"Di Maio attaque : "La Ligue, éblouie par le pouvoir, veut tout prendre.""
05/04/2019
Italie. Revue de presse.
L’adoption en Conseil des ministres du décret ‘’Croissance’’ fait les gros titres des médias transalpins. La presse écrite souligne notamment le report du décret en faveur des victimes des banques en faillite (cheval de bataille du M5S) après un bras-de-fer entre le leader 5 Etoiles L. Di Maio et le ministre de l’Economie G. Tria (Indépendant), ce dernier insistant sur le respect des règles communautaires : « Remboursements, querelle au sein du gouvernement » - ‘’Tension entre Conte et Tria, le décret banques reporté’’ (Corriere della Sera), « Banques, Tria s’impose sur Di Maio » - ‘’Le décret pour les remboursements reporté’’ (La Stampa), « Feu vert au décret pour la croissance, report pour celui des banques » (Sole 24 Ore), « Banques, l’imbroglio des remboursements, bras-de-fer Ligue-Di Maio » - ‘’Feu vert au décret pour la croissance, allégements fiscaux pour les entreprises’’ (Il Messaggero), « Di Maio : ‘’La Ligue veut tout prendre’’ » - ‘’Selon Di Maio, la Ligue voudrait se débarrasser de Tria’’ (La Repubblica).
Réseaux sociaux : Ils traitent principalement de la sanction de l’autorité pour les données contre la plateforme Rousseau du M5S pour non-respect de la protection des données personnelles et pour le manque de transparence lors des consultations en ligne.
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo : « Conte présente la ligne des Cinq Etoiles et le ministre ne donne pas son aval. Tensions entre les deux professeurs » : « Le décret pour la croissance a été adopté hier, lors du Conseil des ministres mais, après un bras-de-fer entre le leader 5 Etoiles L. Di Maio et le ministre de l’Economie G. Tria, le décret en faveur des victimes des banques en faillite (cheval de bataille du M5S) a été reporté. Giuseppe Conte s’était engagé personnellement à faire passer cette mesure en soulignant qu’il s’agissait d’une norme très importante en termes électoraux et déjà promise dans le programme du gouvernement, mais le ministre Tria n’a pas voulu donner le feu vert à une mesure qui doit absolument avoir une double voie de remboursement. Giancarlo Giorgetti a tenté de trouver une synthèse technique entre les deux positions, mais à la fin le décret a été reporté. Donc, un énième problème pour Giuseppe Conte, qui verra les victimes des instituts bancaire en faillite lundi prochain et qui devra ensuite décider rapidement de quel côté se positionner ».
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Sensini : « Décret croissance et prêt-pont pour Alitalia ‘’ » : « L’ensemble de mesures pour relancer l’économie, par lequel le gouvernement tente de freiner la récession, a du mal à décoller. Même le décret pour la croissance a été adopté hier, lors du Conseil des ministres, mais avec la clause ‘’ sous réserve d’accords ‘’. Il y a des positions différentes, au sein du gouvernement, sur la voie à suivre pour relancer l’économie. Giovanni Tria insiste sur le respect des règles communautaires, surtout au sujet du décret en faveur des victimes des banques en faillite. Les mesures adoptées par l’exécutif se basent sur la relance des investissements publics et privés, des allégements fiscaux aux entreprises et la protection du Made in Italy. Dans le décret il y a aussi une norme qui permettra au ministère de l’Economie de transformer une partie du prêt accordé à Alitalia en actions, pour pouvoir entrer dans la nouvelle compagnie ».
RETROSCENA (Coulisses), La Repubblica, A. Cuzzocrea : « Di Maio attaque : ‘’ La Ligue, éblouie par le pouvoir, veut tout prendre ‘’ » : « A la fin d’un après-midi passé à tenter de trouver une solution en faveur des victimes des banques en faillite, Luigi Di Maio a réagi durement en déclarant aux siens que le problème n’est pas le ministre de l’Economie Tria mais la Ligue, qui veut tout prendre. Il a affirmé que c’est la Ligue qui veut renvoyer Tria pour une question de pouvoir. Di Maio s’est rendu compte, lors du Conseil des ministres d’hier, que le M5S était seul et n’avait pas le soutien du président du Conseil Conte ni du leader de la Ligue Matteo Salvini. Le leader des Cinq Etoiles ne veut pas être considéré comme celui qui voulait renvoyer le ministre choisi par le Quirinal et il a souligné que Tria devait continuer de travailler. Le moment est délicat et il ne faut pas prendre des mesures hâtives ».
