plus que des affirmations génériques. L’objectif des deux actionnaires de la majorité, Salvini et Di Maio, est logique : ils sont intéressés par les équilibres nationaux plutôt qu’à l’Europe. Par ailleurs, Salvini lui-même croit difficilement qu’il puisse donner un coup fatal à l’équilibre européen basé sur l’axe Macron-Merkel. Du coup, il pense à accroitre son poids à Rome. Même chose pour Di Maio, qui tente en revanche de se présenter comme un interlocuteur italien crédible dans l’establishment européen. Quelle crédibilité aura-t-il après son retournement sur les gilets jaunes français ? La vérité est que les deux sont en train de jouer une partie interne. Sans retenir leurs coups. Et le fameux choc fiscal pouvant secouer l’économie semble être loin. Di Maio espère éviter l’effondrement. Salvini pense pouvoir être le gagnant. Les deux souhaitent que les nouveaux équilibres en Italie et en Europe puissent défaire les nœuds de la finance publique. Il faudra beaucoup d’optimisme ».
ANALYSE Sole 24 Ore M. Perrone « Tria parvient à renouer l’énième déchirure entre Salvini et Di Maio » : « Tria prévient : soit c’est la flat tax, soit c’est le désamorçage de l’augmentation de la TVA. C’est ce qui s’est déroulé sur la scène du Conseil des ministres. Un bain de réalité qui marque la victoire de la ligne prudente de Tria qui dément l’utopique croissance à 1,5% imaginé en septembre ou du 1% en décembre. Personne n’ose se présenter à la conférence de presse, à l’issue du Conseil des ministres. Un énième inédit dans la tradition. Il n’y a que les communiqués officiels. Le DEF demeure flou : il ne prévoit que ‘’des mesures alternatives et un programme de révision de la dépense’’ ‘’dans les prochains mois’’. Le chemin des promesses électorales se fait très étroit. Et ce qui préoccupe le plus, maintenant, c’est la réaction des marchés ».
ANALYSE, Corriere della Sera, F. Fubini : « Doutes sur les comptes de 2018. Rome revient dans le collimateur de l’UE (mais après les Européennes) » : « Hier, avant même de l’adoption par le gouvernement italien du DEF (Document économique et financier), la Commission européenne a sérieusement étudié un rapport rédigé par l’ISTAT (Istituto Nazionale di Statistica) sur le PIB et la dette des administrations publiques en 2017 et 2018. Ce rapport compliquera sûrement la vie de l’exécutif, mais après les prochaines élections européennes. En 2018, le déficit a été de 2,1 % du PIB, donc supérieur aux prévisions du gouvernement Gentiloni. Il est donc clair qu’il n’y a pas eu d’ajustement structurel l’année dernière ni aucune amélioration du déficit. Le FMI l’avait déjà remarqué hier, dans son dernier rapport : un déficit structurel plus mauvais en 2018 qu’en 2017 et l’Italie demeure un risque pour la zone euro. La dette augmente à 135 %, l’économie est bloquée et à l’automne il faudra faire une correction budgétaire d’environ 35 milliards. Par rapport à ces problèmes, l’échec de l’ajustement structurel de 2018 n’est rien. L’Italie risque une procédure d’infraction pour déficit excessif, les règles européennes doivent être respectées parce qu’elles ont valeur de loi. Par conséquent, après le vote européen du 26 mai la Commission UE devra faire le premier pas vers l’ouverture d’une procédure pour déficit excessif et l’Italie devra faire face à Bruxelles comme en novembre dernier. Le résultat n’est pas évident. Mais, pendant que Ligue et M5S continuent de faire des promesses, les capitales européennes exercent une énorme pression sur Bruxelles afin de contrôler l’Italie, devenue désormais imprévisible. Le gouvernement est isolé en Europe, même le pré-sommet prévu aujourd’hui sur le Brexit, dans sa première liste d’invitations, prévoyait seulement les leaders d’Allemagne, France, Espagne, Pays-Bas, Belgique et Danemark. Personne d’autre ».
ARTICLE La Repubblica G. Vitale « Rai, les soupçons des 5 Etoiles sur l’AD Salini » : « Choisi par les 5 Etoiles, l’AD de la RAI Pietro Salini semble désormais se rapprocher du président Marcello Foa (voulu par la Ligue). A la fin d’une longue relation sur le plan industriel, Salini fouille dans ses papiers puis prend son portable ‘’voilà, je l’avais écrit ici’’. C’est le grand final préparé avec soin pour adresser un message à qui souhaiterait le chasser de la télévision publique ‘’La RAI, pour mener au mieux sa tâche, a besoin de certitudes au niveau économique et d’une direction davantage stable et de longue haleine pour pouvoir donner de la continuité aux changements sur lesquels elle a travaillé’’. Maintenant que son mentor risque la débacle électorale en mai, Salini prépare un filet de protection dans la RAI et à l’extérieur. Après le renforcement des pouvoirs de Marcello Ciannamea, qui décidera désormais aussi la coordination éditoriale outre les programmes, les dernières décisions de la RAI se feront sur la houlette de la Ligue ».
ARTICLE, Corriere della Sera, C. Morvillo : « Des câlins entre Francesca et Matteo. La soirée de gala à la Scala » : « Début officiel du couple Matteo Salvini, 46 ans, et sa fiancée Francesca Verdini, 26 ans, à la soirée de gala à la Scala de Milan, lors de l’inauguration du Salon du Meuble. Elle avance, les yeux baissés, très élégante et lui, il lui tient la main à la manière d’un vrai capitaine. Voilà la présentation officielle de sa nouvelle fiancée, fille d’un politicien, qui n’a d’yeux que pour lui ».
Matteo Salvini et sa copine Francesca Verdini
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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