"La légitime défense devient loi."
29/03/2019
Italie. Revue de presse.
Les interrogations du Quirinal sur la commission d’enquête instituée à la suite de la banqueroute de certains instituts bancaires font les gros titres des médias transalpins : « Banques, les craintes du Quirinal » (Corriere della Sera), « Stop de Mattarella » - ‘’Doutes sur la loi instituant la commission’’ (La Repubblica), « Commission des banques, l’alerte du Quirinal » (La Stampa), « Commission des banques, le Quirinal freine » (Il Messaggero).
L’adoption définitive par le Sénat de la réforme de la légitime défense est aussi largement reprise : « Liberté de faire feu, Salvini exulte » - ‘’Les juges : inconstitutionnelle’’ (La Repubblica), « La légitime défense devient loi, la majorité perd des voix » (Il Messaggero), « La légitime défense, enfin » (Il Giornale).
Réseaux sociaux : Ils traitent principalement de la légitime défense et du congrès mondial de la famille à Vérone. Sur Twitter, le hashtag le plus utilisés est #LaFamiglia.
ARTICLE Corriere della Sera F. Fubini « Mattarella défend la Banque d’Italie » : « Le noyau du problème, selon le gouverneur de la Banque d’Italie, Ignazio Visco, n’est pas le choix sur l’économie ou le budget, ni les banques, ni la politique. Ce sont les institutions : leur indépendance et leurs relations. C’est ce qui a poussé ce dernier à se rendre au Quirinal pour parler à Mattarella. Cette même préoccupation avait poussé le chef de l’Etat à convoquer séparément, hier, les Présidents des deux Chambres. C’est la pleine autonomie des autorités monétaires et de vigilance, qui ne répondent pas aux gouvernements. C’est le principe qui gouverne aussi Bruxelles ou Francfort. Pour la même occasion, les nominations des dirigeants de la Banque d’Italie étaient elles aussi sur la table. C’est à la banque centrale italienne d’indiquer des profils, sans qu’il y ait d’interférences de la part du pouvoir politique. Les craintes du gouverneur se basent sur une expérience concrète : pendant deux mois, le Conseil des ministres a retoqué la candidature de Luigi Federico Signorini au directoire. Le gouvernement n’a pas droit de véto, mais il doit donner son avis (non contraignant) au Président de la République. C’est la paralysie. L’attention des marchés sur l’équilibre institutionnel et sur la séparation des pouvoirs commence par s’intensifier ».
ENTRETIEN de Luigi Di Maio, vice-président du Conseil : « ‘’ Décret pour les arnaqués, non à des reports, ceux qui ont les voix décident. Flat tax ? Il faut beaucoup d’argent ’’ » (La Repubblica) : « ‘‘ Le décret croissance doit être adopté d’ici lundi. Il existe une question de cohésion au sein du gouvernement, nous devons savoir si la Ligue est avec nous parce qu’il faut prendre une décision tout de suite sur la commission d’enquête sur les personnes « arnaquées » par les banques. Il ne s’agit pas de convaincre le ministre Tria (Indépendant), mais plutôt d’exprimer clairement la position de ceux qui ont des voix au Parlement. Nous demandons la signature depuis des semaines. La flat tax est un objectif du gouvernement mais elle coûte beaucoup plus cher que les deux milliards alloués pour la mini-Ires (impôt sur le revenu des sociétés). Il faut adopter le décret croissance rapidement pour débloquer les investissements et les lignes de crédit pour les entreprises, pour augmenter le PIB. J’ai été en mission aux Etats-Unis et j’ai expliqué à nos alliés américains que l’Italie avait fait la bonne chose en signant, en tant que premier pays du G7 le mémorandum avec la Chine, qui nous donnera la possibilité de récupérer du point de vue commercial. Et j’en ai eu la certitude quand j’ai vu Macron signer des accords avec Xi Jinping, pace que France et Allemagne exportent beaucoup plus que l’Italie. Nous voulons avoir des relations fructueuses avec les Etats-Unis, nous voulons rester dans l’OTAN et continuer dans l’harmonie qui existe déjà entre le président Trump et Giuseppe Conte. J’ai précisé aussi que notre gouvernement ne reconnaît pas Maduro et qu’il faut organiser des élections libres le plus vite possible. Les relations avec Alessandro Di Battista sont très bonnes et il n’y a aucun problème. Il a fait un choix de vie il y a un an et demi que je respecte mais il sera toujours le bienvenu ».
