"Flat tax, bras-de-fer entre Di Maio et Salvini."
08/04/2019
Italie. Revue de presse.
Les divergences de vues entre les deux partis de gouvernement sur la « flat tax » sont aussi largement reprises en Une : « Le gouvernement se divise maintenant sur le fisc » (Corriere della Sera), « Di Maio : stop à Salvini » - ‘’Non à un fisc favorisant uniquement les riches’’ (La Repubblica), « Flat tax : la querelle » - ‘’Les conditions de Di Maio et les doutes de Tria’’ (Il Messaggero), « Flat tax prévue dans le DEF, bras-de-fer entre Di Maio et Salvini » (Il Mattino), « Flat tax : voici la vérité » (Il Giornale).
ENTRETIEN de Matteo Salvini, vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur : « ‘’ Impôts et chantiers : maintenant on fait à ma façon ’’ » (Libero) : « ‘‘ J’ai conseillé à tous les ministres du M5S et de la Ligue de travailler. Les polémiques sont totalement inutiles et une perte de temps. Dorénavant, je ne répondrai plus aux provocations. Tout cela rentre dans la logique de la campagne électorale, ceux qui sont derrière attaquent pour récupérer des voix. La flat tax est dans le contrat tout comme le revenu de citoyenneté et la réforme de la loi Fornero pour les retraites et il faut absolument l’adopter pour donner un signal fort aux familles. Je suis préoccupé pour la situation en Libye, mais surtout pour les travailleurs italiens qui sont là-bas, mais je ne crains pas une autre invasion des migrants, parce que tout le monde a compris que l’on ne peut plus arriver ici. J’ai plus peur d’une relance du terrorisme islamique. En Libye, certains pays causent des désastres depuis dix ans et maintenant il me semble qu’ils continuent sur la mauvaise voie ‘’ ».
LETTRE de Luigi Di Maio, vice-président du Conseil et ministre du Développement Economique au directeur du Corriere della Sera : « ‘’ Moi et Matteo, nous allons continuer mais la Ligue choisit mal ses alliés dans l’UE ’’ » : « ‘‘ Cher directeur, il est vrai qu’il y a une certaine tension au sein du gouvernement mais je voudrais quand même exprimer ma satisfaction pour le travail accompli jusqu’à présent, comme le revenu de citoyenneté, le quota 100, le décret « débloque chantiers » ainsi que les mesures d’aide pour les familles. Je considère très important le soutien de la Ligue à ces mesures et je veux remercier chaleureusement Matteo, merci Matteo pour le soutien. Bien sûr, nous sommes différents. Il est évident qu’il y a des différences entre la Ligue et le M5S et pour cette raison il y a un accord et une feuille de route pour arriver au terme de la législature. Pour ce qui concerne le système fiscal, il faut le réformer pour réduire la charge des entreprises et pour faire redémarrer la croissance du pays et il faut aussi adopter la flat tax, qui est dans le contrat, mais avec un principe de proportionnalité pour bien répartir les avantages à l’égard des familles et de la classe moyenne. Néanmoins, j’estime que ce gouvernement devrait aussi écouter la voix du Sud. Le débat sur les autonomies est ambitieux et complexe mais nous devons rester les garants de la cohésion nationale. Il y a beaucoup de défis qui nous attendent, le chemin est encore long et il y aura les prochaines élections européennes en mai. Je considère qu’il est paradoxal de s’allier en Europe avec les gouvernements qui refusent la redistribution des migrants qui arrivent en Italie. Il est contradictoire de se plaindre à l’UE parce qu’elle n’accepte pas les quotas et après s’allier avec les mêmes pays (je pense à Orbàn) qui sont la cause de notre urgence. Il s’agit d’une question de cohérence. Enfin, je veux exprimer toute ma reconnaissance au président du Conseil Giuseppe Conte pour le rôle extraordinaire de médiation et d’équilibre qu’il est en train de jouer ‘’».
ENTRETIEN de Giovanni Toti (Forza Italia) président de la Région de Ligurie « ‘’Ne me sous-estimez pas : je suis prêt à un nouveau parti’’ » (Fatto Quotidiano): « ‘’Mes amis de Forza Italia sont en train de se partager la dernière tranche de gâteau. On était à 25%, puis, 20, 15, 10... Je prévois un 7% pour la prochaine étape. Je ne fais qu’analyser la réalité. Il y a une grande nécessité d’un parti modéré, équilibré. Nous devrions lui trouver un nom. A ce stade, nous avons une association qui s’appelle Change. Je ne veux pas finir dans les abysses, j’ai un avenir, moi’’ ».
ENTRETIEN de Lorenzo Fontana (Ligue), ministre pour la famille « Pour chambouler l’Europe il faut les souverainistes » (La Stampa) : « ‘’Aujourd’hui il y aura une rencontre qui souhaite représenter la volonté de trois groupes eurosceptiques : Efdd, Enl et Ecr : chacun lancera un projet d’unité de tous les groupes identitaires qui souhaitent réformer l’Europe. L’UE ne peut pas imposer des contraintes, en asphyxiant les économies des pays sans tenir compte des différentes histoires et traditions, en favorisant certains pays au détriment d’autres. Il faut harmoniser ces différents modèles et laisser plus de liberté par rapport aux paramètres de Maestricht. Des paramètres plus flexibles, ce qui ne veut pas dire de les changer. Et il faut revoir les traités, mais pour relancer l’économie. Je prévois un groupe allant de 120 à 140 parlementaires, avec 3-4-5 gouvernements représentés en Conseil européen et avec un certain nombre de commissaires européens, de 3 à 5. Ce sera une force qui ne pourra pas être ignorée : nous dirons ce que nous pensons et avec un poids non indifférent. Les 5 Etoiles ? je ne sais pas quelle sorte d’alliances ils sont en train de chercher. Ils avaient commencé avec les libéraux, soit les plus pro-européens, envers lesquels nous n’avons pas beaucoup de sympathie. Selon nous, l’Europe doit être réformée profondément’’ »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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