ARTICLE, La Stampa, P. Baroni « Le gouvernement prend en charge les maxi-dettes de Rome et sauve la maire V. Raggi » : « Un accord inédit a été conclu entre le gouvernement italien et la capitale de Rome. Il s’agit d’un tournant pour simplifier, encourager et galvaniser l’économie. C’est un véritable « cadeau » fait à la ville de Rome : l’accord est un moyen d’éviter l’énorme crise de liquidé qui va toucher la ville d’ici 2022, notamment avec la fermeture de la compagnie aérienne Alitalia. En effet, la compagnie est encore redevable de quelques 12 milliards d’euros à la ville de Rome. L’Etat soutient Rome en contribuant à cette dette historique à hauteur de 300millions par an. Cette somme revient au commissaire, et 200 millions sont alloués à la ville. »
ARTICLE La Repubblica A. Ginori « Salvini cherche la paix avec la France mais Paris prend ses distances ‘’obligés à collaborer’’ » : « Matteo Salvini a changé de ton et exhibe son sourire avant la visite à Paris. Arrivé à Paris, il envoie des messages de paix qui n’arrivent qu’en partie à baisser les tensions. Les efforts pour archiver la crise diplomatique sont évidents ‘’collaboration optimale, harmonie absolue’’ dit-il, satisfait, au sujet des discussions sur la lutte contre l’immigration illégale. Il va trop loin en disant que son homologue Castaner soutient sa bataille contre les ONG. Il est immédiatement corrigé par l’entourage du ministre français ‘’on a discuté uniquement de la collusion avec les passeurs de certaines ONG, pas de toutes, bien entendu’’. Et quand Salvini parle du navire Sea-Eye ‘’chez nous il ne peut pas débarquer, il y a un port confortable à Hambourg’’, là aussi Castaner est contraint de préciser que ‘’nous restons en désaccord’’, le gouvernement de Paris répète que Rome doit respecter le principe du débarquement ‘’dans le port le plus proche et le plus sûr’’. Aussi sur la question des ‘’terroristes en vacances à Paris’’, Castaner a déjà fait savoir ne pas être compétent, laissant les négociations en cours entre les ministres de Justice Belloubet et Bonafede. Quand Salvini annonce une rencontre avec Marine Le Pen, principale adversaire politique du Président, cela ne peut qu’irriter un macronien de fer comme Castaner ‘’Nous sommes obligés de travailler ensemble’’ dit le ministre français après un tête-à-tête avec son homologue italien ».
ARTICLE Corriere della Sera M. Cremonesi « Salvini : avec Castaner une rencontre historique’’ mais Castaner garde ses distances » : « Pour Matteo Salvini la réunion d’hier a été, selon ses mots, une ‘’réunion historique’’ et une ‘’bonne journée de travail’’. Du côté du ministre de l’Intérieur français Castaner, le mot le plus utilisé dans sa déclaration a été ‘’différences’’, et il a souligné que ‘’les questions liées à la lutte contre le terrorisme et à l’immigration clandestine ne doivent pas nous opposer’’. Bref ‘’nous avons l’obligation de travailler ensemble’’. Les communications des deux ministres se font rigoureusement séparées. Salvini s’attribue le résultat du fait que ‘’l’immigration a été le premier point de discussion’’. Pour Castaner, c’est l’inverse : il faut collaborer mais sans donner trop de grains à moudre à la ligne du collègue italien (très lié à la grande ennemie Le Pen) pour lequel au contraire il est disposé de mettre fin aux ‘’discussions et questions’’ des mois précédents, ‘’les allers-retours des ambassadeurs’’, les tensions à Clavière et Bardonecchia. Quant aux déclarations de Salvini sur les ONG dans la Méditerranée, elles ne sont absolument superposables à celles du collègue français qui dit ‘’nous sommes tous mobilisés contre ces réseaux de passeurs’’ sans inclure les ONG. Bref, Castaner explique ‘’nous avons aussi certains désaccords, notamment sur le débarquement des navires qui portent secours dans le port le plus sûr’’ ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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