ARTICLE, Corriere della Sera G. Sarcina « Di Maio rencontre Bolton. Les doutes américains pour les choix sur la Chine et le Venezuela » : « Di Maio en est certain : ‘’l’administration Trump comprendra notre accord avec la Chine, qui n’a qu’une nature commerciale et qui n’aura pas de répercussions en terme de sécurité nationale’’. Toutefois, le Secrétaire d’Etat Mike Pompeo a ouvertement dit être ‘’déçu par l’adhésion de l’Italie à la Route de la soie’’. Le conseiller pour la Sécurité, John Bolton, se serait limité à prendre acte des explications offertes par Di Maio. Les Etats-Unis sont toujours préoccupés et les réserves sur le mémorandum signé par l’Italie et la Chine demeurent. La Maison Blanche, le Département d’Etat et le Pentagone se réservent le droit de voir, dans les faits, les contremesures que l’Italie prendra pour assurer la sécurité du nouveau réseau 5G. Quant au Venezuela, les propos de Di Maio ‘’nous ne reconnaissons pas Maduro et nous sommes pour des élections immédiates’’ représentent trop peu pour les Etats-Unis, qui font pression sur le gouvernement M5S-Ligue pour qu’il soutienne de manière explicite Guaidò, comme l’ont déjà fait les principaux pays européens ».
ARTICLE, Il Sole 24 Ore, R. BARLAAM “Di Maio : nous favoriserons les négociations sur l’accord commercial USA-UE” « Le vice-Président du Conseil et ministre du Développement économique Luigi Di Maio concentre son action sur la tutelle automobile et les pièces détachées italiennes. Aussi, Di Maio soutient donc avec vigueur les négociations entre l’Europe et les Etats Unis. Il l’a réaffirmé hier, lors de sa rencontre avec le secrétaire au Commerce, Wilbur Ross. C’est un véritable changement de cap par rapport à la position tenue jusqu’ici par les Cinq Etoiles. En effet, encore fin-février, le parti s’est prononcé contre l’ouverture des négociations entre l’Europe et les Etats Unis, lors d’un vote à la Commission du commerce au Parlement européen. La position des Cinq Etoiles était alors diamétralement opposée à celle soutenue hier, devant le gouvernement américain. Le vice- Président du Conseil affirme avoir ‘’rassuré le gouvernement américain sur l’accord de la Route de la Soie. J’ai expliqué que ce n’était pas une alliance géopolitique avec la Chine mais une occasion commerciale pour les entreprises italiennes’’ ».
ARTICLE Il Messaggero A. Gentili « Mais la majorité perd des voix. Soupçons de Matteo sur Conte » - « 142 sénateurs pour la majorité, 6 absents injustifiés parmi les 5 étoiles et 10 ‘’en mission’’ » - « Les tensions se font désormais sentir sur tout. Et pour le chef de la Ligue Di Maio mène le jeu » : « Après le ‘’oui’’ à la loi sur la légitime défense, Salvini a exulté, mais cette ‘’magnifique journée’’ ne l’a pas été pour la majorité car sur les bancs, aucune trace des ministres du M5S et très peu d’applaudissements des sénateurs du M5S à cette annonce. C’est un scénario récurrent désormais. La tension monte d’une part entre L. Di Maio et G. Conte et d’autre part, Conte et Salvini. Le chef de la Ligue considère que Conte n’est plus « super partes ». ‘’Il s’est mis à de nombreuses reprises du côté des 5 étoiles, de la TAV à l’autonomie régionale’’. Dans le Nord surtout, la pression sur Salvini est forte pour qu’il fasse cesser cette ‘’drôle d’alliance’’, une pression qu’il freine : ‘’grâce à l’alliance avec le M5S nous sommes centraux même au niveau international’’ dit-il. La guerre à coup de ‘’feu ami’’, l’affrontement entre les deux oppositions internes a commencé. Reste à savoir combien de temps tiendra le gouvernement, attendu à l’automne par une loi de finances monstre ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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